La Mobilite Des Hommes En Europe Et En France
Dissertations Gratuits : La Mobilite Des Hommes En Europe Et En France. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresDes mouvements anciens, lancés au XIXè siècle et revivifiés après la seconde guerre mondiale (période des Trente glorieuses), ont profondément contribué à la redistribution des populations sur le territoire. Le premier de ces mouvements est l'exode rural qui a, progressivement, vidé les campagnes du pays au profit des espaces urbains (ce mouvement n'a pas disparu, il continue à affecter certaines régions du pays tels que celles de la "Diagonale du vide"). Le second mouvement voit des populations quitter la province pour aller s'établir à Paris qui est resté longtemps comme le principal (et le seul ?) espace dynamique du pays (ce mouvement se poursuit aussi mais de manière limitée).
Ces flux migratoires traditionnels se ralentissent... et, dans la plupart des cas, se trouvent désormais inversés. On quitte la ville pour certains types d'espaces ruraux (grande périphérie des agglomérations). On quitte (parfois contraints et forcés) la région parisienne pour aller s'établir dans les métropoles de province.
3) l'explosion de la mobilité quotidienne
Si les flux migratoires traditionnels se ralentissent, d'autres types de migrations font la mobilité des populations actuelle. Celles-ci sont liées au fonctionnement social du pays (déplacements quotidiens et alternés pour aller au travail, faire des courses, profiter d'installations de loisirs) ; elles sont clairement établies par l'augmentation régulière de la distance quotidienne parcourue... et par l'engorgement des voies de communication aux abords des villes aux "heures de pointe". Mais cette mobilité accrue ne concerne pas que les espaces urbains ; même dans les régions rurales, on se déplace beaucoup plus aujourd'hui (vers le supermarché le plus proche, vers le collège ou le lycée...).
Cette mobilité quotidienne ne se limite pas à l'échelon local ou régional. Les acteurs du monde des affaires sont eux aussi plus mobiles et accomplissent souvent en une journée des trajets qui auraient été beaucoup plus longs auparavant.
B) La diversité des évolutions locales
1) les régions gagnantes
Selon les pays, les régions gagnant de la population ne sont pas situées de manière semblable et il faut se garder de tirer des conclusions générales trop rapides (si, en Allemagne ou au Royaume-Uni, les régions du sud du pays sont attractives, en Italie c'est le Nord). Sur le territoire français, les régions gagnantes sont principalement celles du sud et de l'ouest du territoire. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette évolution.
Il y a tout d'abord un effet de type "Sun belt" (attraction d'espaces au climat agréable) qui explique que les départements des Alpes-maritimes et des Pyrénées-Orientales aient connu depuis les années 70 une forte croissance démographique par l'arrivée de populations de retraités.
Les conditions agréables sont également un élément qui entre dans les critères de choix des entreprises qui cherchent à s'implanter sur un territoire. Proximité de la mer ou (et) de la montagne sont un atout certain pour ces villes du sud et de l'ouest de la France qui voient venir s'installer des entreprises industrielles ou de services où travaillent beaucoup de cadres. Mais, ce n'est qu'un élément parmi d'autres qui s'inscrit dans le cadre plus général de la littoralisation des activités liée à la mondialisation.
Le dynamisme économique est cependant un facteur tout aussi important. Il explique que la région Alsace, intégrée à la mégalopole européenne, demeure un espace attractif en dépit de sa localisation à l'est du pays. Ce dynamisme est en fait lié à une sorte d'effet cumulatif : plus une région crée d'emplois, plus elle accroît son attractivité...
Enfin, le basculement des flux migratoires en France (pendant longtemps, c'est le Nord et le Nord-Est du pays qui attiraient alors que les régions du Sud et de l'Ouest se vidaient) doit aussi aux politiques d'aménagement du territoire qui par des incitations nombreuses de la part de l'Etat, puis des régions, ont amené des entreprises à oser aller s'implanter ailleurs...
