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TPE SES + Histoire

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Par   •  16 Juin 2016  •  Mémoire  •  4 830 Mots (20 Pages)  •  1 586 Vues

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TPE : SES & Histoire

Thème : Santé et bien-être

Sous thème : Notions de santé et de bien-être

Sujet : Médecine et Religion

Comment les religions chrétiennes et musulmanes interagissent-elles avec la médecine ?

Mme Ait Amir, professeur de Sciences Economiques et Sociales

Mme Kohn, professeur d’Histoire-Géographie

I/ Interdits religieux

  1.  Dissection
  2.  Euthanasie
  3.  Transplantations chirurgicales

II/ Médecine théologique

  1.  Exorcisme
  2.  Saignée
  3.  Médecine prophétique

III/ Etude de cas : L’avortement

  1.  L’avortement et le Christianisme
  2.  L’Islam et l’avortement
  3.  Synthèse

Introduction :

Malgré le fait qu’elles ne datent pas de la même époque (l’Islam en 622 et le christianisme environ en 33), les religions musulmanes et chrétiennes ont beaucoup de similarités. Elles ont ainsi toujours été étroitement liées à la médecine. La médecine arabe, à la suite de l’hégire musulmane s’appuie sur des connaissances grecques, persanes et indiennes. Elle se développe largement grâce à de grandes figures telles Averroès ou Avicenne, et à des découvertes découlant d’une maîtrise théorique de la médecine et d’un sens aigu de l’observation. La médecine musulmane se développe plus particulièrement lors de l’âge d’or de l’islam, poussant dans son essor la médecine occidentale. Cette dernière, tire ses racines de la médecine byzantine plus ancienne et s’inspire des médecines arabes. L'Humanité a toujours eu des croyances médicales ayant pour origine le mythe ou la superstition pour expliquer la maladie, et bien qu’elles soient moins fréquentes désormais grâce aux progrès technologiques, elles existent encore aujourd’hui. Auparavant la maladie était attribuée aux démons, à la volonté des dieux ou à la sorcellerie ce qui menait à des sanctions portées sur ceux qui la pratiquait. Certaines de ces idées sont encore répandues dans des parties du monde, avec la foi en la guérison par la prière et le recours à des sanctuaires religieux. Les religions musulmanes et chrétiennes ont imposé des interdits ou restrictions à la médecine, comme l’euthanasie, la transplantation chirurgicale ou la dissection. Ou au contraire, elles ont soutenu certaines interventions médicales, telles la saignée, la médecine prophétique ou même l’exorcisme, pratiquées par des figures des religions musulmanes et chrétiennes. Un des cas illustrant le mieux ces liens entre la religion et la médecine est l’avortement, qui est devenu un débat qui préoccupera encore pendant de longues années la société. Les religions chrétienne et musulmane interagissent donc avec la médecine. Nous allons illustrer cette affirmation/propos avec différents exemples. Dans une première partie, nous évoquerons la dissection, l’euthanasie et les transplantations chirurgicales. Ces trois sujets forment les interdits religieux, qu’ils soient musulmans, chrétiens, voir les deux. Puis, nous décrirons les occurrences où la religion à fait avancer ou aide à guérir ou même crée sa propre médecine, autrement la médecine théologique, avec, l’exorcisme, la saignée et la médecine prophétique. Pour finir, nous parlerons de l’avortement,  

I/ Interdits religieux

Dissection

La dissection est une pratique médicale où on ouvre un corps humain, un cadavre.  Il existe plusieurs types de dissections. Dans l'enseignement, c’est une technique pédagogique qui consiste à découper un organisme pluricellulaire pour l’examiner scientifiquement, on l’appelle vivisection lorsqu’elle est pratiquée sur des animaux, l’autopsie désigne la dissection d’un cadavre pour déterminer la cause de son décès, et en médecine la dissection consiste en une opération chirurgicale destinée à diviser, séparer ou enlever les tissus malades.

Dans l’Antiquité, le corps humain était sacré dans toutes les civilisations, toutes dissections étaient interdites sauf pour les embryons car ils n’étaient pas venus au monde. La dissection commence environ au IIIème siècle avant J.C. Aux premiers siècles de notre ère, la médecine bénéficie des savoirs d’Hippocrate (Ve siècle avant J-C) et de Galien (IIe siècle après J-C). Ces derniers sont les bases de tout ce qui vient ensuite en médecine. On se réfère toujours à eux au XV siècle, sans les remettre en question. La représentation que se font les médecins à cette époque du corps humain et de son fonctionnement ne leur est pas personnelle. Galien est la principale référence des médecins.

