La moustache, Emmanuel Carrère

Ludivine GRANDEMANGE  née AUBERT                                                         Session 2016-2017

AES Groupe 1                                                                                      IRTS Besançon

FICHE DE LECTURE

Titre du livre :                         LA MOUSTACHE 

Auteur :                         Emmanuel Carrère

Date de publication :                                 1986

Edition utilisé :                          P.O.L. éditeur

Collection :                                         Folio

Nombre de pages :                            183 pages

Roman dramatique français traduit en 12 langues

Biographie de l’auteur :

Emmanuel Carrère est un écrivain et réalisateur français né le 09 décembre 1957 à Paris. Il est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris il est descendant d'une lignée de princes russes où l'on a même compté un éphémère roi d'Albanie, il est le fils de Louis Édouard Carrère et de la soviétologue et académicienne Hélène Carrère d'Encausse.

Tout d’abord critique de cinéma, il parait son premier roman L’Amie du jaguar en 1983 chez Flammarion, puis  s’en suivra bien d’autres chez POL à qui il confiera dorénavant tous ses ouvrages dont notamment La Moustache publié en 1986 (dont il réalisera lui-même l'adaptation cinématographique en 2005) et en 1993 il entreprend l’écriture d’un livre autour de l’affaire Jean Claude Romand qui n’aboutira que sept ans plus tard avec la publication de L’Adversaire pour qui le succès critique et populaire ne s’est jamais démenti.

En 2009, il publie D'autres vies que la mienne, qui recueille l'histoire de plusieurs personnes qui ont croisé sa vie et sont marquées par la maladie, le handicap ou le deuil, il décrypt dans l'ensemble les étapes de l'ouverture à l'autre. Le livre sera très librement adapté au cinéma, sous le titre Toutes nos envies.

Cet auteur a été largement récompensé par de nombreuses distinctions dont le grand prix littéraire Henri Gal de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre en 2010.

Résumé et analyse de l’ouvrage :

Une histoire qui commence et se termine par un coup de rasoir. Situation à première vue réaliste et banale où un jour, un homme (dont on ne connaîtra jamais le prénom : il sera toujours désigné par le pronom personnel il) décide de se couper la moustache alors que sa femme Agnès ne l’a jamais connu sans.

En rentrant, elle ne se rend même pas compte du changement, pas plus que le couple d’amis chez qui ils vont dîner.  

Une petite plaisanterie innocente a priori tout à fait dépourvue de conséquences. Problème : personne ne semble noter la disparition de ladite moustache 

Le héros croit d’abord à un « complot » de ses proches, mais très vite il finit par douter

Il n’a quand même pas rêvé : preuve en est la photo de lui sur l’île de Java où il était parti avec sa femme en vacances du temps où il est certain qu’il portait alors la moustache… Mais il ne trouve pas la fameuse photo, et sa femme semble perdre la tête à son tour : non seulement elle ne se rappelle même pas de leur voyage à Java, mais encore moins de leurs amis.

. Aux questions répétées du personnage principal, tous apportent la même réponse extravagante : il n'a jamais porté de moustache de sa vie. Et la farce tourne à l'aigre… D'abord oscillant entre l'agacement et l'amusement, le personnage principal se laisse progressivement gagner par l'inquiétude… A l'inquiétude succède la peur… A la peur, la paranoïa pour sombrer dans la folie pure.

A-t-il ou non jamais porté une moustache ?

Commentaire personnel de l’ouvrage :

Cette descente progressive dans la folie la plus complète est extrêmement bien décrite et je ne peux qu'admirer cet écrivain qui a pu me rendre compte d'un processus aussi complexe et difficile à appréhender.
L'écrivain doit justement être très rationnel ou peut être un peu fou lui aussi pour pouvoir décrire de façon réaliste cet irrationnel grandissant au fur et à mesure des pages.
Bien que j’aie trouvé l'histoire un peu longue par moment, je ne regrette pas du tout d'avoir lu ce roman étonnant sachant qu’il n’y a  pas de réponses aux questions que je me suis posée. Cela ne m'a pas gênée mais je me suis beaucoup interrogée avec ce personnage qui sombre dans cette folie : évidences et convictions n'existant plus.