La laideur peut-elle être une source d'inspiration pour le poète, au même titre que la beauté ?
Dissertation : La laideur peut-elle être une source d'inspiration pour le poète, au même titre que la beauté ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Myriam_952 • 27 Mars 2020 • Dissertation • 1 174 Mots (5 Pages) • 5 043 Vues
I / La beauté peut être une source d'inspiration pour le poète au même titre que la laideur
A) Le poète s'inspire de la beauté, thème commun aux poètes de son époque car c'est pour lui un moyen de sortir du spleen qui l'envahit.
→ Le poète s'inspire de la beauté. En effet, celle-ci peut émaner de femmes, d'objets, d'animaux.
– La femme est médiatrice, inspiratrice et permet au poète d'accéder à l'Idéal.
« A une passante » : dans laquelle le regard de la femme « [l']a fait soudainement renaître ». Dans ce poème Baudelaire nous donne, à travers une inconnue croisée dans la rue, l’image de ce qu’est pour lui la beauté absolue. Il va même jusqu’à la comparer à une œuvre d’art, utilisant une métaphore, celle d’une statue.
« Parfum exotique » : où « les femmes dans l’œil par la franchise étonne ».
– La Beauté l'inspire : « Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre […] est fait pour inspirer au poète un amour » La Beauté,XVII
– Baudelaire se plaît à faire l'éloge de la beauté du vin. Le vin est un paradis artificiel : si la femme fait entrevoir l'Idéal, le vin peut véritablement selon Baudelaire transfigurer la réalité :
« Le Vin sait revêtir le plus sordide bouge / D'un luxe miraculeux » . ( « Le poison », p 86).
Le chiffonnier qui ramasse les ordures s'enivre pour oublier la misère, grâce au « vin [qui] roule l'or, éblouissant Pactole » (« Le vin des chiffonniers », p 180) mais ce n'est qu'une consolation passagère.
Le vin est un paradis artificiel finalement décevant, même si un instant il a apporté au poète créateur l'impression d'égaler les dieux.
– Le Soleil est une forme de beauté selon Baudelaire, il fait partie de la Nature ; qui est une source d'inspiration majeure pour lui :
Il brille comme l'or et sa lumière peut sublimer la réalité. Le soleil couchant verse sur la ville rêvée une lumière « D'hyacinthe et d'or » (« L'invitation au voyage », p 93).
Mais ce soleil, le poète doit surtout le trouver en lui-même, trouver sa beauté intérieure, et tirer « un soleil de [s]on cœur » (« Paysage », p.141).
B) La laideur est la deuxième source d'inspiration du poète.
→ Son inspiration pour la laideur provient de son spleen et de sa tristesse, il évoque certains thèmes pour décrire son état d'âme.
Baudelaire dit que la poésie est l'une de ses occupations qui lui permet d'oublier sa tristesse : « Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie […], mais enivrez-vous !»
La laideur, dont il dresse le portait, n'est pas seulement une catégorie esthétique mais comporte des catégories morales, telles que le spleen. Il décrit sa tristesse à travers de nombreux poèmes :
« La Destruction » : « Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon / Il me conduit ainsi loin du regarde de Dieu […] Des plaines de l'Ennui, profondes et désertes »
Le spleen fait partie de la laideur, dans laquelle il ressent une « tristesse étrange ».
La misère et la mort sont une forme de laideur. Baudelaire se plaît à la décrire : « pâles habitants du voisin cimetière », « mortalité sur les faubourgs brumeux », « corps maigre et galeux », « sales parfums ». Spleen, LXXV
Par son animalité, la femme incarne aussi la tentation diabolique, la dégradation, elle a deux facettes : « Tes yeux, où rien ne se révèle […] Sont deux bijoux froids où se mêle / L'or avec le fer » Le serpent qui danse.
Baudelaire se penche souvent vers la boue dont il est extrêmement inspiré. La boue a diverses significations dans Les Fleurs du Mal et passe de la saleté à la monstruosité :
Elle est avant tout un élément matériel :
* Un mélange d'eau et de terre que l'on trouve par exemple dans ces
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