Synthèse Multinationales Du Crime
Dissertations Gratuits : Synthèse Multinationales Du Crime. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirespeu à peu effondré au fil des ans et de la libéralisation des pays de l’ex URSS.
Lorsque la mafia italienne est née en Sicile, les valeurs de famille, d’honneur et de solidarité étaient au centre des préoccupations. La Cosa Nostra sicilienne assurait la protection des siciliens et organisait la vie de la société, devant faire face à l’incapacité des pouvoirs de l’Italie de maintenir l’ordre. Si certaines mafias italiennes (Cosa Nostra) ont plus ou moins tenté de préserver ces valeurs ne serait ce qu’en proposant une façade honorable, d’autres (Camorra) se sont totalement détaché de tout principe honorable.
Les Yakuzas japonais ont, à leur création, défendu le faible face au fort. Ils ont également toujours possédé un code d’honneur leur interdisant en 5 siècles d’existence de s’abaisser à toutes tâches criminelles indignes. Ils sont extrêmement bien insérés dans le tissu social japonais depuis toujours, tant et si bien qu’ils sont tolérés par les forces de polices et les politiciens. Une preuve récente de leur engagement a été l’aide immédiate (mais pas désintéressée pour autant) apportée aux victimes des catastrophes naturelles l’an dernier.
B) Des agissements illicites toujours plus répréhensibles au service de leur « juste » cause
Sous couvert d’une philosophie relativement louable, les organisations criminelles sont rapidement devenues des alternatives à l’ordre national ou étatique. Dictant leurs propres règles et lois, elles ont d’une certaine manière défendu le principe selon lequel « la fin justifie les moyens » agissant dès lors de façon marginale et illégale, dans un respect tout à fait relatif de leurs principes s’il en est.
Les yakuzas restent aujourd’hui encore une exception dans le monde des organisations criminelles, en témoignent leur attitude auprès des citoyens au cours des dernières catastrophes. Ils sont encore attachés à l’image et à l’histoire qu’ils incarnent. Cependant toute attitude louable de leur part est purement intéressée : étant très présent sur le secteur de la construction, ils avaient tout intérêt à être les premiers présents sur les lieux dévastés. De même, ils ont toujours maintenus leur position en maniant la terreur, allant jusqu’à assassiner des hommes politiques. Les Yakuzas ressemblent désormais de plus en plus à des entrepreneurs véreux, utilisant leur image multiséculaire de bandits d’honneur pour s’attirer la sympathie du plus grand nombre.
Les triades chinoises n’ont jamais adhérer à un code d’honneur et n’ont pas hésité dès leur début à financer leurs « syndicats » par le biais d’activités qui paraitraient indignes aux yeux des yakuzas : jeux, alcools, prostitution, opium, ont depuis longtemps été le lot quotidien des triades. Aujourd’hui, utilisant le prétexte d’une aide allouée aux migrants, les triades versent dans le trafic d’êtres humains, créant par exemple de véritables ateliers clandestins, ou les migrants deviennent esclaves. Ainsi les triades se sont bien éloignées de leurs aspirations syndicales originelles.
Les mafias italiennes se réclament encore des valeurs de famille, d’honneur et de solidarité. La réalité actuelle est tout autre, et les seules personnes pouvant espérer profiter encore un peu de tels traitements sont les quelques initiés protégés par les familles. Les mafias italiennes sont devenues de véritables états dans l’état et ont décidé d’assurer leur pérennité financière en suivant leurs propres lois. Experts de l’extorsion, du racket et du chantage, les mafias ont toujours participé à la vie économique en percevant leur propre impôt : le pizzo. Au-delà, ces organisations versent de plus en plus dans des trafics opaques, notamment celui de la cocaïne pour la Ndrangheta calabraise, véritable acteur majeur.
Les mafias russes n’ont jamais compté d’enfants de chœurs dans leur rang, et leur propension à aider autrui a toujours été plus limitée que celle des autres organisations. Désormais, les multiples clans et gangs en Russie se disputent le pouvoir politique, économique et financier. L’apparition du business sauvage et la maîtrise des réseaux par les mafias ont mené ce pays à une guerre pour la maximisation des profits et la maîtrise des marchés les plus illégaux : drogues, trafic d’êtres humains, mercenaires et assassinats commandités.
