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Le contrat social

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Par   •  10 Mai 2016  •  Cours  •  8 712 Mots (35 Pages)  •  1 348 Vues

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 SOCIOLOGIE DU TRAVAIL

INTRODUCTION : QU'EST-CE QUE LA SOCIOLOGIE DU TRAVAIL ?

        a) Une définition stricte

Pour les puristes, il s'agit d'une discipline des années 50 d'inspiration marxiste. C'est à cette époque que la sociologie du travail peut devenir une sous-catégorie de la sociologie devenu une discipline à part entière. Après la seconde guerre mondiale, les phénomènes sociaux nouveaux concernant le travail se sont accrus en raison de la reconstruction. On crée des usines de type nouveau grâce notamment aux innovations importées d'Amérique. Les usines sont plus grandes, le taylorisme s'instaure ainsi que l'automatisation. Le phénomène s'étend et fait évoluer la situation de travail des français. L'automatisation change la nature même du travail ouvrier.

On peut alors se demander, quelles sont les conséquences des changements technologiques sur les travailleurs (cf. Les temps modernes) ? Les conséquences sur les relations au travail ? Quel nouveau rapport au travail tant pour l'individu que pour la société ?

Le "rapport au travail" désigne à la fois : - la manière de définir le travail (rapport de pénibilité, éventuelle émancipation...)

        - ce que contient le travail

        - le ressenti vis-à-vis du travail (plaisir, difficulté...)

        - le travailleur est-il un instrument ou un maitre du travail ?

        - la considération du travail

La sociologie du travail est alors marquée par des auteurs qui ont lu Marx concernant ses travaux sur le travail à savoir une approche critique du capitalisme et une dénonciation des excès des transformations technologiques du travail. Ils analysent alors uniquement des situations de travail de travailleurs en milieu industriel.

        b) Une définition élargie

La sociologie du travail désigne plus généralement toute sociologie qui prendrait pour objet d'étude le travail. Elle permet ainsi de remonter à la fin du XVIIIe - début XIXe c'est-à-dire à la période de la révolution industrielle et à la naissance du salariat. C'est une période de rupture avec l'artisanat, le travail de la terre et le système féodal.

Le travail transforme l'ordre social et questionne donc le lien social (= comment faire société). On s'appuiera ainsi sur 3 auteurs : K. Marx avec Le capital, E. Durkheim avec  De la division du travail social et M. Weber avec Ethique protestante et Esprit du capitalisme. Ces auteurs fondent la réflexion sur le travail dans nos sociétés. On ne regarde plus vraiment le travailleurs à l'oeuvre puisque le travail est appréhendé comme un élément de vie social bien plus large. On se demande alors en les nouveaux travails transforment la société. Et inversement.

        c) Une définition en évolution

Aujourd'hui le travail a encore évolué. Son contenu et ses formes ont beaucoup changé entre les années 50 et 70 puis entre les années 70 jusqu'aujourd'hui.

Le travail a pris de nouvelles formes :

        - salariales (CDD, temps partiel, intérim, précarité, flexibilité...)

        - d'organisation du travail ( toyotisme, managerialisation, intensification...)

        - de travailleurs (femmes, immigrés...)

Le chômage apparait et souligne la mauvaise intégration des jeunes sur le marché. Un bouleversement du rapport au travail s'est opéré et a suscité de nouvelles interrogations. Quel rapport à l'emploi (et non au travail)? De plus, on s'intéresse de plus en plus à la temporalité du travail ( évolution du rapport au travail à travers le temps).

        d) Le travail et l'emploi : une construction socio-historique ?

D'après le Larousse, le travail désigne l'activité de l'homme appliquée à la production, à la création, à l'entretien de quelque chose mais également l'activité professionelle, régulière et rémunérée. Cette dernière définition  n'apparait qu' au XVIIe.

