Francais
Mémoire : Francais. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresà la méconnaissance de l’autre et que la tolérance est une valeur nécessaire à la vie en société.
Voici comment j’ai présenté cette séquence aux élèves :
La première séance avait pour finalité de découvrir la problématique que je n’ai donc pas donnée au départ.
L’article de Mourad Guichard paru sur le site de Libération le 19 juillet 2010, a d’abord été lu en découverte d’un fait divers. Puis nous avons recherché ensemble le déroulement de l’affaire dans un échange oral. Après quoi, j’ai demandé à mes élèves de résumer les faits par écrit. Ce travail ne demande pas plus de 5 minutes, la reprise se fait par la lecture de quelques productions d’élèves. Après avoir abordé le problème à l’oral en leur demandant « qui a eu tort d’après vous ?», je leur demande d’écrire quelques lignes sur la question suivante : « pourquoi peut-on dire que les gendarmes ont fait une action juste ? ». Il ressort de ce travail d’écriture que les gendarmes sont les représentants de la loi, que la communauté gitane n’a pas à régler ses comptes elle-même, que c’est à la Justice de « trancher ».
Un second article du même auteur paru le 23 juillet 2010, est ensuite distribué. Il amène une autre version du drame. Les élèves travaillent alors directement à l’écrit sur la question : « Comment peut-on comprendre la réaction des gens du voyage ? » à partir d’une étude des deux textes. Ce travail commencé en cours devait être terminé pour le cours suivant.
Ce lancement m’a pris une heure.
C’est au début de la deuxième séance, et en écoutant quelques élèves faire part de leur travail, que l’on dévoile la problématique : « Une action juste l’est-elle pour tout le monde ? »
Dans le cas qui nous concerne, les gendarmes ont opéré justement mais les gens du voyage ont aussi leurs raisons de trouver cette action injuste.
Les élèves se sont montrés très actifs, ils avaient entendu parler du problème, voulaient le comprendre ou avaient un avis ; la séance a commencé par un petit exposé de ma part sur l’évolution du fait divers vers un fait de société.
Le troisième article de presse est distribué : c’est un article de François Sergent paru dans Libération le 23 juillet 2010. Cette fois, il s’agit d’un éditorial dans une parution nationale, on montre l’évolution du problème et on lit ensemble le texte qui indique le point de vue du journaliste. Il est plus difficile à comprendre pour les élèves, on s’arrête donc sur les termes difficiles : stigmatisation, ethnique, boucs émissaire (mot sur lequel on reviendra plus tard dans la séance sur le lexique). On fait une analyse plus détaillée : le premier paragraphe fait référence à des éléments vus en Education Civique, on les rappelle dans un échange oral. On travaille aussi sur l’idée de présomption d’innocence, et enfin je fais remarquer aux élèves les procédés d’écriture qu’utilise le journaliste pour prendre la défense des Roms.
A partir de là, j’ai interrogé les élèves sur leurs connaissances des gens du voyage, les préjugés sortent rapidement, on remet les vérités en place. Il m’a manqué, peut être, à ce moment là, la possibilité de prendre appui sur des textes, des documents que j’aurai fournis à chacun des deux groupes pour étayer leur argumentation. Je me suis simplement appuyée sur mes recherches. Le but de cette mise au point était de faire émerger des points de vue opposés : selon vous, les Roms sont-ils des boucs émissaires ? Le débat oral est organisé, les deux groupes se sont vite formés, assez équilibrés, je n’ai pas eu besoin d’intervenir, le sujet plaisait…
Ce débat a permis de mettre en évidence que même au sein de la classe, les avis divergeaient parce que les élèves n’avaient pas la même vision des protagonistes de l’action dénoncée. L’image que l’on se fait des acteurs d’une action peuvent nous amener à la trouver juste ou injuste. Cette séance a pris deux heures. Une heure pour résumer le problème et travailler le texte, une heure pour organiser le débat.
Si j’ai choisi, dans ma troisième séance, de travailler la nouvelle de Didier Daeninckx, « Nous sommes tous des gitans belges » (disponible dans le recueil Les Sorciers de la Bessède paru aux éditions Librio), c’est parce que cette histoire nous montre l’importance des valeurs humaines de respect, de tolérance et d’entraide dans les difficultés. Quand la situation change, lorsque le paysan se retrouve sur les routes de Belgique à fuir les Allemands, il ne voit plus les tziganes de la même façon : « ses lois », ses priorités ont changé, il n’est plus sur sa propriété. L’injustice pour lui serait qu’on refuse de l’aider alors que sa femme est enceinte. On montre ici aux élèves que les aléas de la vie peuvent amener à être dans une position moins confortable, il est donc important de s’attacher plus à des valeurs et les défendre.
