Revolution Cuba

rismatique, au moins au début...) et promulgue un certain nombre de réformes sociales: assistance sociale, loi des 48 heures.

- une dérive dictatoriale appuyée sur l’armée: Batista revient au pouvoir en 1952 à la faveur d’un coup d’Etat de l’armée.

2. Un régime de « ségrégation »?

La politique de Batista est systématiquement favorable aux milieux urbains. Ex: les avantages sociaux octroyés sont presque exclusivement dirigés vers les milieux urbains, permettant la constitution d’ une véritable aristocratie ouvrière dans les secteurs de la métallurgie et des industries électriques. A cette dichotomie rural/urbain se superpose le clicage « racial » entre blancs urbains et noirs ruraux!

I.B. DE LA CONTESTATION ETUDIANTE AU PREMIER MAQUIS DE LA SIERRA.

1. Une contestation pragmatique orientée à gauche mais peu influencée par le marxisme.

C’est à partir de cette situation d’ambiguïté politique mais de relative prospérité économique que naît la contestation étudiante des années 50.

Fidel Castro*,dirigeant étudiant au départ, passe très vite à la clandestinité politique en dirigeant un mouvement de contestation inspiré de principes de gauche; la contestation du premier castrisme est avant tout pragmatique, fondée sur une critique du dualisme socio-économique et racial.

Le 26 juillet 1953, Castro lance une attaque contre la caserne Moncada, à 60 km de la Havane, dans le but de saisir des armes pour mener la guérilla. Echec; Castro arrêté et traduit en justice.

Batista autorise que le procès soit public: Castro fait alors, gràce à sa remarquable éloquence, une entrée très remarquée en politique! Condamné à une peine de prison, Castro et ses compagnons bénéficient d’une amnistie de Batista après seulement un an et sont expulsés de Cuba.

2. La consolidation du mouvement au Mexique.

Réfugié au Mexique, Castro structure mieux son mouvement, (nommé alors le M-26, en référence à la tentative ratée du 26 juillet).

NB: le nom même du mouvement montre, ainsi que la filiation revendiquée avec José Marti, que le mouvement n’aucun fondement idéologique véritable!

Fidel Castro, son frère Raul Castro*, Camilo Cienfuegos* , Ernesto « che » Guevara* et d’autres décident de conquérir les zones urbaines à partir des zones rurales: c’est au Mexique que s’élabore complètement la théorie du « focos », cad des foyers de guérilla ruraux.

Les castristes parviennent à armer un navire et débarquent sur les plages de la côte sud-est de Cuba en Décembre 1956: 40 militants tout au plus établissent dans la Sierra un maquis.

3. Castro: « Robin des bois »?

Au niveau de l’opinion, le mouvement castriste fait figure de pourfendeur héroïque d’un régime dictatorial et corrompu. Ceci est également vrai au niveau de l’opinion internationale: après la mort de Jimenez en 1958, le Vénézuela accorde son soutien au mouvement castriste, ce qui prouve là encore que le castrisme des premières années (années de conquête du pouvoir) n’est pas encore marqué idéologiquement.

Parallèlement, le régime de Batista s’enfonce dans une corruption de plus en plus manifeste.

Le 1er janvier 1959, le mouvement castriste est victorieux.

II. LE REGIME CASTRISTE.

II.A. UN REGIME NATIONALISTE ET ANTI-IMPERIALISTE

Au départ, la victoire castriste est bien accueillie, notament aux Etats-Unis:

La première visite officielle de Castro chef d’Etat = Vénézuela; la seconde = EU.

Le castrisme est alors beaucoup plus nationaliste que marxiste; ce nationalisme induit quasi mécaniquement un anti-impérialisme: c’est en raison de cet anti-impérialisme du régime castriste et non en raison d’une pseudo-orientation marxiste de ce même régime que naît le conflit avec les Etats-Unis:

- pre mier conflit: pb du sucre. Castro veut mener une réforme agraire boulversant les structures agraires de Cuba

- nationalisation des entreprises américaine

C’est en 1960 qu’intervient la rupture diplomatique entre Cuba et les Etats-Unis; c’est au m^me moment que Cuba se tourne vers l’URSS et opère sur le plan interne une précision idéologique.

