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Crise des missiles de Cuba

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écembre 1958, Fulgencio Batista s'enfuit aux États-Unis. Fidel Castro appuyé par Che Guevara arrive au pouvoir à la tête d'une guérilla soutenue par la majorité du peuple cubain. Il est alors reconnu par le gouvernement des États-Unis en janvier 1959. Il entreprend une réforme agraire le 17 mai 1959. Les représailles américaines, notamment à l'instigation et sous la pression de la United Fruit Co (entreprise bananière qui compte parmi les entreprises nationalisées de l'île), commencent cinq mois après la réforme agraire : le 21 octobre, un bimoteur contre-révolutionnaire mitraille La Havane, provoquant deux morts et une cinquantaine de blessés, tandis qu’un autre avion largue de la propagande subversive. En juin et juillet 1960, en représaille à un refus de raffinage de pétrole soviétique (l'URSS ayant établi en février 1960 des relations diplomatiques et commerciales avec Cuba) par les entreprises américaines Fidel Castro nationalise les intérêts américains à Cuba.

Ces représailles sont suivies, le 17 avril 1961, par le débarquement de la Baie des Cochons : 1 400 hommes soutenus par une force aérienne tentent de renverser Castro. Ce sont en majorité des exilés cubains entraînés par la CIA dans un camp au Guatemala, dans le cadre d'une opération financée par l'administration Eisenhower après accord du Président donné l'année précédente (17 mars 1960). Différentes villes sont bombardées, mais les forces castristes viennent à bout de cette invasion. Très peu de combattants furent tués. Les autres, définis par Fidel Castro comme des gusanos (« vermine »), sont faits prisonniers pour pouvoir échanger leur liberté contre une rançon en dollars et en médicaments.

J.F. Kennedy, qui a succédé à D. Eisenhower le 20 janvier 1961, déclare assumer la pleine responsabilité de cette action préparée pourtant par son prédécesseur. En novembre 1961, les États-Unis déploient 15 missiles Jupiter en Turquie et 30 autres en Italie, lesquels sont capables d'atteindre le territoire soviétique. Commence également, le 7 février 1962, l'embargo des États-Unis contre Cuba, encore en vigueur aujourd'hui.

[modifier] Début de la crise

[modifier] Les opérations soviétiques Anadyr et Kama

En mai 1962, Nikita Khrouchtchev déclenche l'Opération Anadyr : il envoie 50 000 soldats, trente-six missiles nucléaires SS-4 et deux SS-5 ainsi que quatre sous-marins à Cuba pour empêcher les États-Unis d'envahir l'île. Contrairement à ce qui a été longtemps soutenu (notamment par Michel Tatu) 1, la résolution de la crise créée par la construction du mur de Berlin n'a joué aucun rôle dans les motivations du chef d'État de l'URSS.[réf. nécessaire] En tout cas le problème n'apparaît jamais dans les archives soviétiques.

Cette île, devenue alliée de l'Union soviétique et considérée par les Américains comme ennemie, est partiellement dominée par l'armée des États-Unis qui ont une base à Guantánamo. Toutefois, Cuba se trouve à moins de 200 km de la Floride, ce qui rend le territoire des États-Unis vulnérable à ces missiles, ceux-ci ne pouvant être détectés suffisamment à l'avance pour garantir la riposte immédiate exigée par la politique de dissuasion. De l'autre côté des manœuvres militaires maritimes américaines étaient en préparation pour l'automne 1962 destinées à renverser « un tyran nommé Ortsac » (anagramme transparent). Elles seront transformées après la découverte des missiles soviétiques en dispositif de blocus2.[réf. insuffisante]

Le 2 octobre 1962 débute l'opération Kama : quatre sous-marins d'attaque diesel-électrique de classe Foxtrot de la marine soviétique appareillent de la presqu'île de Kola, avec à leur bord des torpilles nucléaires (leur utilisation aurait pu déclencher une guerre nucléaire à l'initiative de l'URSS ; la nature nucléaire de ces torpilles ne fut révélée qu'en 2001). Les commandants Choumkov, Ketov, Savisky et Doubivko avaient pour mission de rejoindre le convoi de cargos soviétiques qui faisait route vers Cuba, avec à leur bord les missiles nucléaires destinés à compléter le dispositif déjà en place sur l'île. Ils avaient pour mission de protéger le convoi, si besoin au prix du torpillage des navires qui tenteraient de s'interposer.

John McCone, directeur de la CIA, informe le Conseil de la sécurité nationale que, compte tenu des mauvaises conditions météo, les prises de vues par les avions de reconnaissance U-2 sont impossibles. Le 13 octobre, les sous-marins soviétiques franchissent la « barrière Açores – Terre-Neuve », après avoir essuyé, le 9 octobre, une tempête ayant causé des avaries à bord.

