Tunisie : la première démocratie du monde arabe
Mémoire : Tunisie : la première démocratie du monde arabe. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar titi4343 • 6 Octobre 2019 • Mémoire • 5 821 Mots (24 Pages) • 599 Vues
Introduction
Le 24 janvier 2018, lors d’une émission de touche pas à mon poste animée par Cyril Hanouna, le ministre du tourisme tunisien, René Trabelsi, est invité sur le plateau télévisé de C8 afin de venter les mérites des services touristiques en Tunisie .
Ce dernier, avant de quitter la scène médiatique française, déclare que la Tunisie est un état démocratique .
Info ou intox ?
Tout d’abord , qu’est ce qu’une démocratie ?
L’étymologie du mot « démocratie » provient de démos qui veut dire peuple en grec et de kratos qui signifie le pouvoir .
Il s’agit d’ un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par le peuple . C’est le principe de la souveraineté .
Celle-ci repose sur l’égalité . En effet, aucune différence doit se faire entre les individus quelque soit leur origine , leur statut financier ou encore les compétences intellectuelles .
Un gouvernement démocratique exige l’existence d’une constitution et d’une juridiction .
Le pouvoir doit être séparé en trois parties : législatif, judiciaire et exécutif .
Le peuple doit participer à la vie politique par le biais des élections et du référendum .
La justice doit être indépendante.
La démocratie s’oppose à d’autres systèmes politiques :
- La monarchie absolue (l’appareil de l’état confié à un seul homme)
- L’oligarchie (où la souveraineté appartient à une classe restreinte et privilégiée)
- La théocratie (régime établi selon une religion)
- La dictature (population soumise au gouvernement)
On ne peut considérer une démocratie comme économique ou sociale que lorsque les droits sociaux au travail, à l’éducation et au logement sont certifiés par l’état .
A l’aide de ce travail de fin d’études, nous allons remonter ensemble à l’origine de l’indépendance de la Tunisie et retracer son parcours politique jusqu’aujourd’hui .
De ce fait , nous pourrons déterminer si la Tunisie est un état démocratique ou non .
1: La Tunisie sous le règne de Bourguiba
(1956 - 1987)
1.1: Son arrivée au pouvoir
A la fin du XIX siècle, la Tunisie exercait sa politique sous l’autorité de l’empire ottoman . Elle se contentait de prélever les impôts et de garantir à sa population une sécurité intérieure en repoussant les ennemis potentiels . La Tunisie ,dite beylicale [1], va subir une domination de la part des puissances européennes . Plus précisément, celle-ci va se faire sous protectorat[2] français .
La mise sous tutelle française s’etabli en 2 parties . Premièrement, le traité de bardo (12 mai 1881) délaisse le bey[3] de sa souveraineté sur les niveaux politiques, financiers et militaires . Dans un deuxième temps, le chef ottoman devra accéder aux demandes de réforme du gouvernement français par la convention de la Marsa (8 juin1883) . De ce fait, la Tunisie devient un état coloniale.
A la suite des changements économiques et sociaux entrepris par la République française, la societé tunisienne est recomposée . Ce qui va donner lieu à l’émergence d’une nouvelle classe sociale : la bourgeoisie .
De nouvelles professions sont disponibles telles que les metiers d’avocats, de médecins, et de pharmaciens . Par conséquent, de nombreuses écoles franco-arabes vont ouvrir leur porte comme le lycée Carnot et Sadiki se situant à Tunis .
A cette égard, un premier parti politique nationaliste tunisien fait son apparition . Nommé le Néo-Destour, il voit le jour en 1934 . Il est principalement constitué d’intellectuels qui luttent contre le système colonial .
Habib Bourguiba est issu de la dernière lignée d’une famille bourgeoise . Après avoir été diplomé au collège Sadiki, il part vivre en France afin de suivre des études de droit . Une fois avoir obtenu sa licence en droit, il rentre en Tunisie en 1927 et est nommé sécretaire général du parti nationaliste .
Cependant, Bourguiba est ralenti sur son chemin vers l’independance car il va faire façe à un adversaire de taille surnommé Salah Ben Youssef . Les deux individus, faisant parti du même mouvement politique, partagent une vision différente .
D’une part , Bourguiba prône une société moderne comblée de valeurs occidentales . D’autre part, Ben Youssef, ami proche de la famille beylicale, souhaite instaurer un état islamique pur .