L’église catholique ne l’a jamais vraiment interdit mais, la dissection humaine est restée peu pratiquée pendant des siècles. C’était dû à un malentendu venant d’une mauvaise compréhension d’un texte du pape Boniface VIII (1523-1534), qui souhaitait seulement limiter le démembrement des corps pour faciliter le rapatriement des os. Des papes des siècles suivants, Sixte IV et Clément VII ont de nouveau accordé le droit de faire des dissections, mais l’Inquisition a continué d’empêcher, savants et chercheurs de faire des expériences La dissection de cadavres n’a vraiment commencé qu’après le Moyen Age. Dès que le pouvoir de l’Eglise a commencé à décliner, la dissection s’est développée et la connaissance du corps humain s’est considérablement étendue. Le principal argument que l’Eglise avait contre la dissection était qu’il est impossible de toucher un corps sans détériorer son âme. De nombreux savants ont suivi et soutenu ce point de vue. Cependant, certains autres savants n'ont pas hésité à braver l’interdiction dans le but de faire progresser la médecine.

C’est au XVIème siècle qu’ont lieu des dissections publiques en Europe. En 1543, André Vésale, plus grand anatomiste de la Renaissance exécute une dissection publique sur un meurtrier en Suisse. Cette dissection est suivie par une autre en 1600, effectué par un médecin Slovaque, Jàn Jesensky. Ces deux dissections seront très importantes pour les avancées de la médecine Occidentale. En 1552, Ambroise Paré sauve des vies grâce à des dissections. Dans l’empire Germanique et en Italie, la dissection n’était autorisée que sur des cadavres de suicidés ou de pendus.

L’islam, quant à lui est soumis à un dilemme : d’une part car la religion musulmane est très respectueuse du corps humain avant et après la mort. D’autre part, la dissection est indispensable à l’avancée de la médecine telle que pour les affaires juridiques. Cependant, la balance penche en faveur de l’avancée de la médecine, car comme dit Cheikh Khkâlid, « Lorsqu’on est confronté à deux maux, on doit choisir le moindre »,

Cheikh Khalid pense que les examens post-mortem ne doivent être utilisé que s’il n’y a pas d’autres alternatives. Il s’appuie sur la jurisprudence islamique : lorsqu’on est confronté à deux maux, il faut choisir le moindre. Le docteur Wahbah Zouheïli est du même avis mais insiste sur le fait que les cadavres doivent rester digne (le cadavre doit avoir l’air le plus naturel en le recousant, habillant, maquillant etc…)

La raison pour laquelle les connaissances anatomiques n’ont que peu progressé depuis Galien (dont tout le savoir du corps humain venait de ses étude de divers animaux, des singes particulièrement) sont qu’en Europe, l’Eglise (ou l’Inquisition) empêchait tout progrès, et que la tradition coranique pour l’Orient interdisait totalement toute dissection humaine (sauf peut-être dans l’enseignement universitaire).

Euthanasie

Le terme euthanasie vient du grec « Euthanos  »  qui signifie « bonne mort » ; de nos jours l’euthanasie signifie « provoquer ou hâter la mort afin d’abréger les souffrances ». L’euthanasie se distingue par deux formes :

  • L’euthanasie active qui suppose le geste d’une tierce personne qui donne la mort ;  
  • L’euthanasie passive qui signifie l’arrêt du traitement qui abrège la vie lorsque les souffrances sont trop importantes.

D’un point de vue strictement juridique, l’euthanasie est interdite. Cependant, si une personne majeure se retrouve dans un état végétatif , la loi légalise le « living will », c’est-à-dire la possibilité de rédiger des directives anticipées afin que sa vie ne soit pas prolongée par des moyens artificiels. Mais si la loi offre le droit de se laisser mourir elle ne permet pas de fournir une aide active à mourir . L’euthanasie active est pénalement réprimée et  peut constituer un meurtre ou un homicide involontaire. La personne qui provoque l’euthanasie peut être condamnée a payer des dommages et intérêts ( le 27 février 2006, le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Boulogne sur mer a rendu une ordonnance de non lieu a l’encontre de la mère du jeune Vincent Humbert ainsi que du médecin chef de service de réanimation qui s’occupait du cas du jeune homme. Dans cette affaire il s’agissait d’euthanasie active puisque à la foi la mère et le médecin avaient injecté des produits mortels dans le corps de Vincent Humbert)

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