[modifier] La découverte des rampes de lancement et le blocus

Photo aérienne d'un site de lancement prise le 17 octobre 1962

Le 14 octobre 1962, un avion espion U-2 piloté par le commandant Rudolf Anderson Jr. photographie les sites d'installation des missiles. Le lendemain, la lecture des films révèle aux États-Unis que l'URSS est en train d'installer des missiles SS-4 à tête nucléaire à Cuba. Rampes de lancement, missiles, bombardiers, fusées et conseillers soviétiques sont repérés à Cuba. On identifie également 26 navires soviétiques transportant des ogives nucléaires (opérationnelles en 10 jours) en route vers l'île.

Le 16 octobre, le président Kennedy convoque le Conseil de sécurité nationale, prônant une action militaire directe. Robert McNamara propose un blocus maritime de l'île jusqu'au retrait des missiles de Cuba. Il s'agit d'un blocus ne visant que l'approvisionnement en armes offensives.

Le 22 octobre, alors que le commandant Anderson Jr. annonce que la mise en place du blocus maritime prendra environ 149 jours, McCone informe le Président de la présence de quatre sous-marins soviétiques. Kennedy demande à Khrouchtchev l'arrêt des opérations en cours, annonce au pays la teneur des informations révélées par l'avion U2 et les mesures de blocus naval décidées. Le lendemain, il signe l'ordre de blocus.

Les sous-marins soviétiques atteignent la ligne de blocus en même temps que les navires de la flotte US. Moscou ne peut en être informé à cause de la saturation des réseaux de communication. La liaison enfin rétablie, les commandants des sous-marins reçoivent de Moscou l'ordre de poursuivre leur route. Kennedy, lui, obtient la promesse que la France, le Royaume-Uni et les autres États membres de l'OTAN le soutiendront en cas de guerre contre l'URSS. Le Canada est un peu tardif en raison de l'animosité entre le Premier ministre John Diefenbaker et Kennedy, mais le ministre de la Défense canadien met en état d'alerte les forces maritimes, aériennes et terrestres sans avertir le Premier ministre.

Le 24 octobre, à 10 h, le blocus est en place. Trente cargos soviétiques sont en route. Parmi eux, quatre ont des missiles nucléaires dans leurs soutes. Deux arrivent sur la ligne de blocus : le Khemov et le Gagarine. À 10 h 25, les cargos stoppent. Khrouchtchev juge inutile de rompre le blocus. Les missiles déjà en place à Cuba suffisent.

Le 25 octobre, douze cargos rebroussent chemin. Les autres poursuivent leur route. La marine américaine manque l'interception du Bucarest et renonce à le poursuivre car elle avait la certitude qu'il ne transportait pas de matériel militaire.

Le 26 octobre, Khrouchtchev fait savoir à Kennedy, par le biais d'un homme d'affaires américain de retour aux États-Unis suite à un voyage à Moscou, qu'il continuera son action : « Si les États-Unis veulent la guerre, alors nous nous retrouverons en enfer. »

Un des sous-marins soviétiques est détecté au sonar par les Américains. La chasse est lancée.

Le 27 octobre, l’U2 du commandant Anderson Jr. est abattu. Khrouchtchev n'avait pas donné cet ordre. Il ne souhaitait pas accomplir le premier geste. Mais le Conseil national de Sécurité analyse cette action comme une escalade. Kennedy donne l'ordre en cas de nouvelle agression de bombarder les sites de missiles.

Le 27 octobre, Khrouchtchev laisse entendre par courrier qu'il est prêt à négocier.

Le 28 octobre au matin, une deuxième lettre de Khrouchtchev, rédigée par le Politburo, laisse entendre qu'aucune négociation ne peut se faire. Le même jour, la CIA annonce que 24 missiles sont désormais opérationnels et pointés sur des points précis du sol américain.

Khrouchtchev annonce sur Radio Moscou qu'il donne l'ordre de démanteler les sites de missiles. La chasse aux sous-marins bat son plein. Deux d'entre eux font surface, batteries à plat, pour les recharger. Ils font comprendre aux navires américains de ne pas les provoquer. Le Dubivko, lors d'une manœuvre, se fait arracher son mat d'antenne par un de ses poursuivants. Il prend cette action comme une manœuvre délibérée. Le Shumkov est toujours en plongée. Trois grenades d'exercice sont lancées par son poursuivant pour lui intimer l'ordre de faire surface. Il choisit de plonger en lançant un leurre. Le bruit de ce dernier est pris pour un lancement de torpille, puis sa manœuvre d'évasion

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