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L'Utopie De La Communication

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- La montée de l'implication sociale des scientifiques

DEUXIEME PARTIE :

LA CRISE DES VALEURS ET LA MONTEE DE L'UTOPIE

3. La formation d'une nouvelle utopie :

- Un « homme nouveau »

- Une société de communication

4. La barbarie moderne et l'effondrement des valeurs :

- L'effondrement des valeurs

- Le développement des idéologies d'exclusion

5. La communication, une valeur post-traumatique :

- Une triple réponse à la crise

- Les voies originales de la diffusion d'une nouvelle valeur

- L'imprégnation par les usages

- Les quatre voies de l'influence intellectuelle

TROISIEME PARTIE :

LES EFFETS PERVERS DE LA NOUVELLE UTOPIE

6. Les ambiguïtés de la communication :

- L'utopie de la communication et la progression du libéralisme

- Un mot qui ne veut plus rien dire

- Une utopie aux effets concrets

7. L'empire des médias :

- La confusion entre information et connaissance

- L'incontournabilité des médias

8. Le nouvel individualisme et la montée de la xénophobie :

- Les transformations de l'espace public

- Un nouvel individualisme

- Un monde d'harmonie et de consensus

Conclusion

III) Biographie scientifique de l'auteur

Philippe Breton est un anthropologue et sociologue français , né en 1951. Il est aussi chercheur au CNRS de Strasbourg ainsi qu'enseignant à l'Université de cette ville.

L'ensemble des œuvres de l'auteur se centre avant tout sur la parole, les techniques de communication et les pratiques de l'argumentation; ainsi on citera certains ouvrages du même auteur qui montre son envie de décortiquer l'impact de la communication dans nos sociétés développées :

BRETON Philippe et PROULX Serge, L’explosion de la communication. La naissance d’une nouvelle idéologie (en collaboration avec Serge Proulx), La Découverte & Boréal, Paris & Montréal, 1989.

IV) Résumé de la problématique et la thèse de l'ouvrage

La communication traverse la société postindustrielle, sans limite de frontières ou de continent et dont le support serait un réseau de plus en plus dense et multiforme des médias. Dès lors le monde serait en passe de devenir un village aux frontières abolies, une sorte d’immense Forum ou de village planétaire, où se concentrerait les aspects du monde de demain : « le village planétaire » (expression empruntée à Marshall McLuhan, de son ouvrage The Medium is the Massage, pour qualifier les effets de la mondialisation, des médias et des technologies de l'information et de la communication que sont Internet, l'informatique ou les télécommunications; on parlera alors de NTIC).

Le point de départ de cet essai politique est une problématique simple: « pourquoi, aujourd’hui, parle-t-on autant de communication ? ». Dans d’autres termes, Philippe Breton va se demander « comment, dans quelles circonstances, avons-nous imaginé que la société de demain serait une « société de communication », véritable idéal utopique ».

Pour dénoncer ce mythe, il s’appuie sur les travaux de Norbert Wiener, sources de l’utopie communicationnelle.

Norbert Wiener était un mathématicien américain, connu pour être le fondateur de la cybernétique. Il exposa ses théories sur la cybernétique dans son livre Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine

V) Résumé

Dans l'Utopie de la communication, Philippe Breton montre comment le terme « communication » a changé son acception après la Seconde Guerre Mondiale : une nouvelle idéologie est née, fondée sur un humanisme tragique hérité des drames de Hiroshima et Bergen Belsen (p.91). Il montre ainsi que la notion contemporaine de communication est issue des pionniers de la cybernétique, en premier lieu Norbert Wiener .

Norbert Wiener : l’utopie communicationnelle

La pensée de Wiener repose sur l’interprétation thermodynamique de l’information, comme «néguentropie », facteur d’ordre et de structure, par opposition à l’entropie, qui mesure le désordre, le manque d’information, le bruit dans un système clos ou dans l’univers. Pour ordonner une structure, et lui conférer une forme, il faut fournir de l’énergie. Persuadé que l’univers dérive vers le chaos, selon la seconde loi de la thermodynamique, Wiener transpose son propos à la sociologie, assimile le désordre, devenu social, au mal. Dans ce combat de l’information contre le bruit, une arme souveraine : la communication à l’échelle planétaire. Elle constitue l’essence même de la vie sociale pour Wiener : « la société, dit-il, peut être comprise seulement à travers l’étude des messages et des facilités de transmission qui lui sont propres ». Annonçant le rôle central des «communicateurs» dans la société postindustrielle, Wiener considère que « la perpétuité ou la chute de notre civilisation » dépend de« ceux dont le travail consiste à maintenir libre les voies de communication». (Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine, 1965.)

On va expliquer ici les raisons pour lesquelles selon Wiener la communication doit devenir une valeur centrale face à la crainte du chaos social. L’argumentation s’axe autour de l’entropie qui s’oppose à l’information. A partir du constat que notre société est menacée par un désordre entropique, il développe deux idées centrales :

• La première est que la société ne peut être comprise qu’en terme de communication.

• La seconde est l’opposition entre un modèle de société ouverte (qui fait reculer le désordre entropique), et un modèle de société rigide (qui augmente l’entropie et risque l’effondrement).

Ce concept est utilisé en physique dans le domaine thermodynamique. La seconde loi de la thermodynamique énonce que tout système isolé tend vers un état de désordre maximal c'est-à-dire vers la plus grande homogénéité possible par le ralentissement puis l’arrêt des échanges en son sein. Appliqué à l’échelle de l’univers l’entropie conduit à la mort thermique du système. Wiener transpose cette notion à l’information. Ça décrit alors le désordre inverse de l’ordre généré par l’information.

« De même que l’entropie est une mesure de désorganisation, l’information fournie pas ; ne série de messages est une mesure d’organisation » (Norbert Wiener, Cybernétique et société)

Wiener compare l’entropie à l’action du diable mais il y a deux types de diables (page 33 à 38) :

• L’imperfection (celui de saint augustin)

• Un diable pervers (celui des manichéens). Celui-ci sème le désordre et la confusion.

C’est une distinction essentielle car selon lui l’entropie de l’Univers c’est celle de l’imperfection. En revanche l’entropie que l’homme peut générer est celle du diable manichéen. Le rôle de la communication est donc de s’attaquer aux désordres générés par l’homme et aux désordres naturels. La responsabilité de l’homme vis-à-vis de la société et de la nature dans laquelle il vit est donc de faire reculer l’entropie, car toute action négative de l’homme s’ajouterait de façon dramatique à l’entropie naturelle. On voit alors que le strict opposé de l’entropie est l’information vivante qui circule et rend les systèmes ouverts (contre l’idée de tout système isolé).

Wiener est convaincu dès 1942 qu’il existe une notion unifiante globale : la communication, source et clé de l’existence de tous les phénomènes naturels et artificiels. Dans cette volonté de contrôler le désordre entropique, Wiener a développé la cybernétique qu’il voyait comme « la science du contrôle et des communications ».

Le désordre entropique menace à la fois l’homme en tant qu’être vivant et le lien social que les communautés nouent entre elles. Wiener va donc extrapoler la notion de communication du fait de cette peur de l’extinction du lien social, et

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