Ainsi, soutenu par l’UGTT[4] et ses partisans, Habib Bourguiba remporte un énorme succès lors du congrès de Néo-Destour en Novembre 1955 . Suite à sa demande, le régime français déclare la Tunisie comme étant un état indépendant le 20 mars 1956 . Désormais, Bourguiba devient un potentiel candidat au poste de la présidence tunisienne . En ce qui concerne Salah Ben Youssef, il va fuir le pays et sera assasiné à Francfort en 1961 .
Le bey, détenant toujours le titre de la souveraineté, donne à Habib Bourguiba la fonction de premier ministre le 8 avril 1956 lors d’une assemblé constituante .
Sur cette lancée, Habib Bourguiba, soutenu par l’Union tunisienne de l’artisanat et du commerce (UTICA) , l’UGTT et l’Union nationale des agriculteurs de Tunisie (UNAT), votera pour la suppression de la monarchie afin de mettre en place une république .
Le 1 juin 1959, suite à la diffusion d’un texte constitutionnel visant à l’instauration d’un régime présidentialiste, Habib Bourghiba se voit octroyer les pouvoirs législatifs et exécutifs .
A ce propos, Habib Bourghiba , chef d’état officiel de la Tunisie , met en place un réformisme autoritaire afin de poser les bases d’une société moderne et sécularisé [5].
1.2 : Un système politique autoritaire
A l’aide de ses collaborateurs, Habib Bourguiba va instaurer un nouveau décret le 13 août 1956 qui concerne le code familial .
En effet, cela permet l’édification de plusieurs nouvelles lois :
- Interdiction de la polygamie
- Institution du divorce judiciaire
- Abolition de la répudiation unilatérale[6]
- Instauration d’un âge minimum pour pouvoir se marier
- Réforme à la marge du droit successoral[7]
De plus, les dirigeants tunisiens optent pour une justice indépendante de juridictions religieuses . Cependant, la Tunisie n’est pas un état laÏque car l’accessibilité au pouvoir n’est possible que pour les individus issus d’une famille musulmane .
Sur le plan économique, la Tunisie va racheter plusieurs terres . Elle va se spécialiser dans de nombreux domaines tels que la production d’électricité et de gaz . De plus, on assiste aussi à la construction de chemins de fer et de ports afin de favoriser le transport de marchandises via les voies terrestres et maritimes .
La Tunisie ouvre sa première banque et créé sa propre monnaie locale qui est le dinars en
1958 .
1. 3 : Mise en place d’un sytème économique douteux
L’état tunisien s’approprie le marché d’export et d’import de la production lourde comme la métallurgie, la production de pâte à papier, l’agriculture, la chimie. Tous ces éléments nécessitent d’énormes investissements financiers. Ainsi, cette dernière devient dépendante financièrement car elle va beaucoup emprunter d’argent . De ce fait, la Tunisie accroît de plus en plus sa dette .
De plus, les agriculteurs qui sont devenus salariés sur leur propre terre, vont entamer une révolte . En effet, ces derniers cessent de cultiver les champs et vendent le bétail à des prix très bas .
Suite à plusieurs facteurs dont l’augmentation du taux de chômage, la demande d’emploi disproportionnée par rapport à l’offre, la dépendance extérieur du pays et la mauvaise répartition des revenus salariaux au sein de la société , nous assistons à la réforme du système autoritaire mis en place par Bourguiba .
En effet, ce dernier décide de se tourner vers une societé où les différents secteurs sont dirigés de manière autonome .
Désormais, il incarne une vision pluraliste [8]afin d’éviter de nouvelles révoltes provenant de la société .
De ce fait, la libéralisation [9]de l’état est mise en place. Cependant, le régime politique a du mal à se couper du contrôle de la société .
A propos de l’état de santé de Bourguiba, il devient de plus en plus vieux et fait face à nombreuses maladies à cause de sa vieillesse .
Par conséquent, de nombreux débats vont prendre forme à propos de la problématique sur le nouveau successeur de Bourguiba .
En effet, lorsqu’un président est élu, il garde le poste jusqu’à la fin de sa vie .
C’est Hédi Nouira, le premier ministre de Bourguiba, qui est suceptible d’accéder à ce poste .
Nouira prône une politique et une économie libérale . En effet, il va améliorer la situation financière en Tunisie grâce à sa quête sur l’investissement et l’exportation de produits issus de l’industrie lourde comme l’huile d’olive et le raffinement du pétrole .
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