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Lecture Analytique

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lan physique que sur le plan moral, même si de récents travaux ont attiré l’attention sur les souffrances des populations civiles. À travers eux, c’est toute la société qui est bouleversée : brutalisation, ou ensauvagement, des sociétés européennes et de banalisation de la violence. S’attarder sur quelques cas significatifs (une bataille, un personnage, une année particulière…) pour faire percevoir le basculement dans la guerre totale et les effets de la violence de guerre sur les sociétés. »

Source : http://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-05/resslycee1_h_guerres_mondiales_vdef.pdf

2) Comment aborder ce document ?

* Objectif :

Les élèves doivent comprendre qu’il s’agit d’un document très postérieur à cette expérience combattante, qui témoigne plus d’une réflexion menée au milieu des années 30 que du récit d’un combattant dans l’action. En effet, si ce document témoigne de la brutalité extrême de ce conflit et du traumatisme qui s’en est suivi, il est aussi le fruit d’une reconstruction de la mémoire distanciée de la guerre. Cette reconstruction narrative est distincte de l’expérience originelle.

Le directeur d’école parle en tant que civil, il parle en connaissant le résultat des évènements décrits, y compris sa propre survie. Il parle dans le contexte des années 30 et de la montée de l’extrême droite en France.

C’est aussi un témoignage original, un aveu de la violence directe, rapprochée et personnelle, violence qui transgresse un interdit fondamental, celui de ne pas tuer et du plaisir qu’elle peut occasionner. Ce type de témoignage est très rare (Ernst Jünger fait un long récit de la mort donnée de très prés, sans culpabilité apparente ; Blaise Cendras raconte comment il donne la mort dans un récit écrit au début de 1918).

* Méthodologie

Pour comprendre ce texte et garder une vision globale, il faut intéresser les élèves à la date de rédaction, à la nature du document et à son auteur. Des questions simples peuvent faciliter la réflexion.

- Qui ? Ou la question de l’auteur : Un directeur d’école : un être cultivé qui a pour fonction d’éduquer, qui se présente comme éloigné de la violence « moi qui ai horreur du désordre et de la brutalité » et qui avoue pourtant avoir pris du plaisir à tuer.

- Quand ? Ou la question de la date du témoignage, de son contexte : Les années trente, la montée de l’extrême droite, qui peut apparaître comme une des conséquences de la brutalisation de la grande Guerre ; On peut aussi rappeler que les victimes de la guerre, les mutilés, les veuves, sont de plus en plus oubliés et ont du mal à accéder à leurs droits.

- Pourquoi ? Pour quoi ? À quelle occasion est fait ce discours ? Ou la question de l’objectif de ce discours.

On peut immédiatement aborder une première limite de ce document et mettre en doute la valeur objective du témoignage ; Ainsi, l’expression « le couteau entre les dents » veut donner du relief et de la vie au récit mais est très loin de la réalité du combat dans les tranchées.

3. Comment exploiter ce document ?

* Identifier les différentes informations extraites du document et les confronter aux connaissances dans un tableau (exemple de tableau non exhaustif et pouvant être réalisé au brouillon).

Documents | Connaissances |

« les cadavres, les impotents, les aveugles » | Première guerre mondiale : niveau de violence sans précédent. Violences entre combattants, violences contre les prisonniers, violences contre les civils.Dès 1914, la guerre est très violente. La violence du conflit n’est pas seulement liée à la durée de la guerre, à l’accumulation des souffrances militaires et civiles et à un phénomène de radicalisation, mais elle est le résultat de nouvelles pratiques combattantes, pratiques brutales sur les champs de bataille et à l’encontre des populations prisonnières et des populations civiles.Bilan : 9 à 10 millions de morts environ, presque que des soldats ;Nombre de morts rapportés aux jours de guerre : près de 900 Français par jour et 1300 allemands entre 14 et 18. Et, ce n’est qu’une moyenne, moyenne cachant des périodes d’accalmie et des phases d’offensive. Pour les contemporains, il n’y avait rien d’abstrait dans ces chiffres ; dans la presse britannique par exemple, les grades batailles se signalaient aux hommes, femmes et enfants à travers le brutal allongement des listes de mort publiées dans le Times.Les blessures de 14-18 sont d’une gravité sans équivalent dans le passé. Les corps peuvent être pulvérisés par les obus sans laisser aucun reste identifiable. Les blessés, les invalides, les gueules cassées sont très nombreux et très visibles aux lendemains de la guerre.Enfin, la violence du combat subie mais aussi pratiquée a infligé aux combattants des dégâts psychiques parfois irrémédiables. |

« surprendre l’ennemi dans la tranchée » | Revoir les différentes phases de l’attaque et de la guerre (guerre de mouvement, guerre de position, longues batailles, La bataille de la Somme a duré plus de 5 mois, celle de Verdun, 10 mois...)14-18, c’est une nouvelle façon de faire la guerre ; désormais, les soldats sont des soldats dispersés, isolés, parfois livrés à eux mêmes (Verdun)L’affrontement est de plus déshumanisé :avec les progrès de la puissance de feu de la fin du XIX et du début XX, les savoirs faires individuels (entrainement du combattant, le courage, la prudence) semblent de moins en moins utiles. En 14-18, échapper au feu devient une simple question de chance.« Les soldats du premier Empire pouvaient encore, malgré l’extraordinaire brutalité des batailles napoléoniennes, parler spontanément du « champ de gloire », pour désigner le lieu où ils avaient combattu, où ils avaient été blessés, où leurs camarades étaient morts. Peut-on parler du « champ de gloire » après Verdun, après la Somme ? » (Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, 14-18, retrouver la guerre, Folio Histoire, février 2005) |

« elle a aussi réveillé en nous (…) d’antiques instincts de cruauté et de barbarie » | Vision de l’histoire qui conduit de la barbarie à la civilisation, selon un idéal de progrès, remis en cause par la guerre. Selon Norbert Elias, l’histoire de la civilisation occidentale est celle d’un lent reflux de la violence sociale depuis les débuts de l’époque moderne.D’autres historiens ont également souligné le recul spectaculaire des pratiques violentes dans l’ensemble du corps social révélé par le refus croissant de tout spectacle de massacre, les progrès des l’analgésie et de l’anesthésie, l’affirmation du culte des morts au plan individuel et collectif. Mais aucun n’arrive à prendre en compte suffisamment le phénomène guerrier, et plus particulièrement la Grande Guerre.Pourtant, la violence de 14-18 est réelle, acceptée par les sociétés belligérantes et mise en œuvre par des

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