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Le désir peut-il se satisfaire de la réalité?

Dissertation : Le désir peut-il se satisfaire de la réalité?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  15 Janvier 2017  •  Dissertation  •  2 739 Mots (11 Pages)  •  2 021 Vues

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Sujet : Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ? 

 

"On ne peut désirer ce qu'on ne connaît pas " disait Voltaire dans Zaïre. Il nous explique ici que le désir ne peut pas exister dans l'ignorance, le désir ne peut être que lorsqu'on connaît ce que l'on désire, on a par conséquent une représentation dans notre esprit de notre désir. Toutefois, Voltaire nous parle ici du divin. En effet croire au divin c'est désirer, après la mort, le paradis, or aucune personne ne sait réellement si dieu et si le paradis existe réellement. Ainsi, la religion fait désirer à l'homme ce qu'il ne connaît pas. Mais nier une telle possibilité de désirer l'inconnaissable, c'est montrer qu'on n'a rien compris à l'essence même du désir. De par sa nature même, le désir est infini et par conséquent l'inconnaissable est son domaine de prédilection. De plus le désir naît d'un manque, d'une privation. Par définition, le désir est une tendance spontanée qui peut avoir tous les degrés d'intensité depuis les plus faibles jusqu'aux plus irrésistibles. Le désir est donc l'impulsion vers une satisfaction, la recherche de satisfaction. Si le désir seulement un produit de l'univers matériel, comment expliquer que, si souvent, nous ayons connu ou que nous connaissons à cause du désir la frustration, l'insatisfaction, le manque, etc. ? Mais à côté de cela nous connaissons de fortes expériences d'harmonie entre nos désirs et la réalité. 

Alors le désir peut-il se satisfaire de la réalité ? On peut comprendre cette question en deux sens : soit on peut comprendre qu'il faut se demander si le désir peut accepter la réalité telle qu'elle est, soit qu'il faut se demander si le désir peut grâce à la réalité être comblé. Mais faut-il supposer que tous nos désirs insatisfaits sont cause de souffrance ? N'y a-t-il pas dans le désir une force qui jouit d'elle-même dès lorsque qu'elle est libre de croître même si en même temps elle demeure insatisfaite ? 

 

 

 

L'imagination n'est-elle pas en lien avec le désir ? L'imagination est la fonction par laquelle l'esprit voit, se représente, sous une forme sensible, concrète, des êtres, des situations, des objets dont il n'a pas eu une expérience directe. Par exemple, lorsque un homme lit un livre, il s'imagine les scènes évoquées dans ce dernier mais il peut ne jamais les avoir rencontrés auparavant. Dans le cas d'un désir, imaginer un désir n'est-ce pas l'idéaliser? Idéaliser quelqu'un ou quelque chose c'est lui conférer un caractère, une perfection idéale, cela revient donc à embellir la chose. Rousseau disait dans La Nouvelle Héloïse que lorsqu'on désire quelque chose, on l'idéalise, on l'imagine parfait ; cette idéalisation du plaisir est plus importante que la réalisation du désir : "on est heureux avant d'être heureux". Toutefois, lorsque l'homme idéalise son désir avant même de le réaliser réellement, il idéalise également tout le plaisir que va lui procurer le fait de réaliser ce désir. Alors, le moment venu, l'homme saura exactement quelle satisfaction le fait de combler ce désir va lui apporté, il sera par conséquent déçu, car l'homme veux toujours plus. Ainsi il sera déçu de la réalité. De plus, dans le Gorgias, Platon compare l'âme qui désire au tonneau de Danaïdes. Selon la mythologie, les Danaïdes ont été condamnées pour avoir tué leur maris. Elles furent condamnées aux Enfers à remplir des tonneaux criblés de trous dont l'eau s'échappe encore et toujours. De la même façon que les tonneaux ne seront jamais remplis, le désir ne sera jamais satisfait. A peine assouvit, il renaît car de la satisfaction passée naît un nouveau désir. Par conséquent, les désirs de l'homme ne seront jamais satisfait par la réalité car désirer c'est idéaliser son plaisir, ainsi, la satisfaction éprouvée lorsque les désirs de l'homme seront comblés ne sera jamais aussi grande qu'attendu ; l'homme éprouvera alors un nouveau désir pour combler ce manque (de satisfaction), car un désir naît d'un manque. Toutefois, le fait de satisfaire un désir procure à l'homme du plaisir, mais les désirs de l'homme ne peuvent être satisfait par la réalité ; dans ce cas, l'homme n'éprouve alors aucun plaisir et par conséquent il vit malheureux. Pourtant, l'homme continue à vivre, il vit dans le malheur de ses désirs non assouvit. Le désir pousse donc l'homme à se surpasser pour tenter tant bien que mal d'assouvir ses désirs.   

