Les Lumières De Broadway

dialement ou à pouvoir vivre grâce à son talent, Emilia leur répondait sèchement d’arrêter de douter d’elle et qu’un jour, elle leur prouverait à quel point ils avaient tord. En y repensant, Emilia avait ressenti un petit sentiment de fierté et disons-le, d’arrogance. Elle les avait tous fait mentir et elle s’était prouvé à elle-même que ses efforts et son entêtement n’avaient pas été en vain. Emilia ne convenait pas aux standards généraux de la société et elle le savait. Elle possédait un visage simple et légèrement grassouillet qui, par contre, s’illuminait lorsqu’elle performait. Ses yeux devenaient brillants et son sourire pouvait soudainement être d’un charme ravageur. De toute facon, comme Emilia l’avait mentionné dans une entrevue, bien consciente du côté superficiel du milieu : «Je fais de la musique pour les oreilles et non pour les yeux ». Soudainement, une voix retentit dans la loge d’Emilia, la tirant de ses pensées. Par le biais de l’Intercom, son agent lui annonça qu’elle pouvait dès maintenant embarquer à bord de l’avion. Elle sortit donc de sa loge et se rendit à son terminal, accompagnée de deux gardes du corps. Le moment décisif approchait de plus en plus et l’on pouvait déjà voir l’excitation dans les yeux d’Emilia.

Deux mois plus tard, nous pouvions lire, sur une affiche de théâtre Gershwin de New York, qu’Emilia Swan serait la future vedette du prochain succès de Broadway. Emilia était plus que jamais fière de ce qu’elle avait accompli, mais savait au fond d’elle que ce n’était que le commencement.