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La Bruyère et l’argent à travers Les Caractères 

Commentaire d'oeuvre : La Bruyère et l’argent à travers Les Caractères . Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Janvier 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  943 Mots (4 Pages)  •  934 Vues

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[pic 1]Travail de Aliénor POISSON, Noé BEAUMONT et Hermance COLLARD (1gen 1)

La Bruyère et l’argent à travers Les Caractères 

La Cour et l’Etat français du 17e siècle fonctionnent en se reposant sur des inégalités sociales énormes dues à la vénalité des charges (système qui permet de monter les échelons de la société grâce à l’argent) et perturbe ainsi l’ordre social. C’est ce que critique La Bruyère dans ses caractères, particulièrement dans son livre Des biens de fortune. 

Personne n’échappe à la règle. En effet, la fortune promet un statut social meilleur et des conditions de vie plus confortables. La bruyère le constate dans sa remarque 36 : « Faire fortune est une si belle phrase, et qui dit une si bonne chose, qu’elle est d’un usage universel […] ». La Bruyère est un conservateur et est partisan d’une société d’ordre où chaque statut social se démarque les uns des autres. Ainsi, il blâme le comportement des personnes qui se considèrent parmi les Grands de par leur fortune et reproche le manque de mérite à ceux qui ont réussi à s’enrichir notamment grâce à l’héritage, aux jeux de hasard, ou encore au mariage.  [pic 2]

 

L’héritage 

La Bruyère a une vision très négative de l’héritage. Étant conservateur, il voit l’argent comme un fléau pour la bonne continuation du système hiérarchique du XVIIe siècle. Les remarques des “biens de fortune” de 63 à 70 ont pour thème l’héritage. Ici, l’auteur blâme le comportement hypocrite de beaucoup de courtisans qui flattent pour plaire et devenir héritier de grandes fortunes “nous ne sommes point mieux flattés, mieux obéis, plus suivis, plus entourés, plus cultivés, plus ménagés, plus caressés de personne pendant notre vie, que de celui qui croit gagner à notre mort, et qui désire qu’elle arrive.” (remarque 69). Même au sein d’une famille, l'héritage suscite une vénalité qui engendre presque une déshumanisation au point de souhaiter la mort de ses proches pour en obtenir des “biens et de (la) fortune”. Les remarques 67 et 68 en sont sujettes “Celui qui s’empêche de souhaiter que son père y passe bientôt est homme bien”. On ne voit en l’homme plus qu’un héritage et on n’hésite pas à abandonner nos valeurs morales et à souhaiter et espérer la mort d’autrui pour acquérir des sommes, ce qui, dans la remarque 70 prend tout son sens : “Tous les hommes, [...] se regardent comme héritiers les uns les autre, et cultivent par cet intérêt, pendant tout le cours de leur vie, un désir secret et enveloppé de la mort d’autrui (...)”. Nous pouvons faire un court parallèle avec la pièce Le Légataire Universel de J.-F. Regnard qui porte sur le sujet de l’hypocrisie et d’un stratagème à des fins vénales, l'héritage d’un riche et âgé personnage. De plus l’auteur dépeint les héritiers comme des personnes peu raisonnables (remarque 65) “L’avare dépense plus mort en un seul jour, qu’il ne faisait vivant en dix années ; et son héritier plus en dix mois, qu’il n’a su faire lui-même en toute sa vie”. Il y a un irrespect pour les défunts et l’héritage en est, pour l’auteur, la cause. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jeux d’argent

 

Dans un second temps, La Bruyère fait une critique du jeu de hasard dans sa société. C’est ce qui fait notamment l’objet de sa remarque 73 : « L’on ne reconnaît plus en ceux que le jeu et le gain ont illustré la moindre trace de leur première condition : ils perdent de vue leurs égaux, et atteignent les plus grands seigneurs. Il est vrai que la fortune du dé ou du lansquenet les remet souvent où elle les a pris. ». On trouve une critique pessimiste des « passions funestes » que sont le jeu (associé au gains d’argent) adoptés par le monde contemporain de l’auteur. Pour lui, la vie n’est qu’un dur labeur pour l’Homme qui est misérable et l’œuvre des Caractères vise à « [découvrir] le faux et le ridicule qui se rencontrent dans les objets des passions humaines ». Ici, l’argent est un exemple de ses « passions humaines ». De fait, l’Homme espère oublier qu’il est misérable en se livrant à des jeux d’argent et de hasard. C’est ce qui nous fait remarquer que pour la Bruyère, la fortune n’est qu’un hasard. En conséquence, beaucoup ne jouent qu’à des jeux malheureux comme les « dés » ou le « lansquenet » (remarque 73) qui les mènent parfois à se ruiner : « Milles gens [qui] se ruinent au jeu » (remarque 75). Ce qui permet, au passage, de faire profiter les salons mondains, les « brelans publics » qui sont fortement condamnés par La Bruyère qui les accusent d’être des endroits où nombre de gens se font tromper : « comme autant de pièges tendus à l’avarice des hommes, comme des gouffres où l’argent des particuliers tombe et se précipite sans retour, comme d’affreux écueils où les joueurs viennent se briser et se perdre. » (remarque 74).  [pic 3][pic 4]

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