Crise de Cuba

es inégalités sociales dans ce pays où elles sont particulièrement fortes. Pour cela il renverse le dictateur en place soutenu par les Etats-Unis. Les Etats-Unis sont furieux et essaient de renverser Fidel Castro en organisant un débarquement à la baie des cochons en 1961 (c’est un échec) puis en l’asphyxiant économiquement. Fidel Castro se tourne alors vers l’URSS qui est très satisfaite de pouvoir étendre le camp soviétique en Amérique, continent où il n’y a aucune présence communiste.

Le 22 octobre 1962 le monde stupéfait apprend que les Soviétiques ont construit une base de lancement de missiles nucléaires à Cuba. Quelle va être la réaction des Etats-Unis ? Va-t-on déclencher une guerre ?

On peut remarquer que les documents présentés sont incomplets dans la mesure où l’on n’arrive pas bien à saisir la chronologie de la crise qui a duré 13 jours (dit le doc. 5) mais dont nous n’avons le déroulement que du 22 au 30 octobre.

2.En quoi consiste la menace soviétique ?

La carte n°2 nous montre donc la grande proximité entre Cuba et le sud-est des Etats-Unis : Miami est à 500 km à peine de La Havane.

La portée des missiles nucléaires de cette époque fait qu’une base de lancement installée à Cuba menacerait en permanence toutes les grandes villes du sud-est des Etats-Unis et des Antilles, Cap Canaveral (la base spatiale américaine située en Floride) Mexico et le canal de Panama (voix de passage vitale pour le commerce américain). C’est ce qu’explique le président Kennedy dans son allocation du 22 octobre 1962 (1er paragraphe du doc.3).

Or justement, Kennedy parle « preuves indubitables » (en l’occurrence la photo du document 1 qui n’est pas un truquage et qui est correctement interprétée par la CIA), l’URSS est en train de construire une telle base de missiles à Cuba. Apparemment si on lit les légendes de la photo n°1 cette base est presque fonctionnelle (« missile ready bldgs »).

3. Présenter les différents aspects et les étapes de cette crise

La crise éclate le 22 octobre 1962 quand le président Kennedy ,dans le discours qui nous est donné dans le document 3, révèle à la Nation américaine ce qui la menace : « la présence (à Cuba) d’une base de lancement de missiles offensifs »

Kennedy s’appuie les leçons du passé (les agressions successives d’Hitler pendant les années 1930 sans réaction des démocraties et ce, jusqu’à ce que la guerre éclate en 1939) pour justifier la fermeté de sa position : « Je fais appel à Monsieur Khrouchtchev afin qu’il mette fin à cette menace ».

Il demande donc aux Soviétiques de démanteler cette base et, en attendant, annonce un embargo (c’est-à-dire un blocage) sur tous les navires à destination de Cuba susceptibles d’y amener des armes. Il menace l’Union Soviétique d’une « riposte complète » si jamais le moindre missile lancé depuis Cuba touche un pays non communiste. Il manifeste ainsi une position intransigeante comme le souligne son conseiller (Schlesinger dans le doc.5)

Khrouchtchev va répondre au président Kennedy dans un message du 28 octobre. Il y accepte de retirer ses missiles (il n’évoque pas ce point dans la lettre qu’il envoie à Fidel Castro le 30 octobre tant c’est implicite) tout en affirmant qu’il n’abandonne pas Cuba (c’est le point qu’il met en relief dans cette lettre pour réconforter son allié cubain). Pour justifier sa position auprès de Fidel Castro il explique que c’est pour éviter le déclenchement d’une guerre nucléaire.

La crise paraît alors réglée. Khrouchtchev évoque dans ses mémoires que les Soviétiques acceptent un contrôle aérien de leurs vaisseaux ce qui permet aux Américains de bien voir que les Soviétiques sont en train de retirer leurs fusées et des les rapatrier vers l’URSS. Ultérieurement les Américains quittent les eaux territoriales cubaines

5. Pourquoi les historiens répondent-ils de manière nuancée à la question « Qui sortit victorieux de la crise de Cuba » ?

A première vue on a l’impression dans cette crise que c’est la fermeté affichée par Kennedy qui a poussé Khrouchtchev à faire marche arrière et retirer ses missiles. Et donc les Etats-Unis apparaîtraient victorieux.

Toutefois l’historien A. Kaspi précise qu’il y a eu entre les deux Grands une sorte de marchandage : les Etats-Unis ont accepté en échange du retrait soviétique de Cubain deux importantes concessions. Ils ont accepté de retirer leurs fusées déployées en Turquie (membre de l’OTAN), ils ont accepté de renoncer à envahir Cuba alors qu’après l’échec de l’expédition de la baie des Cochons ils avaient toujours pour objectif de renverser Fidel Castro.

De ce fait les Etats-Unis ont gardé à leur porte un pays communiste qui subsiste encore aujourd’hui alors que les autres pays communistes ont disparu.

Finalement chacun des deux Grands a montré à la fois sa fermeté et son sens des responsabilités sans qu’aucun des deux ne perde la face.

Synthèse

Parmi les différentes crises internationales qui constellent la Guerre Froide, la crise des fusées de Cuba, en octobre 1962, occupe une place particulière. D’une certaine manière on peut dire qu’elle constitue le sommet de la guerre froide dans la mesure où l’on n’a jamais été aussi près, entre 1945 et aujourd’hui, d’une 3e guerre mondiale.

Le contexte est très particulier : alors que les relations internationales semblaient se détendre suite à la mort de Staline (1953) et à l’arrivée au pouvoir en URSS de Khrouchtchev qui, dès le XXe Congrès du Parti Communiste se fait le chantre d’une « coexistence pacifique »,