Lettres Platoniciennes
Commentaire d'oeuvre : Lettres Platoniciennes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Deborah95 • 5 Novembre 2015 • Commentaire d'oeuvre • 3 678 Mots (15 Pages) • 1 041 Vues
DALY Déborah L1 Droit-Philo
Jeudi 2 Avril
Philosophie politique
Action politique et sagesse pratique dans le corpus des lettres platoniciennes
A la fin de sa vie, Platon rédige une série de correspondances, divisée en treize lettres. Ces lettres sont les premiers ouvrages dans lesquels Platon parle à la première personne. La deuxième singularité de ce corpus est leur contenu. En effet, Platon aborde la question de son action politique et plus particulièrement du rôle politique qu’il a souhaité joué à Athènes et sa tentative de rendre effectif ses projets politiques qu’il a expliqué auparavant dans République, Politique et les Lois, dans la ville de Syracuse. Ce corpus de lettres platoniciennes traite donc de la conception politique de l’action selon Platon et de leur application. Ecrites au IVème siècle, elles ont été rédigées dans un certain contexte historique et politique. Platon les rédige suite à en voyage à Syracuse, où il a visité le tyran Denys II, qui l’a finalement banni. Le but de Platon dans ce voyage, qu’il expliquera au cours de ces lettres a été d’éduquer le roi avec des préceptes philosophiques afin de rendre effective ses propres conceptions de l’action politique. Pour Platon la tempérance est mère de toute action politique, elle doit la guider. L’action politique doit-être issue de la tempérance. Quel est donc le meilleur gouvernement possible pour Platon ? Tout d’abord, le meilleur gouvernement possible est celui où l’action politique est guidée par la sagesse pratique, puis pour que cela puisse être effectif la loi doit-être tempérée afin de guider les hommes vers la vertu de la tempérance, enfin cette théorie de Platon se heurte à des limites et in fine la sagesse pratique dans l’action politique ne reste applicable qu’au plan théorique.
Tout d’abord, après avoir longuement cherché quel était la meilleure cité possible dans République, le point de vue de Platon s’édulcore. Dans les lettres platoniciennes, la question qu’il aborde n’est plus celle de trouver la cité idéale, mais la cité qui échapperait au pire, soit une citée dirigée par un despote pour lui. Pour qu’une cité se rapproche d’un idéal, elle doit selon Platon intégrée la sagesse pratique dans son action politique. La sagesse pratique, peut également être appelée réflexion. Le terme grec qui la définit est la « phronesis ». Cette phronesis est l’action propre à la pensée qui la conditionne et s’exerce à atteindre la tempérance. La tempérance est l’une des quatre vertus grecques, parmi lesquelles figurent la justice, la prudence et la force. La tempérance est donc pour Platon une vertu essentielle à tout un chacun afin de combattre le vice qui réside en la démesure. L’action politique doit alors être guidée par la tempérance. La démesure est à proscrire dans les décisions pour assurer une action politique efficace et raisonnable. La tempérance est donc au coeur de la bonne action politique. Dans la lettre VII, Platon affirme que « qu'il n'y a de bonheur ni pour un État ni pour un individu que dans une vie réglée par la sagesse et la justice, que ces vertus soient le fruit de nos propres efforts, ou des soins et de l’éducation de chefs vertueux ». La fin d’un état est d’assurer la vertu des citoyens, tant dans leur vie matérielle que la vertu de leur âme. Assurer le salut de l’âme des citoyens est la vertu la plus haute recherchée par l’état. Pour accéder à cette fin, il est nécessaire que l’action politique soit juste et sagesse. Or, il parait évident que la justice implique la sagesse. En effet, une décision juste et par définition sage car elle n’a pas été guidée par les passions, mais par la raison. Par exemple, une délibération de justice par plusieurs juges est le reflet de la sagesse. En effet, il est plus sage de prendre une décision consensuelle établie par plusieurs hommes, que par un seul. La justice préfigure donc déjà la sagesse. Ces deux vertus étant essentielles au salut de l’âme, elles sont donc essentielles à la cité et à son fonctionnement. En effet, pour Platon l’âme et l’état sont régies par la même constitution et elles sont soumises aux mêmes forces négatives. La justice doit-être présente dans l’âme de même que dans l’état. De la même façon, la sagesse doit guidée l’âme, de la même façon qu’elle doit guider l’état. Il apparaît donc primordiale que la sagesse pratique, soit la tempérance dans les décisions, guide les actions politiques, à la fois les actions pratiques ancrées dans le réel, mais les actions seulement théoriques comme la conception de l’état. Le bon souverain est donc celui qui est sage dans ses actions politiques, mesuré dans ses décisions politiques. La bonne cité doit donc être régie comme l’âme, par la sagesse pratique.
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