Ce choix a été aussi guidé par le programme d’Histoire, (sujet d’étude 4, De l’état français à la IV° république), par lequel j’ai commencé l’année (après le cours d’Education Civique). J’ai fait une première lecture, les élèves ont ensuite relu à haute voix, passage après passage, et nous avons analysé le texte.
Ce travail nous a pris entre une et deux heures suivant les classes.
Le travail d’écriture créative qui a suivi en séance 4, sur une heure, consistait à réécrire la fin de la nouvelle en imaginant que les gitans aient refusé d’aider Demuicq. Les élèves devaient reprendre l’écriture à partir du passage: « Les deux hommes souhaitent se concerter… ». Un des deux gitans voulait aider le paysan, pas l’autre. Au final les gitans refusaient de prendre Demuicq en charge considérant qu’il n’avait pas été juste avec eux. Le travail consistait en un dialogue présentant deux thèses opposées qui devait être inséré dans le récit. Dans leur réalisation de ce travail, les élèves devaient respecter le contexte de l’histoire et revenir sur ce qui s’y était passé. Sur le plan argumentatif, j’attendais une discussion entre les deux gitans sur la justesse de l’action qu’ils allaient décider. Cette réécriture a montré la nécessité de faire un travail en rapport avec le champ linguistique lié à l’objet d’étude, sur les mots : juste et injuste. Par exemple, les élèves n’utilisaient pas de synonymes de ces deux mots dans leurs productions.
Je leur ai demandé de trouver pour la séance suivante les définitions des mots suivants : juste et Les Justes. Ils devaient rechercher également quelques synonymes et des expressions dans lesquelles on évoquait la justice.
La cinquième séance a commencé par la reprise en commun de la recherche lexicale. Puis j’ai distribué des exercices sur le classement des mots selon leur nature grammaticale, sur les recherches de synonymes et antonymes du mot juste. Enfin à partir de leur recherche sur les expressions, on a pu expliquer l’origine de certaines d’entre-elles (dont « boucs émissaire »). Ce travail a pris une heure.
Lorsque j’ai rendu aux élèves le précédent travail d’écriture créative, je leur ai demandé de corriger (en Accompagnement Personnalisé ou chez eux) leur copie en utilisant des synonymes et des expressions vues dans cette séance. C’est seulement à ce moment là que j’ai noté leur rédaction.
Pour terminer cette séquence, j’ai voulu intégrer la philosophie des lumières dans une sixième séance. J’ai choisi l’article « Réfugiés » de l’Encyclopédie. Il arrivait à propos après la nouvelle. On a évoqué à l’oral les réfugiés de guerre. Les élèves ont rapidement fait le lien avec les gens du voyage, d’autant qu’en Education Civique, nous avions évoqué des Roms victimes collatérales du conflit Serbo-Albanais au Kosovo (1999). Cette définition de L’Encyclopédie m’a amené aussi à travailler sur le plaidoyer et à expliquer son fonctionnement.
Cet article est intéressant pour montrer aux élèves que les philosophes du XVIII° siècle dénonçaient l’injustice de l’expulsion des protestants, de la même manière que les journalistes d’aujourd’hui peuvent défendre les Roms. La nécessité pour les philosophes des lumières de s’impliquer, de montrer leur opposition à la décision du roi, de défendre des valeurs, est toujours d’actualité.
Le travail d’écriture qui suivait était conçu pour développer la même attitude que toute la séquence : être un citoyen conscient de la nécessité de s’impliquer et de défendre des valeurs. (Une loi votée peut-elle aujourd’hui paraître injuste aux yeux de certains ? Expliquez votre position à partir d’un exemple précis en 15 lignes et en utilisant le lexique du juste et de l’injuste.) Il s’agissait de faire une argumentation délibérative utilisant les techniques vues dans le texte de L’Encyclopédie : interpellation, utilisation de figures d’amplification et de subordonnées relatives. La loi sur l’expulsion des Roms et celle sur le téléchargement illégal ont été les plus traitées dans mes deux classes.
Cette séance a duré entre deux et trois heures selon l’avancement plus ou moins rapide du travail d’écriture.
J’ai construit une dernière
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