Le désir caractérise-t-il l'homme ? Le désir n'est-il pas la chose qui pousse l'homme à vivre ? Par définition, vivre c'est exister, profiter, jouir de la vie et connaître des expériences diverses. Par conséquent, vivre s'est se développer, développer son être propre. Dans l'Ethique, Spinoza dit que "le désir est l'essence même de l'homme, c'est-à-dire l'effort par lequel l'homme tend à persévérer dans son être". Il dit donc du désir qu'il définit l'homme, qu'il le caractérise. Le mot essence vient du latin esse qui veut dire "être". Ainsi le désir est constitutif de "l'être", de l'être de l'homme. Il est par conséquent la motivation nécessaire pour persévérer dans son être. Le désir est alors moteur ; "persévérer dans son être" signifie continuer à exister et par conséquent à vivre. Le désir est l'élan vital qui pousse l'homme à persévérer dans son être. Le désir est donc nécessaire à l'homme, il doit en aucun cas être satisfait car sans désir, l'homme n'éprouve plus aucune raison d'agir et donc de se développer, de persévérer dans son être. De plus, l'homme ne peut mettre fin à son désir car il le caractérise, il fait partie de la vie de l'homme et il lui permet de continuer à vivre. Sans ce désir, l'homme n'éprouverait alors aucune raison de vivre, par conséquent l'homme se laisserait dépérir. Le désir est alors insatiable, l'homme ne peut et ne doit pas y mettre fin. Toutefois, l'homme éprouve du plaisir lorsqu'il satisfait ces désirs, cela le rend donc heureux. Mais les désirs sont insatiables, ils ne sont jamais satisfait ; ainsi l'homme n'éprouve pas de plaisir et par conséquent ne vie pas heureux. Alors comment l'homme peut-il vivre heureux ? Pour être heureux, l'homme doit éprouver du plaisir donc satisfaire ces désirs, mais les désirs de l'homme sont insatiables, alors l'homme doit donc choisir de satisfaire certains désirs au dépend d'autre. Cela lui procurera un plaisir éphémère car la satisfaction du désir comblé créera un nouveau désir. Ainsi l'homme n'est heureux que par moment mais jamais durant toute sa vie. 

Un désir satisfait n'est-il pas un désir reconnu par autrui ? La reconnaissance du désir de l'homme n'est-elle pas plus importante que la satisfaction même du désir ? Par définition, la reconnaissance est l'action d'admettre que quelque chose et vrai, réel. L'homme cherche donc, avant même d'assouvir son désir, la reconnaissance par autrui de son désir d'être. Il souhaite qu'autrui accepte son désir pour qu'il puisse être satisfait. Hegel considère, dans Phénoménologie de l'esprit,  que le désir est une lutte avec autrui pour voir son propre désir reconnu : "la conscience de soi ne parvient à la satisfaction que dans une autre conscience de soi". A cet égard, renoncer au désir est d’emblée une marque de frustration et de lâcheté, puisqu’en renonçant à ce qui ne dépend pas d’eux, ils renoncent à des désirs, donc au désir d’être reconnus. Mais cela signifie que ce qui importe dans la reconnaissance du désir, chez Hegel, et donc sa satisfaction, n’est pas le fait d’obtenir l’objet désiré ; ce qui importe c’est la reconnaissance comme sujet qu'accorde autrui à l'homme. Or cette reconnaissance, dans le cadre du désir n’advient jamais. Ainsi il y a un paradoxe ; l'homme puis satisfaire son désir pour un objet réel au sens où il peux l’obtenir, mais le désir profond, celui de reconnaissance, n’est jamais obtenu et la reconnaissance demeure un échec. A partir du moment où la conscience d’autrui appartient à la réalité, on peut dire que la réalité telle qu’elle est ne peut satisfaire le désir de reconnaissance qu'éprouve l'homme. Toutefois, si la réalité ne peut satisfaire le désir de l'homme d'être reconnu, celui-ci n'est pas, il n'est pas sujet. Or, le sujet est un être pensant, qui revendique sa liberté. Dans le cas des esclaves au XVIIIe siècle, ces hommes n'était pas reconnu comme des être mais comme des être inférieurs. Par conséquent, le désir de reconnaissance d'être de ces hommes n'était pas satisfait. Pourtant, ils ont revendiqué et ont obtenu leur liberté des années plus tard et ont donc assouvit leur désir d'être reconnu comme être. Ce désir de liberté est propre à l'homme, il est par conséquent nécessaire à l'homme. Ainsi, l'homme s'efforce d'utiliser la réalité pour assouvir ces désirs nécessaires mais cela ne

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