La famille Clemenceau
Commentaires Composés : La famille Clemenceau. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresil connaîtra également le grec), est issue d'une famille petite-bourgeoise de religion protestante3.
Jeunesse : du lycée de Nantes au séjour américain[modifier]
Clemenceau par Nadar
Georges Clemenceau est élève du lycée de Nantes à partir de la classe de 5e en 1852-53. Son professeur de lettres de 5e est Louis Vallez, le père de Jules Vallès. Il effectue une scolarité convenable8, obtenant chaque année (sauf en 4e) quelques accessits, et seulement trois prix (récitation classique en 5e, histoire naturelle en rhétorique, version latine en logique). Lors de la remise de ce dernier prix, en 1858, l'année de l'arrestation de son père, il est ovationné par les assistants9. À partir de 1883, Clemenceau est un membre-fondateur actif de l'Association des anciens élèves du lycée de Nantes (section parisienne) où il rencontre Boulanger10, son condisciple en 1852-53, mais beaucoup plus âgé (élève de classe préparatoire à Saint-Cyr). Son nom sera donné au lycée dès 1919.
Il obtient le baccalauréat ès-lettres en 1858. Il s'inscrit ensuite à l'école de médecine de Nantes. En 1861, il part poursuivre ses études à Paris, où il s'inscrit également en droit.
Il fréquente des cercles artistiques et républicains dans le Quartier latin. Avec plusieurs camarades (Germain Casse, Jules Méline, Ferdinand Taule, Pierre Denis, Louis Andrieux311), il fonde un hebdomadaire, Le Travail, dont le premier numéro paraît le 22 décembre 1861. Zola se joint au groupe afin de soutenir le journal contre la censure3. Clemenceau y publie des piques à l'encontre de l'écrivain Edmond About, rallié au régime3.
La publication prend fin au bout de huit numéros3 : la plupart des membres ont en effet été arrêtés après un appel à manifester place de la Bastille afin de commémorer la Révolution du 24 février 18483. Le 23 février 1862, Clemenceau est envoyé pour 73 jours à la prison Mazas3. « Quand on a l'honneur d'être vivant, on s'exprime ! »[réf. incomplète][Quand ?]12, dira-t-il plus tard.
Libéré, il visite son ami Ferdinand Taule, détenu à Sainte-Pélagie3, où il rencontre Auguste Blanqui, alias « l'Enfermé », avec qui il se lie d'amitié et de complicité, ainsi qu'Auguste Scheurer-Kestner, personnage central de la défense de Dreyfus3. En 1896, il honorera Blanqui en parlant de « cette vie de désintéressement total (…) [qui] ne découragera que les lâches du grand combat pour la justice et pour la vérité13 ».
Durant ses années d’études, Clemenceau participe à la création de plusieurs autres revues et écrit de nombreux articles. Après avoir effectué des stages à l'hôpital psychiatrique de Bicêtre, puis à La Pitié, il obtient le doctorat en médecine le 13 mai 1865 avec une thèse intitulée De la génération des éléments anatomiques, sous la direction de Charles Robin, un matérialiste ami d'Auguste Comte3. Sa thèse reprend les idées de Robin, qui est un adversaire du catholique bonapartiste Pasteur3. Elle est ensuite publiée chez Germen-Baillère en échange de la traduction par Clemenceau d’Auguste Comte and Positivism de J.S. Mill3. Plus tard, lorsque Pasteur sera devenu célèbre, Clemenceau reconnaîtra de bonne grâce son erreur.
Suite à un dépit amoureux avec Hortense Kestner, la belle-sœur de son ami Auguste Scheurer-Kestner, le 25 juillet 1865, il s’embarque, d'abord pour l'Angleterre, où son père le présente à Mill et Spencer3, puis pour les États-Unis, qui sortent à peine de la guerre de Sécession. Il trouve un poste d’enseignant dans un collège pour jeunes filles à Stamford (Connecticut) où il donne des cours de français et d’équitation. Il devient également correspondant du journal Le Temps3. Clemenceau s’éprend alors d’une de ses élèves, Mary Plummer, qu’il épouse au civil le 20 juin 18693, avec qui il aura trois enfants, dont Michel, né en 1873, et dont il divorcera en 1891 pour une affaire d’adultère, alors qu'il l’a lui-même plusieurs fois trompée14.
L'effondrement de l'Empire[modifier]
Clemenceau dans son bureau. La photo aurait été prise le 6 août 1929, peu de temps avant sa mort.
Le 26 juin 1869, il est de retour en France avec sa femme. Son voyage aux États-Unis lui aura fait découvrir la démocratie américaine - il admire la procédure d'impeachment3, et lui laisse un goût durable pour la philosophie et la littérature anglo-saxonne3.
Dès que la guerre franco-prussienne éclate, il quitte sa femme et son nouveau-né, Madeleine, pour se rendre à Paris, où il arrive début août 187015. Suite à la défaite de Sedan le 2 septembre 1870, il prend une part active, avec ses amis Arthur Ranc et Edmond Adam15, à la « journée du Quatre Septembre » au cours de laquelle est proclamée la République.
Formé le jour même, le gouvernement de la Défense nationale nomme Étienne Arago maire de Paris, qui lui-même nomme des maires provisoires dans les différents arrondissements. Clemenceau, qui avait été introduit auprès d'Arago par son père, est ainsi placé à la tête du XVIIIe, Arago cherchant des républicains sûrs15. Il rencontre alors l'anarchiste Louise Michel15, institutrice du quartier, et permet à Blanqui de devenir commandant du 169e bataillon15, alors que le siège de Paris commence le 19 septembre 1870.
Fin octobre, les Parisiens se révoltent en apprenant la reddition du maréchal Bazaine à Metz et l'envoi par le gouvernement provisoire conservateur d'Adolphe Thiers à Versailles, pour négocier l'armistice avec Bismarck. Pour ce républicain farouchement antimonarchiste qu'est Clemenceau, il y voit une provocation et fait placarder des affiches annonçant son refus d'une telle « trahison ». Le jour même, la Garde nationale des quartiers populaires organise un soulèvement afin de tenter de prendre l'Hôtel de Ville. La Garde nationale des quartiers bourgeois, emmenée par Jules Ferry, s'y oppose et empêche le coup de force. Clemenceau et Ferry deviennent ce jour des rivaux acharnés15.
Désavoués pour leur complicité avec les révolutionnaires, le maire Arago démissionne, suivi de Clemenceau15. Le gouvernement obtient la confiance des Parisiens par le plébiscite du 3 novembre, et organise des élections municipales le 5 novembre. Clemenceau est ainsi élu dans le XVIIIe arrondissement. Il est cependant destitué le 22 janvier 1871, jour d'une manifestation à l'Hôtel de Ville, pour avoir demandé, avec d'autres maires d'arrondissement réunis par Jules Favre, la démission du général Trochu15. L'armistice, refusé par Clemenceau et le peuple parisien, est signé six jours plus tard15.
Le 8 février, ayant refusé l'offre de Gambetta de devenir préfet du Rhône15, il est élu député de la Seine (en 27e position) au sein de la nouvelle Assemblée nationale. Il figure alors sur les listes électorales de l'Union républicaine, s'opposant à la paix léonine avec Bismarck, aux côtés de Victor Hugo, Garibaldi, Gambetta, Courbet, Louis Blanc, etc.15.
De la Commune au conseil municipal de Paris[modifier]
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