Peut-on faire le bonheur d'autrui?

Paul Eluard a dit : « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre ». Le bonheur est ce que recherche tout Homme dans sa vie. D’après Eluard pour faire un monde, il faut seulement du bonheur. Mais lorsqu’un Homme est heureux peut-il le faire partager à autrui. Nous allons donc nous poser la question suivante : Peut-on faire le bonheur d’autrui ? Par définition, le bonheur est un état de complétude où l’on se sent heureux, en harmonie avec la nature et son environnement. Afin de répondre à cette question, nous allons nous demander si l’on a la possibilité, le droit ou la permission de rendre un sujet, autre que soi, heureux. Dans un premier temps, nous verrons que le bonheur peut être individuel et qu’il ne doit pas être dépendant des autres. Puis, dans un second temps, nous étudierons comment contribuer au bonheur des autres et si ce n’est pas aussi un devoir moral.

Tout d’abord, nous allons étudier que le bonheur est individuel et qu’il ne faut pas faire dépendre son bonheur en fonction des autres. Pour les épicuriens la recette du bonheur est dans l’ascèse et l’autarcie et qu’il peut être trouvé en chacun par un effort et un retour sur soi.

Pour commencer, le bonheur est individuel, il ne faut pas chercher à faire le bonheur des autres mais se recentrer sur soi pour faire son bonheur. En effet, dans Lettre à Ménécée, Epicure nous dit que le bonheur est accessible à tous, du moment qu’on en comprend la nature car le bonheur n’est que plaisir, et le plaisir n’est qu’un état d’équilibre dans le corps et l’âme, accessible à tous. Il faut donc avoir conscience de soi et réfléchir par soi-même et donc individuellement pour comprendre le bonheur et le ressentir.

Puis, le bonheur est dans l’ascèse. En effet, d’après Epicure, le bonheur est dans l'absence de douleur dans le corps et l’absence de trouble dans l'âme et qu’il doit donc se limiter à certains désirs, ceux qui sont mesurés et fuir ceux qui sont démesurés tel que les désirs de gloire, de richesse et de possession amoureuse. Ces désirs démesurés créeraient des relations interpersonnelles qui sont facteurs de dépendances, or les personnes faisant dépendre son bonheur d’un autre s’expose à être malheureux.

Ensuite, le bonheur est dans l’autarcie. En effet, pour Epicure on a besoin de peu pour être heureux. Il explique dans Lettres à Ménécée, que lorsque qu’on manque de quelque chose, au moment où l’on se procure cette chose, par exemple du pain, notre plaisir va être beaucoup plus élevé que lorsque que l’on a tous ce que l’on veut en abondance. Nous devons donc rester dans l’autosuffisance c’est-à-dire se contenter de peu lorsque nous n’avons pas beaucoup. Cela est synonyme d’indépendance ce qui en revient au bonheur individuelle.

Enfin, il est difficile de faire le bonheur des autres car il faudrait se mettre à la place de l’autre pour savoir ce qu’est la définition de son bonheur. En effet, le bonheur n’est pas un concept universel mais un idéal de l’imagination propre à chacun, chaque personne à la conception de son bonheur.

Sur un certain point, nous pouvons penser que le bonheur est individuel et qu’associer son bonheur aux autres est signe de dépendance et donc de s’exposer à être malheureux. De plus, il est difficile de faire le bonheur des autres sachant que la conception du bonheur est propre à chacun. Cependant, il doit être possible d’aider au bonheur des autres. Dans cette seconde partie, nous allons étudier si nous n’avons pas un certain devoir d’agir en faveur du bonheur des autres et comment chacun y contribue.

Tout d’abord, l’Homme n’est pas fait pour la solitude, elle est handicapante et est souvent un mauvais symptôme. C’est le tyran qui n’a pas d’amis ou le fou. La sociabilité et le contact avec autrui sont une nécessité psychique pour le cerveau humain. L’absence de contact humain peut rendre un homme fou et donc malheureux. Dans le film, Seul au monde de Robert Zemeckis, Tom Hanks ne pouvant plus supporter d’être seul se fabrique un ami imaginaire à l’aide d’un ballon, c’est ce qui lui permet de ne pas sombrer dans la folie et de continuer à vivre. De plus, Aristote dit dans