Le Déforestation Au Brésil, Situation, Causes Et Solutions

diverses décisions politiques, telles que :

* Le lancement d’un programme de colonisation agricole afin de calmer certaines tensions rurales avec les autres régions du Brésil,

* Le développement d’infrastructures de transports (routes Brasilia – Belém et Brasilia – Acre entre 1950 et 1970, Transamazonienne et Route Périmétrale Nord en 1970),

* La mise en place d’avantages fiscaux pour les entreprises s’implantant en Amazonie,

* L’investissement dans un projet visant à cartographier la région, etc.

L’Etat semble cependant mener une politique ambigüe sur le sujet, alternant entre des mesures d’incitation à l’exploitation et de protection de la forêt amazonienne. En effet, la prise de conscience mondiale des problématiques environnementales et écologiques poussent peu à peu l’Etat brésilien à intervenir afin de rassurer la scène internationale et de s’assurer notamment la réception d’aides financières de la Banque mondiale suite à la crise de la dette des années 1980. Le Brésil met donc en place progressivement différentes mesures de protection de l’environnement, telles que :

* La création d’un institut de protection de l’environnement (IBAMA),

* La création d’un programme de surveillance de l’Amazonie,

* L’organisation du « Sommet de la Terre » à Rio de Janeiro,

* La participation au programme du G7 avec la protection des forêts tropicales.

Malgré ces quelques mesures, la position du Brésil sur la déforestation de la forêt amazonienne n’est toujours pas très claire.

2) L’exploitation forestière :

Il s’agit d’une des plus anciennes causes de déforestation de la forêt amazonienne. L’objectif de cette exploitation forestière est l’utilisation de bois rares recherchés pour l’ameublement, et de bois broyé utilisé pour la fabrication de divers produits tels que le papier ou le contreplaqué (superposition de plaques de bois). La consommation du bois est un marché important et en expansion au Brésil ; 75% du bois extrait de la forêt amazonienne est utilisé au Brésil.

3) L’exploitation agricole :

Dans les années 1970, l’Etat fédéral mène une politique d’intégration dans différentes régions du pays, presque inconnues et inhabitées à l’époque, afin de répartir le partage des terres. La colonisation incitée par ces Plans d’Intégration Nationale était essentiellement basée sur l’exploitation de cultures vivrières (riz, manioc, haricots etc.) sur ces nouvelles terres agricoles. Ce projet n’a cependant pas eu le succès escompté, les terres étant moins fertiles que prévu pour ce type de culture. La principale cause de déforestation de l’époque était donc liée à des mesures politiques.

Les années 1990 apportent de nouvelles causes de déforestation : la production de soja et l’élevage bovin, bien plus rentables; représentant donc des enjeux économiques important pour le Brésil.

En effet, le soja est une denrée demandée dans le monde entier pour diverses utilisations (nourrir le bétail, transformation en huile de soja, composant de produits alimentaires industriels, etc.) et qui s’exporte donc très bien, vers l’Europe notamment. Les planteurs de soja cultivent ces terres fertiles dans le Mato Grosso notamment, qui est devenu le premier Etat producteur de soja brésilien avec 12,7 millions de tonnes en 2002 (7% de la production mondiale).

L’élevage bovin est, quant à lui, réalisé par de grandes exploitations ou de petites familles de paysans.

Selon Greenpeace, « l’élevage en Amazonie brésilienne est le plus grand facteur de déforestation », devant la culture de soja. Il serait aujourd’hui responsable de 80% de la déforestation en Amazonie. 22% de l’exportation de viande bovine dans le monde vient d’Amazonie.

L’exploitation agricole est, de plus, fortement soutenue par d’importants lobbies agricoles, très présents au Brésil.

