Réflexion sur l'image
Dissertation : Réflexion sur l'image. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar elsaportalier • 9 Janvier 2020 • Dissertation • 2 372 Mots (10 Pages) • 1 634 Vues
Au XXe siècle on assiste à l'émergence de l'information de masse qui s’accompagne de la capacité à modeler ou influencer l'opinion publique, d’abord avec de la diffusion massive de la presse écrite à la veille de la première guerre mondiale, puis avec l'avènement des régimes totalitaires et la seconde guerre mondiale, la propagande atteint des sommets et se sert d'une nouvelle arme : la radio. Enfin, c’est la place du "mass media" avec la télévision. L'information par l'image se généralise en Occident. C’est un siècle où les journaux satiriques reflètent l’opinion. Pendant la Première Guerre mondiale, la caricature prend un ton résolument polémique, agressif, et alimente la propagande contre l’ennemi. Par ailleurs, on assiste à l’apparition du cinéma et à une démocratisation et à un progrès de la photographie depuis l’apparition de la pellicule couleur créée par les frères Lumière en 1903. Avec l’industrialisation, les changements technologiques et l’image, on assiste au XXème siècle à des bouleversements du quotidien des individus, siècle où Gaston Bachelard écrit « Nous sommes dans un siècle de l’image. Pour le bien comme pour le mal, nous subissons plus que jamais l’action de l’image » dans La Terre et les rêveries de la volonté (1948). On peut alors se demander si cette remarque s’applique à l’époque présente. Dans un premier temps, nous constaterons que le XXIème siècle est encore plus un siècle de l’image que le XXème, pour ensuite s’intéresser aux effets et conséquences, et enfin questionner notre liberté par rapport à l’image
Si l’on prend le sens premier du mot image, il s’agit d’une représentation d’une personne ou d’une chose grâce aux beaux-arts : peinture, sculpture, photographie… Il s’agit d’une représentation ou d’une reproduction du réel. Ce mot vient du latin « imago » qui désignait une sorte de masque moulé, à partir de cire d'abeille, sur le visage d’une personne morte afin d'en conserver les traits, comme d'un portrait, et d'en produire éventuellement un moulage. On retrouve donc cette idée de reproduction. L’image peut aussi correspondre aux illustrations, c’est-à-dire aux représentations visuelles de nature graphiques ou picturales dont la fonction essentielle sert à amplifier, compléter, décrire ou prolonger un texte. Dans ces deux cas il s’agit d’une forme de communication, de langage, donc l’image est essentielle à la survie des hommes. En effet l’image, que ce soit par la peinture ou la photographie, a toujours été un vecteur de messages, elle construit notre mémoire. Par exemple durant la préhistoire avec les peintures murales dans les grottes de Lascaux. Aujourd’hui, l’usage de l’image s’accroit fortement avec l’évolution des technologies et l’évolution de la société. En effet, si le XXème siècle a connu de grands progrès techniques et technologiques, ceci ne cesse de s’amplifier au XXIème siècle. Le XXème siècle était industrialisé mais cela s’accentue actuellement. Tout doit aller plus vite, tout de suite, intensément. Dans un monde mondialisé et où le capitalisme règne, l’image joue un rôle important pour les entreprises. La publicité s’intensifie avec le développement intense de la concurrence. L’image est partout et la communication de plus en plus visuelle. Aujourd’hui, et plus qu’au XXème siècle, on a une facilité d’accès aux nouvelles technologies et à ses constantes évolutions puisque nous sommes de plus en plus nombreux à être né avec celles-ci, dont internet, les téléphones, la photographie. La culture à l’image est en plein essor. En effet, d’après Le Monde en 2008, « Près de 90% des téléphones portables sont désormais équipés d’un appareil photo et 300 millions de clichés seraient pris chaque jours dans le monde ».
L’information à travers l’image prend son ampleur et 30% des recherches sur Internet commencent sur Google Image. On peut dire que jusqu’à aujourd’hui, l’image était descriptive ou narrative. Désormais, son rôle n’est plus simplement d’informer, mais aussi d’inviter son lecteur à partager une émotion nécessaire aux prises de décisions de notre temps. Avec les nouvelles technologies, la communication par les images évolue tout particulièrement.
On peut se demander si l’image ne va pas atteindre son paroxysme au XXIème siècle.