Il faut également réaliser que toutes ces organisations ne se contentent pas de participer à des activités illicites pour subvenir à leur besoin et assurer leur pérennité. L’argent sale gagné à travers ces activités répréhensibles sert également à réinvestir dans des activités légales servant d’écran et dégageant des profits d’importance.
II) D’organisations criminelles à multinationales du crime : mondialisation, libéralisation, politisation
Les organisations criminelles se sont éloignées progressivement de leurs fonctions originelles pour tremper de plus en plus dans des activités complètement illégales et immorales. Cependant, deux facteurs majeurs ont changé la donne de façon encore plus radicale : la mondialisation et l’enchevêtrement entre politique et économie ont fait du monde un immense terrain d’expression pour ces multinationales du crime, désormais en concurrence.
A) Les multinationales du crime : joueurs internationaux
A leur naissance, les multinationales du crime avaient avant tout une vision locale pour mener leur activité. La démoralisation totale de leur activité et l’ouverture des frontières aux capitaux étrangers ont attisé l’appétit de ces organisations, emportées par l’appât du gain.
Les mafias Russes, de par l’organisation de l’URSS, font figure d’exception et ont très vite dépassé le simple cadre local : en effet, elles avaient tendances à prendre leur distance avec le pouvoir central de Moscou pour mieux s’insinuer dans les réseaux soviétiques géorgiens, tchétchènes, ouzbeks, etc. Au moment de la Perestroïka initié par Gorbatchev, et face à la vétusté des administrations soviétiques, l’ensemble des clans et gangs mafieux ont profité de l’occasion pour capter les transferts d’argent et les capitaux étrangers afin de renforcer leurs propres capitaux. Une fois consolidé, ces organisations ont commencé à s’exporter avec d’autant plus de facilités, visant des zones d’échanges intensifs en Europe notamment (Berlin, Amsterdam, Tel Aviv). On peu toutefois noté que les russes n’ont pas attendu les années 90 pour s’exporter aux Etats Unis, où ils étaient présents dès les années 70.
Les mafias italiennes se sont également exportées assez tôt vers les Etats Unis, où l’organisation exemplaire des familles leur ont permis de résister à l’arrivée des mafieux russes. S’installant à New York, Boston ou Chicago en plein boom industriel, les mafias italiennes ont notamment profité de la prohibition de l’alcool dans les années 30 pour s’enrichir. Une fois installé aux Etats Unis, les mafias ont pu développer dans le courant des années 70 leur rapport avec l’Amérique du Sud, productrice de cocaïne, tandis que les familles italiennes commerçaient avec les pays du Maghreb (haschisch) et d’Europe de l’Est.
Les Triades chinoises ont toujours accompagné les flux migratoires de chinois dans l’Asie du Sud Est, devant véritable fer de lance des nouvelles diasporas, prodiguant abris, travail et autres aides aux migrants. Suivant cette logique migratoire, les triades chinoises se sont peu à peu retrouvées aux quatre coins du monde, créant ainsi un réseau international capable de s’organiser en véritable empire grâce à une organisation quasi militaire d’une grande rigueur.
Les yakusas sont surement ceux qui ont la moins forte tendance à s’internationaliser. Toutefois, la venue des triades chinoises notamment sur leur propre territoire les ont poussés à entrer dans une véritable guerre de gangs. Les yakuzas n’hésitent plus désormais à avoir recours à de vils sous traitants pour accomplir les tâches les plus basses auxquelles, au contraire, ne rechignent pas les membres des triades. Confronté à l’internationalisation, les yakuzas pourraient bien commencer à s’exporter et à évoluer de nouveau pour adapter leur modèle très ancrée dans l’histoire japonaise, à un marché désormais mondial.
L’internationalisation et la libéralisation a donc été une invitation aux multinationales du crime à prendre leur part du gâteau. Au-delà du risque même qu’elles représentent individuellement, il faut percevoir le risque de guerres criminelles sur les marchés et secteurs les plus attractifs.
B) Les multinationales du crime, véritables acteurs du réalisme économico politique
La volonté de ces criminels de participer à la vie économique légale à la fois pour blanchir
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