P. Lazarsfeld a mené une étude sur les chômeurs de Marienthal dans les années 30. L'usine qui employait la quasi-totalité de la ville plonge une grande partie de la population dans le chômage après la crise des années 20. Lazarsfeld cherche alors à étudier les transformations qui s'opèrent dans la ville et chez ses habitants. Il apparait alors que le chômage n'est pas qu'une perte financière, c'est surtout un processus de marginalisation et d'exclusion en lui-même qui réduit totalement la participation à la vie sociale (cf. désaffiliation sociale - R. Castel). Le chômage crée un malaise identitaire, il supprime la place et le rôle de l'individu dans la société.

Cependant le rapport au travail n'est pas un invariant anthropologique et historique. Le travail est resté pendant longtemps une activité sociale non-différenciée pour laquelle aucun mot n'était nécessaire (cf. rationalité wéberienne). La subsistance des individus n'était pas dû à un travail individualisé et le travail était un échange social (et non économique). On ne pouvait pas rémunérer les individus car on se mesurait pas le travail de manière individuelle. Le travail est très dévalorisé, il ne permet pas d'acquérir un statut social et est considéré comme une activité indigne et excluante.

Comment notre société a-t-elle construit le travail et le rapport au travail actuels ?

        e) L'évolution de la catégorie social "travail"

        * Les sociétés "primitives"

La réflexion sur les sociétés "primitives" est difficile car elle nécessite d'oublier les catégories actuelles. Il existe différentes activités productives mais aucun mot faisant le lien entre elles, uniquement un terme qui se rapproche du mot "labeur" désignant une activité pénible ou qui recourt à un outil. Le temps qui y est consacré est très faible car les besoins naturels sont vite comblés. Ainsi, les chasseurs cueilleurs ne travaillaient que 2 à 4h par jour. De plus, le travail a d'autres objectifs,  le fruit du travail est toujours partagé et les obligations sociales liés au travail sont fortes (ex : les hommes à la chasse). Il y a également une logique sociale de compétition ludique : des fêtes sont organisées pour montrer ce que l'on est capable de ramener pour se valoriser socialement (cf. texte d'atelier de lecture).

        * L'Antiquité gresque et romaine

Cette époque consistitue un héritage pour la société occidentale. Dans la Grèce antique la question du travail est clairement posée et fait partie de l'organisation politique de la cité. Il existe un lien entre la participation politique et donc la place du citoyen et l'activité de travail.

Contrairement à l'époque actuelle, le travail est une activité dégradante. Les tâches sont hiérarchisées: on observe une opposion entre le ponos (activité pénible en contact avec la matière, agricole) et l'ergon (activité créatrice, transformation de la matière), et le travail confié aux esclaves est plus dévalorisée que le travail de l'homme libre. La volonté de travailler montre un attachement au matériel. L'homme qui travaille n'a donc pas le détachement nécessaire pour développer sa raison et s'occuper de la vie de la cité(condition animale). Le loisir est valorisé, il représente le stade ultime du développement de la rationalité humaine et implique donc une participation à la cité.

Dans la Rome antique, on retrouve cette dévalorisation des activités productives. Les esclaves prennent en charge la majorité du travail. On différencie les activités des hommes libres et celles des esclaves, le labor (activité de transformation), l'otium (loisir) et le neg-otium (activité marchande).

Le travail est conçu aujourd'hui comme une activité productive qui engendre un salaire. Il est donc source de revenu et de stabilité sociale, c'est-à-dire l'inverse de ce qui se présente dans ces deux sociétés antiques où le travailleur est exclu politiquement.

        *Le Moyen-âge

                *Le haut Moyen-âge (Ve- Xe)

Le travail n'est pas une valeur et il n'y a toujours pas de mot pour le désigner (pas d'ensemble d'activité consistant à produire quelque chose).

3 héritages de cette période : - L'héritage romain (mépris du labor au profit de l'otium)

- L'héritage barbare et romain : "acquérir à la sueur de son front ce que l'on peut se procurer dans le sang, c'est de la paresse" (JP Le Goff).

- L'héritage chrétien : le travail est un châtiment mais en même temps, la création divine est considérée comme une oeuvre (ergon).

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