Situation de Handicap

La situation de handicap

L’évolution du concept de handicap

Le handicap est la preuve de l’insuffisance de ce que nous aimerions voir établir pour référence et pour norme. Il est cette déchirure de notre être qui ouvre sur son inachèvement, son incomplétude, sa précarité. IL empêche la société des hommes d’ériger en droit et en modèle à imiter, la santé, la vigueur, la force, l’astuce et l’intelligence. Il est cette écharde au flan du groupe social, qui empêche à la fois des certitudes et de l’identification à un unique modèle. Oui c’est la « folie des bien- portants » que dénonce l’enfant mongolien, la femme sans bras, le travailleur en fauteuil roulant…. Ce qui ne signifie pas que le handicap soit nécessaire, mais que cette différence là quand elle surgit, joue un rôle d’équilibration et d’avertissement à nulle autre pareille.  

H.J.Sticker   corps infirmes et société

La situation de handicap

« Les handicapés à long terme ne sont ni malades, ni en bonne santé, ni vivants ni morts, ni en dehors de la société, ni pleinement à l’intérieur. »

Robert Murphy, / The Body Silent, 1987. 

Approche historique de l’aide aux personnes vulnérables  

• Le terme handicap est assez récent autrefois les personnes blessées dans leur intégrité physique étaient

qualifiées d’impotentes, d’incurables, d’estropiées, d’infirmes, d’invalides, de diminuées physiques, de mutilées, de paralysées.

•  Pour les personnes atteintes de déficience intellectuelle, elles ont été longtemps assimilées à des personnes

malades mentales étaient affublées des termes ;

• Idiots, crétin, imbécile, arriéré, débile, anormal, inadapté, déficient  
• Dès l’origine les principales richesses de l’homme résident dans son intelligence et sa force physique, ce qui

permettait à celui-ci de vivre en milieu hostile.

• Les personnes diminuées étaient condamnées à la misère ou à la mort.

EVOLUTION DU CONCEPT DE HANDICAP    

1. LA BIENFAISANCE
2. L’ASSISTANCE
3. LE DROIT A LA REPARATION
4. LE DROIT A LA COMPENSATION  

Approche historique de l’aide aux personnes vulnérables 

• Dans l’antiquité les grecs et les romains jugeaient impurs tous les nouveaux nés malformés et les mettaient à

mort.

• Les premières réhabilitations des infirmes et de l’incurable trouvent leurs sources dans l’ancien testament

1. LA BIENFAISANCE

• Durant le haut moyen âge la religion permet la mise en œuvre de la charité, puis celle-ci s’institutionnalise,

hôpital, les maisons dieu, les aumôneries générales…

• La charité est un devoir exercé naturellement dans un monde où la religion ordonne la vie sociale  
• Comme dans la tradition athénienne Louis XIV crée l’institution des invalides pour que des pensions soient

versées aux soldats mutilés.

• Sous Louis XIV les personnes vulnérables quel que soit leur état ont été enfermées.  
• Avec la révolution viennent les premières légalisations. La constitution de 1791 annonce le principe du droit au travail pour tous et le devoir de soulager les infirmes.  

1. L’ASSISTANCE

• La constitution de 1793 proclame ; « la société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur

procurant du travail, soit en assurant des moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler »

• Les lumières et le XIX siècle,
• Les personnages qui ont marqué cette période  

• PINEL Philippe (1745-1826)  
• ESQUIROL Jean (1772-1840)
• ITARD jean Marc (1774-1838)  
• SEGUIN Edouard (1812-1880)  

• 1882 la scolarité devient obligatoire et gratuite pour tous.
• La république légifère sous l’impulsion des 4B :

• BOURNEVILLE (médecin)
• BUISSON Ferdinand (le seul politique)
• BINET Alfred (psychologue)
• BAGUER Gustave (directeur institut sourds muets)

Ces 4B vont œuvrer pour l’ouverture de classes spéciales au ministère de l’instruction public.  

