Peut-on concilier préservation du patrimoine et développement économique à Paris ?

Paris, anciennement connu sous le nom de Lutèce jusqu’en 310, n’a cessé dès lors d’évoluer, devenant de plus en plus florissante, influente et ouverte vers le monde, tout en préservant un patrimoine historique, symbole de l’identité nationale. Ce patrimoine exceptionnel représente un attrait touristique incontestable, de ce fait la capitale de France attirent chaque année jusqu’à 50 millions de visiteurs. Cette attractivité engendre une augmentation de la population, d’où la nécessité de projets urbanistiques de grande ampleur pour pallier au manque de logements et de moyens de transports. Seulement, ce développement peine à se faire dans le respect et la préservation du patrimoine parisien qui comprend près de 2000 bâtiments historiques.

Nous pouvons donc nous demander s’il est possible de concilier préservation du patrimoine et développement économique à Paris.

(I/ Le débat entre préservation ou urbanisation, source de tensions)

L’ajustement entre passé et avenir à Paris, est depuis de nombreuses années sujet à de grands débats, notamment quand à une possible modernisation urbaine, qui modifierais la valeur symbolique et historique des rives de la Seine, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous pouvons donner l’exemple de la Samaritaine, qui était au cœur des débats, il y a de cela cinq ans. En effet, face à ce monument historique, cher au français mais fermée depuis 15 ans, une rénovation était nécessaire. Dans ce contexte, la problématique qui se posait était la suivante : protéger le paysage patrimoniale, ou se risquer à une innovation audacieuse en mêlant architecture passée et actuelle. De ce questionnement, s’en est suivi une longue bataille judiciaire entre le groupe LVMH, et son projet d’une nouvelle façade suite à la casse de l’ancienne et plusieurs associations comme la SPPEF ou la PLU qui s’oppose à tout changement et déplore la destruction de ce bâtiment historique. La rénovation de la Samaritaine illustre bien tous les enjeux architecturaux, entre une conservation à l’identique un projet audacieux.

Outre ce monument historique, le quartier des rives de la Seine a lui aussi était sujet à de grandes tensions, pour sa piétonnisation, datant de juin 2019. En effet, d’apparence positive dans le sens ou cette mesure permet la valorisation du patrimoine à proximité tout en la protégeant de la pollution liée aux voitures, elle se fait au détriment du développement économique. De ce fait, ces berges étaient un axe majeur de circulation, permettant la communication entre les riverains et le cœur économique de la ville. La restriction de circulation dans cette zone, contestée par de nombreux commerçants mais également riverains a donc entrainé un conflit car la préservation et la mise en valeur se fait ici, au détriment du développement économique. Ainsi, ces deux exemples illustre bien la complexe relation entre préservation du patrimoine et développement économique, qui donne souvent lieu à de nombreux conflits.

(II/ Des projets urbanistiques qui respectent le patrimoine tout en permettant le développement économique)

Le patrimoine unique de la ville Lumière témoigne de son histoire passée mais constitue aussi un élément incontestable de son attractivité internationale. Il est donc nécessaire de le préserver, mais il peut parfois être intéressant de trouver un compromis entre cette protection et une urbanisation pour permettre le développement économique. Comme nous l’avons vu, la rénovation de la Samaritaine a causé d’importantes tensions, mais le mélange de préservation et d’urbanisation à permit de trouver un accord. Une nouvelle façade en verre sera construite, et permettra la création de 2200 emplois. En conservant le bâtiment historique et en ajoutant une façade en, verre, la conciliation entre préservation et mise en valeur du patrimoine et développement économique a été permise, ce qui assure à Paris une modernisation de plus en plus importante.

Il en va de même pour le quartier Clichy-Batignolles, s’inscrivant dans un plus vaste projet, le « Grand Paris », qui vise à transformer l’agglomération parisienne en métropole plus vivante. Outre son aspect, écologique, ce projet permet de dynamiser et stimuler un quartier délaissé,