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Nos actions peuvent-elles être désintéressées ?

Dissertation : Nos actions peuvent-elles être désintéressées ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  1 Janvier 2023  •  Dissertation  •  3 797 Mots (16 Pages)  •  432 Vues

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Clémentine Colin

TGEN3

Dissertation Philosophie.

Sujet : «  Nos actions peuvent-elles être désintéressées ? »

        Depuis l’Antiquité, la question de la nature de nos actions a suscité de nombreux débats au sein de la philosophie. En effet, Aristote dans le livre IV de l’Ethique à Nicomaque écrit « la marque de la vertu est plutôt de faire le bien que de recevoir » ainsi on dira d’une personne honnête, bonne, qu’elle est désintéressée. Cependant, il paraît tout à fait naturel et raisonnable de chercher ou de poursuivre son intérêt, ici l’intérêt apparait alors comme étant une notion neutre. En outre, si certains pensent que l’homme est naturellement égoïste et que toute action est motivée par des intérêts personnels, d’autres considèrent que l’être humain est capable d’agir désintéressement, c’est à dire sans chercher à en tirer un bénéfice personnel. Cette question du désintéressement est d’autant plus complexe qu’elle implique de se pencher sur la notion de motivation, sur laquelle nos actions reposent. Le sujet : «  Nos actions peuvent-elles être désintéressées ? » cherche à déterminer si, oui ou non, l’action se fait en vue d’une conséquence qui nous soit bénéfique, en ce qu’elle nous apporte du plaisir, du confort matériel, une satisfaction personnelle… A l’inverse, si l’on agit de façon désintéressée de sa propre personne, et pour autrui, on souhaite qu’il soit heureux : ce n’est pas à nous que l’action profite, mais elle profite à quelqu’un d’autre, elle a donc un intérêt initial. Alors, agir de façon désintéressée, est-ce agir sans que cela ne nous profite, ou sans que cela ne profite à autrui ? Mais en fait, pour l’homme dit « désintéressé », donner est aussi un plaisir qu’il n’échangerait pour rien au monde. on peut recevoir quelque chose en échange, ou retirer un certain plaisir de telle ou telle « bonne action ». Ces deux formes d’intérêt : pour soi, pour autrui, semblent donc être étroitement liées.

Peut-on alors véritablement agir sans arrière-pensée, sans chercher à satisfaire un besoin ou un désir personnel ? Ou bien nos actions sont-elles toujours dictées par nos intérêts, même lorsque nous pensons agir dans l’intérêt d’autrui ? C’est à cette problématique que nous allons tenter de répondre dans cette dissertation, en examinant successivement les arguments qui plaident pour et contre l’existence de l’action désintéressée. Nous verrons dans les deux premières parties comment différentes approches philosophiques ont abordé cette question, et quelles sont les implications éthiques et pratiques de la possibilité ou de l’impossibilité de l’action désintéressée. Mais finalement, nous étudierons que nos actions sont certes intéressées mais concourent à l’intérêt général.

       Tout d’abord, il semble tout d’abord que l’acte désintéressé soit possible, pour adhésion à une morale par exemple. En effet, la possibilité d’une action désintéressé semble se situer dans le domaine de la morale. Puisque les actions désintéressées sont souvent motivées par des convictions morales : certaines personnes peuvent être prêtes à agir sans attendre de récompense, simplement parce qu’elles estiment que cela va dans le sens de leurs valeurs et de leurs convictions morales. Entre outre, la morale kantienne est un bon exemple, puisqu’elle celle-ci fait met en opposition entre «  agir par intérêt » ( obéir à « l’impératif hypothétique ») ou «  agir par devoir » ( obéir à «  l’impératif catégorique »). Un impératif est une formule qui commande. Aussi Kant estime-t-il que pour qu'une action soit morale, il ne suffit pas qu'elle soit conforme à la loi, il faut encore qu'elle soit faite uniquement par respect pour la loi. Ainsi, si l’on rend service à quelqu'un par amour de cette personne, l'action est conforme à la loi, mais n'a rien de moral, car elle n'est pas faite uniquement en vue de la loi. Supposons au contraire un homme n'ayant plus de bonheur à attendre ici-bas, et qui n'attente pas à ses jours par la seule raison que la loi le défend, voilà le type de l'action morale. La loi demande donc à être obéie pour elle-même. L'action cesse d'être morale dès que s'y mêle le plus petit calcul d'intérêt. Pour Kant, on reconnaît une action morale lorsqu’elle n’a pas de but extérieur, comme le bonheur pour Aristote. Ainsi, les actions désintéressées sont souvent motivées par des convictions morales : certaines personnes peuvent être prêtes à agir sans attendre de récompense, simplement parce qu’elles estiment que cela va dans le sens de leurs valeurs et de leurs convictions morales. Par exemple, un défenseur des droits de l’homme pourrait être prêt à prendre des risques et à défendre des causes controversées sans chercher à en tirer un profit matériel. 

