Critique sur le modele de gravite
Fiche : Critique sur le modele de gravite. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Wahid89 • 16 Mars 2017 • Fiche • 2 597 Mots (11 Pages) • 1 227 Vues
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE : SCIENCES ECONOMIQUES, GESTION MATHS ET INFO
Master 2 Economie Internationale, Politiques Macroéconomiques et Conjonctures
ANNE UNIVERSITAIRE 2016-2017
Macroéconomie Internationale
Cours de Mme Cécile Couharde
Fiche de lecture sur un working paper du National Bureau of Economic Reserach publié en Janvier 2001 par James. E Anderson et Eric Van Winccop sous le thème de :
“GRAVITY WITH GRAVITAS: A SOLUTION TO THE BORDER PUZZLE”
Travail réalisé par M.MOURCHID Mohamed
Introduction
Très répandues dans la littérature économique, les énigmes en macroéconomie et finance ne cessent de susciter l’émoi et font toujours couler d’encre chez les chercheurs et intervenant de ces domaines. Pami les six énigmes majeures de la macroéconomie internationale se trouve celle de l’effet frontière basée sur le modèle de gravité. C’est cette dernière qui va nous intéresser le long de cette fiche de lecture.
Le modèle de gravité est une relation empirique reliant le volume de commerce entre deux pays à leur taille et à la distance les séparant. Il définit une norme de commerce et son équation se fonde théoriquement du modèle de concurrence monopolistique de Krugmann (1980) avec couts de transports. Cependant, le modèle a connu plusieurs applications. Une Parmi elles, et la plus célèbre est celle de proposée par McCallum(1995) qui montre sur son papier que le canada commerce autant de fois à l’intérieur (entre provinces canadiennes) qu’avec les Etats-Unis. Les Etats-Unis qui sont un pays proche et qui d’autant plus possède la même langue que le Canada. C’est de là où vient cette énigme : Comment se fait-il que dans une économie fortement intégrée, les nations ne dépassent pas le clivage des frontières mais restent confiants sur eux-mêmes plutôt que d’aller vers les autres ? A cause des couts instaurés dans le commerce et de la distance qui séparent les pays, la question de l’effet frontière a connu un apogée de littérature à partir de la moitié des années 90.
La première tentative importante de fournir une base théorique aux modèles de gravité vient du travail d'Anderson (1979).Il l'a fait dans le cadre d'un modèle où les produits sont différenciés par pays d'origine et où les consommateurs ont des préférences définies sur l’ensemble des produits différenciés. Cette structure impliquerait que, indépendamment du prix, un pays consommera au moins un peu de tous les produits de tous les pays. Tous les biens sont échangés, tous les pays échangent et, à l’équilibre, le revenu national est la somme des demandes domestiques et étrangères du bien unique que chaque pays produit. Pour cette raison les grands pays importent et exportent plus. Les coûts commerciaux sont modelés comme des coûts "d'iceberg", qui sont seulement une fraction des produits expédiés arrivés à destination, le reste ayant fondu dans le transit. En clair, si les importations sont évaluées à la valeur Cout Assurance Fret, les coûts de transport réduisent les flux commerciaux. Dans la littérature empirique, ces coûts de transport sont supposés monotones et croissants avec la distance. Les développements inclus ultérieurs, introduisent la concurrence monopolistique dans le modèle .Les modèles de concurrence monopolistique surmontent la caractéristique indésirable des modèles d'Armington, qui supposent que les produits sont différenciés par la localisation de la production. La localisation des entreprises est déterminée de façon endogène et les pays sont spécialisés dans la production de différentes catégories de produits.
Plusieurs chercheurs ont essayé de d’apporter une solution empirique à cette énigme. Parmi eux Anderson et Winccop dont nous allons exposer leurs travaux ici. L’un est un économiste du NBER et l’autre un chercheur de la Banque Fédérale de Reserve de New -York. Dans ce papier de travail de 2001, les auteurs veulent proposer une solution à l’énigme en se basant essentiellement et sérieusement sur la théorie du modèle de gravité. Ils ont montré que baser la relation empirique sur une théorie améliore non seulement l’impact sur les estimations de frontières nationales de commerce mais aussi produit des bonnes interprétations des recherches. Les auteurs ont montré que l’étude de McCallum de 1993 n’est pas bonne à cause de sa négligence de la théorie. Il a négligé de tenir compte dans le modèle les résistances du Canada face à ses importations et à ses exportations. Et c’est pour cette raison que son étude a été biaisée. Au lieu de trouver que le commerce interprovincial est 6 fois plus important qu’avec un autre pays, McCallum a trouvé ce facteur égal à 1.5. La contribution qu’apporte ce papier est assez importante car elle permet l’application du modèle dans différents contextes d’aspects variables dont les barrières commerciales internes et implicites sont le noyau du raisonnement. Les sujets tels que les flux migratoires, les unions monétaires, les investissements directs étrangers, les langues…peuvent facilement être étudié par ce modèle.