II.B LA PRECISION IDEOLOGIQUE A PARTIR DE 1960.

1. la politique économique de Che Guevara.

C’est en 1960 qu’Ernesto « Che » Guevara est nommé président de la banque centrale. Che Guevara imprime à la politique une orientation nouvelle: il lance toute un série de pojets tendant à une diversification de l’économie cubaine.

Ces mesures sont appliquées dans un réel climat de ferveur populaire; mais elle elève d’une très mauvaise appréciation des potentiels et des structures économiques cubains: Cuba n’a ni pétrole, ni charbon, ses rivières sont trop méandreuses pour envisager l’exploitation hydro-électrique. Cuba s’est orienté sous Batista vers le développement des services.

Les résultats de la politique d’industrialisation de Che Guevara sont désastreux, entrainant par exemple la destruction partielle d’un secteur tertiaire pourtant florissant. Cete politique est symptomatique d’un état d’esprit où l’on croît tout possible. Cf l’ouvrage de J.Verdès-Leroux: la lune et le caudillo , Paris 1991.

2. Cuba se tourne vers l’URSS.

La réaction des Etats-Unis à partir de 1961 face à la politique cubaine précipite les événements:

- épisode de la baie des cochons. Entraine une radicalisation des positions cubaines.

- crise des missiles; La crise est résolue directement entre EU. et URSS: les EU s’engagent à ne plus intervenir militairement mais instaurent un blocus commercial, contrôlant ainsi les mouvements commerciaux vers Cuba: l’île est partiellement paralysée.

Le rapprochement avec l’URSS s’amorce dès la fin 1961: accords de livraison de sucre. Il se confirme à mesure que les relations avec les EU se dégradent jusqu’à la crise des missiles de 1962: 1960-1962 = période de lune de miel avec l’URSS.

3. La révolution cubaine: une troisième voie?

Parallèlement au rapprochement diplomatique avec l’URSS, le processus révolutionnaire cubain s’intensifie: à tel point que de 1962 à 1968, Cuba est marqué par une relative autonomie idéologique, ce qui lui vaut une immense popularité.

La révolution cubaine prend par ailleurs plusieurs orientations:

- un mouvement trotskyste cherche à insérer la théorie du focos dans l’idée de révolution permanente ( Epercito Revolucionario Popular ).

- La révolution cubaine élargit sa thématique et se fait le porte parole d’une revendication tiers-mondiste ( cnférence tricontinentale de La Havane en 1966 ).

- surtout: la révolution cubaine inspire un certain nombre de mouvements de guérilla similaires dans toute l’AL.

III. L’IMPACT DE LA REVOLUTION CUBAINE SUR LE CONTINENT LATINO-AMERICAIN.

Cette illusion d’une troisième voie génère tout un phénomène d’imitation sur le continent: l’idée qui se répand est que Cuba aurait initié une voie réformiste adaptée aux spécificités latino-américaines. Inversement, pour les régimes réformistes en place, la révolution cubaine apparaît comme un danger.

Etude cas par cas: Colombie, Vénézuela, Cône sud, Bolivie.

III.A. LA COLOMBIE.

depuis 1848, période trouble: « Violencia »; la Révolution cubaine n’a pas engendré directelent de guérillas en Colombie, mais a incontestablement induit une radicalisation de certains mouvements de cette « Violencia », notament celui de Camillo Torès* dont la théorie (révolte contre la pauvreté) servira de ferment pour les théories suivantes.

III.B. LE VENEZUELA.

Le Vénézuela est en revanche un exemple d’incidence directe de la révolution cubaine: ceci s’explique en partie par les liens