4) L’exploitation minière :

Cette exploitation représente un autre enjeu économique pour le Brésil. Il s’agit de métaux et minéraux précieux: or, cobalt, nickel, diamants, pétrole, gaz. La création de ces usines, sites de forage, bâtiments, etc. nécessaires à ces activités, est un autre facteur de déforestation. De plus, ces activités, de par leur nature, peuvent être sources de pollution dans les endroits où elles sont implantées. Par exemple, en 2003, une plainte est déposée à la Cour Suprème de Nueva Loja (Equateur), l’entreprise Chevron Corporation (2ème compagnie d’énergie des Etats-Unis) est accusée par les indigènes locaux d’avoir :

* répandu des produits pétroliers,

* abandonné des fosses contenant des déchets toxiques près de cours d’eau,

* dévasté la forêt.

Finalement, l’entreprise est condamnée en janvier 2012 à payer 9,5 milliards de dollars pour avoir polluée la forêt amazonienne.

5) Les infrastructures :

Cette dernière cause de déforestation est une des conséquences de mécanismes présentés précédemment. En effet, l’exploitation minière, agricole ou encore forestière requiert la présence d’un minimum d’infrastructures comme la construction de routes et d’usines.

6) Les incendies :

Les incendies sont également facteur de la déforestation de la forêt amazonienne, et rendent les parcelles brulées d’autant plus vulnérables à de nouveaux feux. En 1998, 34 000 km² de l’état de Roraima brulèrent. Ces feux sont la plupart du temps allumés par des fermiers qui les utilisent pour nettoyer les terres.

Pour conclure, la déforestation de la forêt amazonienne est le résultat de plusieurs mécanismes économiques et politiques plus ou moins interdépendants, impliquant différents acteurs et ayant évolués à travers le temps.

III) Les conséquences

1) Les conséquences Géologiques

La forêt amazonienne représente 7 000 000 km2 soit 56% des forêts tropicales de la Terre.

La conséquence Géologique principale de la déforestation est l’érosion des sols. En effet, la forêt protège les sols de l’érosion causée par le vent et l’eau de part la densité du feuillage de la végétation. Lorsque le sol ne dispose plus d’une telle protection, il devient très vulnérable aux intempéries : la pluie ruisselle directement sur le sol, l’érode pour le rendre moins fertile. Egalement, du fait d’un ruissellement rapide, les nappes phréatiques se remplissent beaucoup plus lentement…

La forêt dans son ensemble est un régulateur naturel qui permet l’équilibre dans cette zone parfois difficile au niveau climatique. La déforestation a donc des effets géologiques catastrophiques.

2) Les conséquences Climatiques

Selon un rapport de l’ONU présenté lors de la conférence de Décembre 2005 : « la déforestation dans les pays tropicaux est la deuxième cause de changement climatique ».

En effet, de part la coupe régulière d’arbre, la forêt amazonienne subie un changement dans les cycles de l’eau et du carbone, ce qui a des effet immédiat sur le climat. Egalement, la combustion des arbres abattus pourrait libérer des gaz à effet de serre en quantité importante…

De plus, il est évident que la densité de la végétation permet l’absorption de la lumière du soleil dans la région. La déforestation participe donc aux hausses de températures dans cette région (occasionnant des sécheresses).

3) Les conséquences Sociales de la déforestation

La déforestation en plus de ses aspects environnementaux, est un phénomène qui menace également les populations. En particulier la population autochtone qui utilise la forêt comme habitat naturel. Les amazoniens sont en effet un peuple qui a pris pour habitude de vivre dans la forêt : cela fait parti de leur culture et de leur façon de vivre. En vivant des ressources que lui offre la forêt, les amazoniens sont les premières victimes de la déforestation. Impact direct de la déforestation sur cette population : la disparition de certaines sources de chasses ou de pêche.

L’implémentation sans cesse grandissante de l’industrie Brésilienne dans la forêt amazonienne (industrie du papier ou du bois) est perçue comme une menace pour ce peuple qui considère l’équilibre Homme-Nature comme la chose la plus importante et la plus fragile qui soit. Au delà des croyances, la forêt protège ce peuple contre les inondations et les sécheresse : en absorbant les eaux des pluies des orages tropicaux, celle-ci relâche l’eau à des intervalles réguliers pour vaincre les périodes de sécheresse. Ainsi, sans cette couverture, les écoulements deviennent des ruisseaux et font monter le niveau des rivières et participe à l’inondation de certains villages.

Victime