Beaumarchais

que Figaro est bête, ce qui provoque le rire du spectateur. Puis, une atmosphère légère est dégagé. Tout d'abord avec des petits noms pleins de tendresse comme "charmante" l.4, "joli" l.5, "belle" l.5, "mon fils" l.7, puis Suzanne chantonnant "Fi, Fi, Figaro" l.78 et enfin avec "tu ris friponne" qui montre bien que toute discussion est ici sujet de plaisanterie. Pour finir, a la fin de la scène, Figaro court après Suzanne pour récupérer son baiser l.90. Le comique de gestes est donc présent dans la scène.

A l'origine le comique de geste est un vieux procédé du comique de farce basé sur les coups, les chutes, les grimaces, les mimiques. Ici, le comique est surtout dû à la souplesse des gestes de Figaro. En effet, dès le début de la scène Figaro mesure la chambre. Puis, l.26 "en trois sauts" le voilà dans la chambre de Monseigneur. Nous observons aussi que Figaro et Suzanne mime avec le discourt indirect comme l'indique "tinté" l.27 et " Monsieur veut-il quelque chose ? Il n'a qu'à tinter du sien" l.26. De plus Suzanne joue les grandes dames lorsque Figaro lui fait sous-entendu sexuels l.87 "quand je pourrai te le prouver du soir jusqu'au matin". En effet celle-ci joue les moralistes lorsqu'elle distingue par exemple son amant et son mari alors qu'il s'agit de la même personne l.80 ou quand elle refuse son baiser a Figaro l.84.

Pour finir, le dialogue entre Figaro et Suzanne fait apparaître la perspicacité des personnages par le dynamisme du style : questions / réponses, parallélisme et répliques sur le mot. La gaieté et la vivacité des personnages révèle du comique. En effet, l.10 à l.19 nous observons une stichomythie. Dans ces passages, la plupart des phrases ne dépassent pas six à huit syllabes. L’échange verbal est percutant, les personnages se renvoient la balle à toute vitesse, c’est comme un jeu. Preuve de leur esprit vif, de leur intelligence, de leur agilité verbale. Suzanne parle en chantonnant, fait quelques plaisanterie comme a la ligne 60 avec l'allusion aux cornes qui dit-on parent le front des maris cocus. Quand à Figaro, il adresse des menaces humoristiques à Bazile puisque l.40 nous observons une antiphrase avec "ô mon mignon".

Cette scène est donc une scène de badinage amoureux, qui démontre la gaieté inaltérable, l’entente profonde, la complicité des deux amants. Vivacité d’esprit, humeur badine, amour partagé et confiance mutuelle, font de Figaro et Suzanne d’emblée des personnages sympathiques et forts, qui paraissent avoir les atouts suffisants pour triompher de l’obstacle constitué par le comte.