Carmen De Merimée
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Commentaire sur l’ensemble
Ces saynètes, comédies ou drames, destinées à la lecture, illustraient les théories du drame moderne exposées par Stendhal (“Racine et Shakespeare”) et marquaient une nette préférence pour l’Espagne, jugée par Mérimée propice aux passions violentes.
Cet ouvrage était censé avoir été écrit par une actrice espagnole, et I'auteur, dans une préface signée Joseph Lestrange, s'en présentait comme l'éditeur et le simple traducteur. La vente en fut médiocre mais le succès de cette mystification fut retentissant.
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Mérimée devint l'invité d'honneur de tous les salons les plus en vogue, en particulier de ceux de Mme Récamier et de Mme Pasta. En 1821 , ll renouvela sa mystification en faisant paraître :
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“La guzla”
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“Choix de poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croatie et l'Herzégovine”
(1827)
Commentaire
Mérimée les présenta d'abord comme «l'œuvre d'un poète italien naturalisé français, fils d'une Morlaque de Spalatro», Hyacinthe Maglanovich.. Dans la préface au recueil (qui comprenait un «témoignage personnel et vécu» d'un cas de vampirisme, et plusieurs variations autour de ce thème, tiré en réalité des œuvres de Dom Calmet, de l'abbé Fortis et de Nodier), on expliquait le mot «guzla» comme le nom d'un instrument primitif, une sorte de guitare à une seule corde de crin, dont les ménestrels de Serbie se servaient pour accompagner leurs récits. Il aurait suffi d'un minimum d'esprit d'observation de la part des contemporains, pour découvrir dans «guzla» l'anagramme de «Gazul», dont il avait déjà prétendu avoir présenté de théâtre.
Le succès de ces ballades fut immense. Elles furent traduites en allemand par un érudit allemand très zélé qui en inséra dans une anthologie de la poésie lyrique slave, déclarant avoir pu retrouver «à travers la merveilleuse traduction française» le mètre des vers illyriques. Pouchkine lui-même, ravi par leur originalité, demanda la permission d'en traduire quelques-unes en russe (ce qui, déclara Mérimée, serait la même chose que traduire en portugais les “Lettres d'une religieuse portugaise”). Aussi se décida-t-il à avouer, dans sa préface à la deuxième édition, que, par ce compte rendu imaginaire d'un voyage en Dalmatie, il avait voulu seulement se procurer l'argent nécessaire pour accomplir ce voyage.
En réalité, il avait composé ce recueil en quinze jours en s'aidant de deux ou trois récits de voyages et de quelques mots illyriens destinés à donner la couleur locale.
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‘’La jacquerie’’
(1828)
Drame composé de trente-six scènes
C’est une reconstitution de la révolte des paysans dans le Beauvaisis.
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‘’La famille de Carvajal’’
(1828)
Drame
C’est l’histoire très romantique d'un inceste en Amérique du Sud.
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Ces deux oeuvres, gâtées par la facilité et le sacrifice aux goûts du jour, ne présentent plus guère qu'un intérêt anecdotique.
Puis Prosper Mérimée publia un roman :
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“La chronique du règne de Charles IX”
(1829)
Roman
Bernard de Mergy, un jeune protestant, connaît des aventures durant la Saint-Barthélémy et le siège de La Rochelle.
Commentaire
Délaissant les grandes fresques romantiques, Mérimée préfère «les petits faits révélateurs des moeurs et des cractères d’une époque» et entend donner, en dénonçant les horreurs des guerres de religion, une leçon de tolérance.
Ce fut le plus ambitieux de ses premiers livres. Il ajouta encore à la célébrité de son auteur et connut de nombreuses rééditions.
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À partir de 1829, Mérimée, ne se cachant pas de rechercher «la satisfaction que donne à tout narrateur une histoire bien contée», commença de publier de nouvelles d'inspiration très diverse, toutes remarquables par la rapidité de la progression, la sobriété et parfois la violence, la concision du style :
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‘’L'enlèvement de la redoute’’
(1829)
Nouvelle de 6 pages
Au cours de la campagne de Russie, un jeune lieutenant prend un premier commandement, celui d'une troupe dont le chef précédent vient d'être tué. Il s'agit, le lendemain, d'enlever une redoute et, superstitieux, il craint d'y mourir. Mais, au cours du combat, au contraire, d'autres signes semblent dire qu'il va être épargné. Et, en effet, le colonel est tué, le capitaine aussi, mais la redoute est prise et il est désormais le commandant.
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“Mateo Falcone”
(1829)
Nouvelle de 16 pages
Mateo Falcone habitait près du maquis corse où se réfugiaient les bandits. Un jour qu'il avait laissé seul à la maison son fils de dix ans, Fortunato, un bandit survint, poursuivi par les voltigeurs. L'enfant n'accepta de le cacher que contre une pièce d'argent et, lorsqu'ils arrivèrent et le cherchèrent, il ne sut pas résister à l'offre d'une montre que lui faisait leur chef : il indiqua la cachette. C'est alors que revint Mateo Falcone qui, apprenant la trahison de son fils, le tua après lui avoir fait dire ses prières.
Commentaire
On a pu considérer que la technique littéraire du roman comportementaliste, dit aussi béhavioriste, technique littéraire qui consiste à ne plus faire penser un personnage mais à le faire agir dont on attribue l’invention à Hemingway (avec Dashiell Hammett) aurait été déjà expérimentée par Prosper Mérimée dans cette nouvelle publiée en 1829, soit un siècle avant ‘’Les tueurs’’ d’Hemingway (où ce style apparaît le plus nettement) et ‘’Le faucon maltais’’ de Hammett.
Elle parut aussi dans “Les trente meilleures nouvelles de la littérature française”.
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“Le vase étrusque”
(1830)
Nouvelle de 25 pages
À Paris, vers 1830, le jeune Auguste de Saint-Clair est connu pour sa hauteur et sa réserve. Ses amis, le soupçonnant d'être l'amant secret d’une veuve, Mme de Coursy, cherchent à l'amener à se trahir. Ils prétendent qu'elle a eu comme amant un certain Massigny, bel homme et parfait imbécile, mort à présent, qui lui a offert un vase étrusque que Saint-Clair voit en effet chez elle et qu'il prend en horreur jusqu'à ce qu'elle lui raconte comment elle s'était moquée de ce soupirant et qu'elle brise le vase. Cependant, quand il était jaloux, Saint-Clair s'était querellé avec un de ses amis. Cela provoqua un duel où il fut tué. Quant à Mme de Coursy, elle mourut quelques années plus tard d’une maladie de poitrine, inconsolée.
Commentaire
C'est
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