• 1906 les premières classes de perfectionnement. (Ces idées ne seront reprises que dans les années 1960)

5/04/1909 promulgation de la loi portant sur la création des classes de perfectionnement.  

• En raison des difficultés rencontrées par les institutions scolaires peu préparées à recevoir des enfants dits

anormaux ce bel édifice ne va guère se concrétiser

• Avec la guerre de 1914/1918 nait le droit à la réparation pour les enfants c’est l’avènement des classes de

plein air

• 1921 1ère fédération d’accidentés du travail
• 1939 création de l’APF (Association des Paralysés de France)
• 1940/44 période trouble  
• Ce qui faire dire à Henri Jacques Stiker sur cette époque : « La notion de handicap ne peut se comprendre

que par rapport à un autre qui fut dominante avant : l’inadaptation essentiellement issues du domaine de l’enfance dans une perspective « naturalisante » dans la décennie 40 encore très empreinte d’une pensée biologique voire eugéniste. »

• A la libération on crée des établissements d’enseignement pour enfants inadaptés.
•  Dans le système traditionnel et dans le cadre d’association à loi de 1901
•  Ces établissements oscillent entre l’éducation nationale et la santé
• 1949 (loi cordonnier) prise en compte de l’invalidité et attribution d’une pension aux grands infirmes.
• 1957 apparait le terme handicapé associé au terme travailleur
• 1967 suite au rapport Bloch-Lainé sur l’inadaptation des personnes handicapées le terme handicapé va

recouvrir toutes les appellations antérieures  (1970)

• 1975 la loi dite loi d’orientation va conférer au nom de l’obligation nationale des droits et un statut distinct à

la personne caractérisée comme handicapée.

1er Article « la prévention et le dépistage du handicap, les soins, l’éducation, la formation et l’orientation professionnelle, l’emploi, la garantie d’un minimum de ressources, l’intégration sociale et l’accès aux sports et loisirs du mineur et de l’adulte handicapés physiques, sensoriels, ou mentaux constituent une obligation nationale. » 

• 1975 la déclaration universelle des droits des personnes handicapées décrit le handicapé comme ; « toute

personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même ou patrie des nécessités d’une vie individuelle et sociale normale, du fait d’une déficience congénitale ou non de ses capacités physiques ou mentales »

•  Le code du travail définit le travailleur handicapé « toute personne dont les possibilités d’acquérir ou de

conserver un emploi sont effectivement réduites par suite d’une insuffisance ou d’une diminution de ses capacités physiques ou mentales. »

Handicap définition

• Le terme handicap, créé en 1827, vient des Irlandais et prend son origine dans le domaine des courses de

chevaux sur pelouse (turf). Décomposé, handicap signifie "hand in cap" pour désigner une méthode destinée à choisir un gagnant ou une position. Aux courses, cette technique permet l'attribution des positions de départ, la "pole position" étant la plus avantageuse puisque la distance à parcourir est moindre et permet, au départ du moins, de prendre la tête plus facilement.

• L'essence même de la notion de handicap repose sur la nécessité d'être équitable en "désavantageant" ou en

annulant un avantage chez un concurrent.  

• Vers 1950, un sens figuré est attribué au terme handicap et qui évacue le désavantage imposé au concurrent

supérieur ou naturellement avantagé. C'est une prodigieuse inversion du sens originel dont nous avons esquissé la genèse. Maintenant, d'après le remarquable article de Boivin (1981), un handicap est synonyme d'un "désavantage, d'une infériorité qu'on doit supporte

• Historiquement, le handicap se définissait par opposition à la maladie. Le patient était malade tant que son

problème pouvait être pris en charge médicalement, il était réputé handicapé une fois devenu incurable.  

Handicap: les premières classifications  

• Dans les années 60 un premier modèle (CIM ➔ Classification International des Maladies) établit la

distinction entre la pathologie, la déficience, la limitation fonctionnelle et les incapacités clarifiant ainsi la terminologie et les définitions liées au handicap