Nous proposons d’exposer le travail en trois parties. La première reprend les travaux de McCallum sur le modèle de gravité, la seconde son extension sous l’angle théorique à deux pays puis à plusieurs pays et enfin avant de conclure la troisième qui présentera les résultats des spécifications.
I. MODELE DE GRAVITE
Comme nous l’avons exposé plus haut, le modèle de gravité a plusieurs applications. Parmi elles, c’est d’étudier les effets frontières entre deux ou plusieurs pays qui commercent ensemble. Dans cette partie, les auteurs ont repris le modèle de McCallum de 1995 :
lnXij = 1 + 2ln Yi + 3ln Yj + 4ln dij+ 4ln δij + ϵij,
Où 1 est une constante et ϵ le terme d’erreur habituel. Xij est la production qui se commerce depuis la région i vers la région j. dij est la distance qui sépare i et j. δij est une variable dummy prenant la valeur 1 si le commerce se fait entre province et province de la même région, et 0 sinon. Les variables indépendantes Yi, Yj, sont respectivement les produits intérieurs bruts des pays i et j.
McCallum a estimé cette équation en 1998 sur dix provinces canadiennes et 30 Etats américains qui représentent à eux seuls 90% du commerce américano-canadien. Les auteurs n’ont pas changé les considérations de McCallum, uniquement ils ont considéré des facteurs d’ajustement pour pouvoir comparer les résultats.
Les résultats issus de cette estimation montre que le commerce interprovinciale est 16.4 fois plus important que le commerce d’un Etat à un autre, loin du résultat de McCallum de 98 qui, lui, prédit 22 fois. Aussi, est-il à noter que le commerce entre Etats d’Amérique est faible. Il est de l’ordre de 1.5 fois par rapport au commerce Etat-province canadienne. L’indice d’éloignement -qui mesure la distance moyenne d’une région par rapport à ses partenaires autres que celui de l’étude- montre une légère modification de l’estimation quand on les prend en compte.
II. MODELE DE GRAVITE BASE SUR LA THEORIE
Les études empiriques ne sont pas aussi robustes comme ce que peuvent être les justifications basées sur une théorie solide. C’est pour cette raison que les auteurs se sont basés sur la théorie pour crédibiliser leur étude. Ils se sont inspirés des travaux d’Anderson de 1979. Ce dernier a présenté une fondation théorique du modèle de gravité à base d’élasticités de substitutions constantes sur des préférences et des biens différenciés par région et par origine. Son importante contribution a été de souligner que le contrôle des coûts relatifs de transaction est crucial pour un modèle de gravité bien spécifié. Ses résultats théoriques montrent que le commerce bilatéral est déterminé par les coûts de transaction relatifs. C’est la propension du pays i à importer du pays j qui est déterminé par le coût de transaction du pays i vers j par rapport à l'ensemble de ses «résistance» à importer (Moyenne pondérée des coûts de transaction) et à la "résistance" moyenne face aux exportateurs du pays j, et non simplement par le coût de transaction absolue entre les pays i et j. Du point de vue d’un modèle de gravité empirique, cela implique qu’après un contrôle de la taille du pays et de la distance bilatérale, le commerce sera plus élevé entre les paires de pays qui sont loin du reste du monde qu’entre les paires de pays qui sont près du reste du monde. Ainsi, des termes de résistance multilatérale (souvent proxy avec des index d'éloignement dans la littérature empirique du commerce) doivent être ajoutés aux variables de gravité standards. Alternativement, des estimations non biaisées de l'impact de la distance et d'autres variables bilatérales sur les flux commerciaux bilatéraux peuvent
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