L’utilisation intensive des images semble avoir de bons et de mauvais côtés. D’une part, l’image est un outil essentiel pour appréhender le monde dans lequel on vit. C’est un outil pédagogique lorsqu’il est utilisé pour informer à bon escient. L’image permet par exemple de capter l'attention d’un apprenant ou de la relancer dans des moments de formation. De nombreuses personnes ont une aisance d’apprentissage grâce au visuel. Dans nos modes de communications actuelles, l'image a pris bien souvent le dessus sur les mots, avec ses avantages. Il est cependant nécessaire que l'image soit justement accompagnée par les mots. Il peut s’agir de vidéos, de schémas, de photos, de dessins, de symboles, de pictogrammes… Cependant, elles restent un moyen de communication limité puisqu’elles ne peuvent pas être autant exhaustives qu’un texte. On peut se demander si cela n’entraine pas un appauvrissement de la réflexion. Si l’on finit par penser avec des images, on remettrait alors en question la complexité de la pensée. Mais d’un côté nous sommes confrontés à un monde où les nouvelles technologies évoluent énormément et où nous sommes souvent submerger par les images. Notre cerveau est plus apte à traiter des données visuelles qu’un long discours. En effet la technologie avance très vite, notamment les applications, et on voit d’après une étude de Global Web Index en 2014 que la croissance des réseaux sociaux et applications mobiles de messagerie instantanés est important (56% snapchat, 52% messenger). Thu Trinh -Bouvier évoque tout particulièrement la situation des adolescents pour qui l’image devient un langage à lui tout seul. Ils sont une génération qui est née avec les nouvelles technologies, internet, les réseaux sociaux. Dans Parlez-vous Pic Speech ? Trinh-Bouvier utilise de terme « Parlimage » pour désigner le fait que les jeunes vont plus facilement communiquer pas le biais des photographies, des vidéos, des émoticônes pour s’exprimer entre eux, ce qui peut complètement dépasser les générations précédentes : « Les jeunes photographies comme ils respirent ». La question du narcissisme peut se poser lorsque l’on constate la quantité de selfies, autoportraits photographiques, pris et envoyé ou publié sur des réseaux sociaux pour les montrer aux internautes. Ceux-ci sont souvent modifiés avec des filtres embellissant. Il semblerait soit que nous nous enfermions dans un mal être, dans un complexe à travers ses filtres. Ce pourrait être une forme de mimesis où l’on imite ce qu’il y a de plus beau voir, où l’on idéalise ou l’on cache la réalité. Pour Thu Trinh-Bouvier, «C’est la vitrine léchée d’un monde joyeux esthétisant ». Ou alors il semblerait que nous ayons tous une part plus ou moins grande de narcissisme en nous et qu’il peut prendre différentes formes. En plus de sa fonction de souvenir, l’image devient conversationnelle chez les jeunes. Plus généralement, la photographie est quasiment complètement démocratisée et on photographie tout à telle point que l’on tourne le dos aux choses réelles de la vie. Le touriste photographie, pour montrer ses photos de voyage sans forcément avoir apprécier réellement sans appareil photo. A ce moment-là il y a peut-être un danger de déréalisation, terme psychiatrique qui désigne une altération de la perception ou de l'expérience du monde extérieur. Les images s’accumulent et les textes deviennent moins convaincant et par conséquent moins réel. Par exemple avec le phénomène des télé-réalités où l’on médiatise notre existence et qui prennent une ampleur incroyable. Mais où est le réel si tout est image, si tout est dévoué à devenir image et spectacle ?
On photographie instantanément, constamment, on parmi ce nombre de clichés inimaginable, on peut se demander « combien d’entre elles apportent une information ? » ( Le Monde en 2008). Combien sont utilisés pour créer des scoops ? Pour les diffuser sur les réseaux sociaux ? Même si l’image est une nouvelle source d’information même, elles restent amateurs, il faut faire attention et ne remplacent pas le travail des journalistes. L’image garde toujours son côté informatif, revendicatif et peut servir de moyen de prévention avec les campagnes de sensibilisation notamment. Mais parfois, parfois les images peuvent être traumatisantes si il s’agit de dénoncer la maltraitance animale par exemple.
Par ailleurs, la diffusion massive d’image entraine une certaine banalisation des images chocs. Il y en a même plus qu’au XXème siècle. Aujourd’hui, on montre toujours les atrocités de la guerre
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