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Notre rituel précise ; « Nous ne sommes plus dans le monde profane ». Cela signifie-t-il que nous entrons dans le monde sacré ?

Dissertation : Notre rituel précise ; « Nous ne sommes plus dans le monde profane ». Cela signifie-t-il que nous entrons dans le monde sacré ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Décembre 2017  •  Dissertation  •  946 Mots (4 Pages)  •  2 415 Vues

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Notre rituel précise ; « Nous ne sommes plus dans le monde profane ». Cela signifie-t-il que nous entrons dans le monde sacré ?

Avant de débuter la présentation de ce travail, il convient de préciser que nous envisageons le mot « sacré » proposé dans l’énoncé en tant que qualificatif, pas en temps que nom. Ainsi, il s’agira de traiter le passage du monde profane au monde sacré et non pas le passage du monde profane au Sacré (« le sacré »).

Le terme « profane » est issu, selon le dictionnaire Le Petit Robert, du latin profanus signifiant « hors du temple ». Il représente ce « qui est étranger à la religion », ou « qui n’a pas été initié à la religion ». Mircea Eliade précisait ainsi ; « la religion […] peut encore être un terme utile pourvu qu’on se rappelle qu’il n’implique pas nécessairement une croyance en Dieu, en des dieux, ou en des esprits, mais se réfère à l’expérience du sacré et, par conséquent, est lié aux idées d’être, de signification et de vérité ». En ce sens, la religion et le sacré, en dehors de toute référence théologique, ne sont peut-être pas totalement étrangers à notre institution. D’ailleurs, lorsque nous nous rassemblons, n’est-ce pas pour nous « relier » et nous « recueillir » ?

Le sacré, issu du latin sacer ; désigne ce « qui appartient à un domaine séparé, interdit et inviolable (par opposition à ce qui est profane) et fait l’objet d’un sentiment de révérence religieuse » ; la révérence pouvant être perçue comme un « grand respect mêlé de retenue et même de crainte ». Depuis le XVIIIe siècle, cette notion n’est plus exclusive à la religion, dans son sens communément admis. Pour reprendre les propos de Mircea Eliade ; « le sacré n’implique pas la croyance en Dieu ou en des esprits, c’est l’expérience d’une réalité et la source de la conscience d’exister dans le monde ». Il peut alors devenir un outil de liberté et de développement.

Pourquoi quittons-nous le monde profane ? Ne serait-ce pas pour nous rassembler, en nous séparant du reste de la communauté des Hommes, pour pénétrer dans un espace interdit aux non-initiés et inviolable tant par eux que par les initiés respectueux des symboles qu’il contient ? Les éléments sémantiques du domaine sacré ne sont-ils pas ici réunis, aux fins de se libérer et de rechercher une élévation tant personnelle que commune, une « amélioration matérielle et morale » ? Ce n’est qu’en se recueillant, en « entrant dans soi », que l’on peut chacun travailler sa pierre brute, la polir (du latin politus, à l’origine de « politesse », « civilisé », « cultivé »), pour pouvoir les assembler et bâtir une communauté harmonieuse (harmonia ; « assemblage ») dotée d’une forte cohésion, essentielle à la constitution d’une cité (polis).

A quel moment quittons-nous le monde profane ? En entrant dans le temple ? Par le rituel ? Par la prise conscience individuelle de sortir réellement de cet environnement ? La réunion de ces trois conditions ?

  • Unité d’espace : le temple, qui devient singulier à une communauté d’initiés, notamment au travers de symboles (du latin symbolus ; « signe de reconnaissance ») ; protégé de l’extérieur par une porte gardée
  • Unité de temps : De l’ouverture à la fermeture des travaux ; de « midi » à « minuit ». Lors d’une tenue blanche, le non-initié participant à la tenue n’assiste pas à ces moments. Dès lors, bien qu’il se trouve au côté des initiés, il ne peut accéder au rituel et donc, au sacré
  • Intention : conscience de sortir du monde profane pour entrer dans le sacré. D’abord individuelle, elle forme une unité en devenant collective par le travail dans un but commun. D’ailleurs, en lui-même, le rituel n’a rien de sacré. Dans le cas contraire, il ne pourrait être modifié et risquerait de devenir dogmatique. Il ne peut donc être en vigueur que pour un temps (peut changer dans le temps), dans un espace déterminé (varie en fonction des rites et des loges). Dans certains rites (R.E.A.A), le V.°. M.°. demande au fr.°. Couv.°. de vérifier que le temple est couvert intérieurement et extérieurement. Après constatation, il ne peut s’assurer que de la protection extérieure du temple. Sa sécurité intérieure étant dépendante du respect de leurs engagements par les initiés présents et non-vérifiable

 

En revenant dans le monde profane, le F.°. M.°. quitte t’il totalement le sacré ?

La fermeture des travaux invite à sortir du temple et retourner dans le monde extérieur. Il est en revanche du devoir du F.°. M.°. d’étendre les enseignements acquis dans le monde sacré sur « toute la surface du globe », pour le « perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité », dans le respect du secret maçonnique.

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