Euthanasie
Rapports de Stage : Euthanasie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirese la production potentielle, les politiques de redistribution à changer la répartition de cette production. Les effets secondaires des politiques économiques En réalité, une décision de politique économique a souvent des effets dans deux ou trois de ces domaines. Par exemple, une baisse de l’impôt sur le revenu (IR) a un effet permanent d’allocation (elle accroît l’offre de travail), un effet temporaire de stabilisation, positif ou négatif selon la situation conjoncturelle (elle accroît le revenu des agents privés et donc leur demande de biens, modérant un ralentissement ou aggravant une surchauffe), et un effet durable de redistribution (elle améliore le revenu relatif des agents soumis à l’IR, en pratique des couches les plus aisées). Il arrive souvent, d’ailleurs, qu’une politique soit adoptée en raison de ses effets dans un domaine, mais ait des effets pervers dans un autre : • il est fréquent que les politiques de redistribution introduisent des distorsions indésirables dans l’allocation des ressources (ce n’est cependant pas toujours le cas) ; ainsi les transferts sociaux sous condition de ressources de type RMI, allocation logement, etc.., dont l’objectif est redistributif, peuvent-ils donner naissance à des "trappes à inactivité", et donc réduire l’offre de travail ; • l’ouverture aux échanges internationaux est en général poursuivie pour ses effets allocatifs (spécialisation et gains de productivité induits), mais a le plus souvent aussi des effets sur la répartition du revenu, en défaveur des facteurs de production dont le reste du monde est mieux doté (travail peu qualifié) ;
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Chapitre 1 - Les dimensions de la politique économique
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ou encore, la désinflation (politique de stabilisation) peut avoir des effets indésirables en matière de répartition des revenus (redistribution), parce que les agents économiques sont inégalement armés pour protéger leur revenu en phase de désinflation, et d’allocation, parce que le chômage dont elle s’accompagne tend à persister (phénomène d’hystérèse) ;
A l’inverse, une politique adoptée pour un certain motif peuvent avoir des effets positifs dans un autre domaine : • une politique de redistribution visant à améliorer la rémunération nette du travail peu qualifié (par exemple, une baisse des prélèvements sociaux au niveau du SMIC) peut accroître l’offre de travail et donc la production potentielle (on parle de redistribution efficace) ; • une politique de redistribution par les impôts et les transferts sociaux peut avoir un effet automatique de stabilisation de la production si le déficit budgétaire fluctue selon la phase du cycle économique (on parle de stabilisateurs automatiques). Dans certains cas, les relations entre objectifs donnent lieu à controverse. Il en est ainsi des relations entre inégalités et croissance. On peut soutenir que les inégalités vont de pair avec à la croissance, soit parce qu’il faut qu’une partie de la population bénéficie de revenus suffisants pour épargner et accumuler du capital, soit parce que l’innovation génère des rentes dont bénéficient les innovateurs. La Chine, hier très égalitaire, aujourd’hui de plus en plus inégalitaire, fournit un exemple de ce type de logique. Mais on peut aussi soutenir que l’inégalité nuit à la croissance, parce qu’elle ne permet pas aux plus pauvres d’avoir accès à l’éducation ou à la santé, tandis que les plus riches n’ont pas d’incitation à accumuler et produire. L’exemple standard est ici l’Amérique latine. Le Tableau 1-1 résume certaines de ces interdépendances. On pourrait multiplier les exemples.