         Mais même en-dehors du domaine de la morale, on a coutume de considérer qu’une action désintéressée est possible. Pensant « action désintéressée », on a immédiatement à l’esprit les bonnes actions de Mère Térésa, les dons humanitaires… L’homme pourrait agir sans se mettre au premier plan, sans penser aux avantages qu’il peut retirer de ses actions. C’est l’amour, l’amitié ou tout simplement un sentiment plus général d’altruisme qui rend possible l’existence d’une action désintéressée.  Certains philosophes et psychologues soutiennent que l'altruisme est possible et que nous pouvons agir de manière purement désintéressée. En outre, un argument en faveur de la possibilité de l'altruisme est que de nombreuses personnes agissent de manière désintéressée en s'engageant dans des activités caritatives ou en aidant les autres sans attendre de récompense ou de reconnaissance. Cela suggère que nous avons la capacité de nous mettre à la place des autres et de prendre en compte leurs besoins et leurs souhaits, même si cela n'a pas de bénéfice immédiat pour nous. En effet, il existe l’altruisme évolutionnaire, selon cette approche, l'altruisme peut être expliqué par le biais de l'évolution. D’après cette perspective, certains comportements altruistes peuvent être favorisés parce qu'ils sont bénéfiques pour la survie et la reproduction de l'espèce. A titre d’exemple, les individus qui aident leur famille ou leur communauté peuvent être plus enclins à se reproduire et à transmettre leurs gènes à la génération suivante. D’un autre coté, l’altruisme moral quant à lui serait une forme de comportement qui découle de l’empathie, c’est-à-dire de la capacité à ressentir les émotions et les besoins d’autrui. Ainsi, une personne altruiste serait disposée à aider les autres et à leur apporter un soutien, sans attendre quoi que soit en retour. En tout état de cause, l’altruisme moral est souvent considéré comme une qualité positive et admirée dans la plupart des sociétés, car il reflète une préoccupation pour le bien-être d’autrui et une volonté de contribuer à la réalisation de cet objectif. En effet, en philosophie, l’altruisme est une doctrine considérant le dévouement à autrui comme la règle idéale. Pour Levinas, pardon, oubli, don de soi sans limite sont possibles. En guise d’exemple, on peut penser aux jeunes résistants allemands Hans et Sophie Scholl, dont l’histoire est racontée dans La Rose blanche, d’Inge Scholl ; ces deux jeunes gens ont choisi de mourir pour la liberté, et, qui plus est, se sont déclarés coupables de toutes les actions résistantes lors des interrogatoires qui leur étaient imposés, prenant ainsi sur eux toute la responsabilité juridique, et espérant par là décharger leurs camarades. De là, on peut considérer qu’agir de manière désintéressée, c’est agir par pure générosité, ou par bienveillance. La bienveillance se traduit par des actes réels : un partage, un don…

         Enfin, les actions désintéressées sont celles qui sont effectuées sans aucune forme de gain personnel ou de bénéfice matériel en retour. Elles sont souvent motivées par un désir de faire le bien et de contribuer à la société ou à la communauté dans laquelle on vit. Il est cependant possible que certaines personnes agissent désintéressement dans le but d'obtenir une reconnaissance sociale ou morale. Cela signifie qu'elles agissent de manière généreuse et altruiste dans l'espoir d'être vues et appréciées par les autres pour leur bonté et leur dévouement. Bien que cela puisse être considéré comme une forme d'intérêt personnel, cela ne change pas le fait que l'action elle-même est désintéressée et vise à promouvoir le bien-être d’autrui. Il est important de noter que les actions désintéressées peuvent être motivées par de nombreuses raisons différentes, et il n'y a rien de mal à vouloir être reconnu pour ses efforts bénévoles ou altruistes. L'important est de s'assurer que cela ne devienne pas la seule motivation pour agir de manière généreuse et de continuer à faire le bien même si l'on ne reçoit pas de reconnaissance en retour. De plus, il est important de noter que, même si cette motivation peut être considérée comme une forme d'intérêt personnel, elle ne diminue pas la valeur de l'action elle-même. Lorsqu'une personne agit de manière désintéressée pour aider les autres, elle contribue au bien-être de la communauté et à la création d'un environnement plus positif pour tous. ( peut être essayer de trouver un exemple)

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