Mobilité Sociale

é cela montre que la mobilité sociale est faible. C’est un indicateur d’immobilité sociale (les individus ont une situation sociale semblable à celle de leurs parents).

Mais il faut aussi prendre en compte la longueur des trajectoires : la mobilité, lorsqu’elle existe, est souvent une mobilité de proximité (trajets courts).

La mobilité structurelle désigne les changements liés aux mutations structurelles notamment celles de la structure socioprofessionnelle tandis que la mobilité nette désigne les changements de position sociale, déduction faite des mouvements imposés par les changements structurels. La dernière ligne et la dernière colonne (% des effectifs de chaque catégorie) sont essentielles pour différencier la mobilité structurelle (contrainte), et la mobilité nette ou (fluidité).

La mobilité observée dans la société française a augmenté ; il s’agit en grande partie d’une mobilité structurelle et les trajets sont souvent courts.

Les principales limites des tables de mobilité

Les tables de mobilité permettent d’appréhender la mobilité mais sans rendre compte de toute la complexité du phénomène. Les principales limites sont liées :

- à l’utilisation de la nomenclature de l’INSEE en groupes socioprofessionnels :

o le nombre de groupes est souvent réduit à six groupes d’actifs, or il existe des mouvements à l’intérieur de ces groupes ;

o au sein d’un même groupe socioprofessionnel les statuts sociaux peuvent être très différents (prestige, du capital économique, culturel et social) ;

o les chômeurs ayant déjà travaillé sont comptabilisés dans leur ancien groupe socioprofessionnel.

- aux conventions relatives aux enquêtes de mobilité :

o le critère d’âge retenu (le plus souvent actif de moins de 50 ans) ne permet pas de prendre en compte la mobilité professionnelle en fin de carrière ;

o les études portent sur deux générations, or il serait intéressant de connaître les trajectoires sur plusieurs générations ;

o les études prennent rarement en compte les femmes.

Ecole et mobilité sociale

Malgré l’allongement de la durée de scolarisation et la croissance des dépenses publiques d’éducation, l’inégalité des chances (probabilités différentes d’accès à des positions socialement valorisées du fait de situations sociales inégales) persiste.

Les individus sont inégalement dotés en capital économique, culturel et social selon leur milieu d’origine. Le capital économique comprend les ressources économiques de la famille (revenus, patrimoine), le capital social correspond au réseau de relations de la famille, le capital culturel dépend des compétences et des connaissances acquises, du niveau de diplômes, des biens culturels et des pratiques culturelles. Comme l’a analysé, P. Bourdieu, la détention de capitaux, fortement héréditaire, est une variable clé de la réussite scolaire qui détermine ensuite en partie la position sociale atteinte par les individus ; cela contribue à la reproduction sociale, c'est-à-dire à la tendance à perpétuer les inégalités sociales d’une génération à l’autre.

Mais il n’y a pas de déterminisme car la réussite scolaire dépend aussi de stratégies familiales et individuelles ; à chaque étape décisive du cursus scolaire, les familles et les élèves font un choix. Enfin la position sociale d’un individu ne dépend pas que la réussite scolaire, mais aussi de ses stratégies et de son milieu d’origine car à diplôme équivalent, les enfants issus des milieux favorisés réussissent professionnellement mieux que les autres.

Mobilité et inégalités

Une société plus mobile n’est pas forcément une société