Tableau 1-1 : Effet direct et effets indirects de trois politiques publiques (en gras : effet direct) Allocation Stabilisation(a) + + (accroissement de la (accroissement de demande de biens) l’offre de travail) +/+ (dépend du contenu de (par hypothèse) la dépense et de la dépense privée qu’elle évince éventuellement) + (risque de trappe à (relâchement de la inactivité) contrainte de liquidité de ménages, donc accroissement de la demande de biens) Redistribution (accroissement des inégalités) + / - ou neutre (dépend du contenu de la dépense)
Baisse de l’IR non financée Relance par les dépenses publiques non financée
Accroissement des transferts sociaux non financé
+ (réduction des inégalités)
(a) on suppose que la situation initiale se caractérise par du chômage keynésien
Justification de l’intervention publique Les justifications de l’intervention publique dans ces trois domaines diffèrent :
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Chapitre 1 - Les dimensions de la politique économique
• en matière d’allocation, les arguments sont micro-économiques. Il s’agit essentiellement de remédier à des inefficiences de marché (monopoles, externalités, marchés incomplets, par exemple en raison d’un horizon temporel trop court des agents, information incomplète, etc..) ; • en matière de stabilisation, Keynes donnait comme raison d’être de l’intervention publique l’instabilité des comportements privés. Le budget public doit alors être utilisé pour atténuer les cycles d’activité (politiques dites contra-cycliques) La théorie des anticipations rationnelles (voir la présentation de la critique de Lucas) a porté un coup sérieux à cette vision et mis en doute l’efficacité des politiques de stabilisation. La recherche contemporaine sur les fonctions microéconomiques de la macro-économie a réhabilité ces politiques dans le cas de rigidités dans les ajustements nominaux de court terme, notamment face à des chocs de demande. Les agents peuvent ne pas systématiquement optimiser, notamment lorsque le coût de l’optimisation est inférieur aux bénéfices individuels qu’il procure (en présence par exemple de coût d’ajustement des prix ou menu costs) ; ces comportements peuvent avoir un coût macro-économique significatif ; • en matière de redistribution, l’argument central en faveur de l’intervention est que même si la distribution des revenus issue de l’équilibre de marché est Pareto-optimale, elle n’assure pas nécessairement la justice sociale telle que la conçoit une société donnée. Les politiques de redistribution renvoient donc nécessairement à des critères normatifs. Critères d’évaluation des choix de politique économique Pour évaluer les choix de politique économique et notamment pour comparer des politiques alternatives, il importe de pouvoir en mesurer les effets. Les outils classiques ne sont pas les mêmes en matière d’allocation, de stabilisation et de redistribution. § En matière d’allocation, l’outil standard est le bien-être (welfare), tel qu’il a été étudié en microéconomie. Il est très fréquemment utilisé en équilibre partiel, par exemple pour examiner les effets de mesures de politique commerciale (encadré) et permet également d’étudier les conséquences redistributives. Mais grâce au développement des modèles d’équilibre général calculable (MEGC), les politiques d’allocation font également l’objet d’évaluations en équilibre général.
Encadré 1-1. Le coût de la protection aux États-Unis Les États-Unis conservaient, au début des années quatre-vingt-dix, des barrières tarifaires ou non-tarifaires élevées dans une vingtaine de secteurs représentant 5% environ de la consommation totale : pics tarifaires avoisinant 10, 20 ou même 30% pour certains produits spécifiques, quotas d’importation pour le sucre ou les produits laitiers, accords d’autolimitation des exportations pour de nombreux produits du textile et de l’habillement. Avec un tarif moyen de 3,5%, les autres secteurs étaient sensiblement moins protégés. Une estimation en équilibre partiel des effets de cette protection donnait pour l’année 1990 les résultats suivants (en milliards de dollars) : Secteurs très protégés a) Surplus des consommateurs ................................................................................................................... - 32,3 b) Surplus des producteurs ......................................................................................................................... + 15,8 c) Revenus fiscaux........................................................................................................................................ + 5,9 d) Rente de protection pour les secteurs protégés par des quotas ...................................................... + 7,1 e) Pertes d’efficience# ................................................................................................................................... + 3,5 f) Bien-être total............................................................................................................................................. - 10,4 (#) effet intersectoriel : perte résultant d’une allocation des ressources biaisée en faveur des secteurs protégés. Autres secteurs Surplus des consommateurs (estimation)................................................................................................. - 38 Au total, le coût en bien-être de la protection des secteurs très protégés s’élevait à 10,4 milliards (5% de la consommation des biens correspondants) pour 1,8 millions d’emplois, soit 6000 dollars par
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