2) les régions perdantes
Les régions perdantes sont d'abord les anciennes régions dynamiques du Nord et de l'Est. Bien que situées à proximité de l'espace moteur que constitue la mégalopole européenne, ces régions ont été profondément touchées par la disparition des secteurs industriels anciens (métallurgie, textile...) liés à l'extraction des ressources naturelles locales (fer, charbon...). La perte de dynamisme économique, le chômage ont amené une partie des habitants à accepter des emplois dans d'autres régions... Le manque d'attrait climatique explique aussi le départ d'importants contingents de personnes âgées vers les régions du sud et de l'ouest.
Parmi ces régions perdantes, certains espaces le sont cependant depuis longtemps. Les zones montagneuses des Ardennes, du Massif central, des Pyrénées demeurent des régions de départ faute d'activités motrices.
3) le cas particulier de Paris
Il y a encore une dizaine d'années, il était inimaginable que Paris puisse être considérée comme un espace perdant de la population. Certes, la commune de Paris voit sa population diminuer depuis longtemps (on y habite moins mais on y travaille plus). Par contre l'agglomération voyait sa population augmenter du fait du solde migratoire positif. Or, aujourd'hui, l'Ile-de-France est une région qui se dépeuple comme les autres régions du Nord et du Nord-Est.
Ce phénomène demande cependant à être nuancé. Tout d'abord, Paris reste un formidable centre attractif pour les jeunes adultes (étudiants, cadres jeunes) et apparaît toujours comme le point de départ de bon nombre de carrières professionnelles ; cependant, il n'est plus aujourd'hui le nec plus ultra d'une carrière (par exemple, dans le domaine de l'enseignement, il y a trente ans, le summum d'une carrière c'était de terminer professeur dans un grand lycée parisien... aujourd'hui on visera plutôt un grand lycée du sud de la France).
Ensuite, quand on quitte Paris, c'est souvent pour suivre son entreprise qui est délocalisée... ou pour profiter d'un cadre de vie plus tranquille tout en continuant à travailler à Paris (en profitant par exemple de la vitesse des TGV).
C) La diversité des flux de population témoigne de l'inégalité des dynamiques spatiales
[pic]
II - Les mouvements de population internes à l'Union européenne
Les pays membres de l'Union européenne ont chacun leurs propres flux migratoires internes. Si les directions de ceux-ci sont variables, les origines, les logiques de ces déplacements de population sont cependant souvent les mêmes (attraction des métropoles, recherche d'espaces au cadre de vie plus agréable, "fuite" des anciennes régions industrialisées...). Aujourd'hui, les pays de l'Union européenne doivent cependant tenir compte d'une nouvelle réalité, la possibilité pour des étrangers issus d'autres pays membres de venir s'installer librement sur leur sol.
A) Une mobilité facilitée par les règles de l'Union européenne
Dès le traité de Rome (1957), la libre circulation des personnes a été donnée comme un des objectifs de la construction européenne. Depuis le début des années 1990, et la mise en place des décisions contenues dans le traité de Schengen (1985), les résidents des pays signataires (les 15 moins le Royaume-Uni et l'Irlande) peuvent se déplacer librement au sein de l'Union, migrer pour s'installer librement dans le pays membre de leur choix. Depuis, la commission européenne, par de nombreuses directives, cherche à donner les mêmes droits, les mêmes chances (harmonisation des diplômes par exemple) aux personnes installées dans un autre pays de l'Union. La création de la monnaie commune, la mise en place de programmes éducatifs (Erasmus, Comenius...) participent de cette volonté.
B) Des mouvements plutôt limités
Dans les faits, il apparaît que la mobilité entre les pays de l'Union européenne demeure faible. La libre circulation des personnes est moins bien réalisée que celle des marchandises. Les courants migratoires actuels au sein de l'Union concerne essentiellement des étudiants, des cadres et non plus, comme par le passé, des travailleurs manuels ; en effet, des pays qui pendant longtemps fournissaient cette main d'oeuvre (Espagne, Portugal, Italie, Grèce) sont aujourd'hui devenus des pays d'immigration, des pays attractifs (mais pour des populations non communautaires).
Ces mouvements limités sont essentiellement des flux de proximité souvent liés à l'existence d'une grande convergence culturelle (Allemands et Autrichiens, Français et Belges...). On trouve aussi bien des flux Nord-Sud (recherche d'un cadre de vie plus agréable) que Sud-Nord (meilleures opportunités dans les espaces moteurs de l'Union pour des personnes
...