Analyse du risque de faillite
Mémoire : Analyse du risque de faillite. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresd’intérêt réels, la modernisation et le développement des marchés de capitaux, la croissance et la diversification des instruments financiers. Les innovations financières ont permis aux entreprises d’élargir leur gamme de ressources et de moyens de placement et d’assurer une plus grande flexibilité de leur gestion de la dette.
La conception « pool de fonds »
Le renforcement de la part des fonds propres dans les ressources de l’entreprise a redonné une place majeure à l’actionnaire dans le financement de la croissance après des décennies d’économie d’endettement et a conduit à mettre davantage l’accent sur les préoccupations de rentabilité. Ces évolutions ont favorisé le développement d’une analyse de la structure financière des grandes entreprises fondée sur les arbitrages rentabilité-risque opérés lors des décisions d’investissement et de financement. L’équilibre financier découlant de cette optique est respecté lorsque le rendement du portefeuille d’actifs couvre le coût du capital. Autrement dit, la rentabilité des actifs doit permettre de satisfaire les actionnaires après avoir rémunéré les prêteurs.
La couverture des dettes exigibles par les actifs liquides
Principe
L’équilibre financier de l’analyse patrimoniale est défini par la contrainte de solvabilité qui s’impose à toute entreprise. Son appréciation repose sur la confrontation entre la liquidité des actifs et l’exigibilité des engagements mises en évidence par la structure à terme du bilan financier.
La conception patrimoniale de l’équilibre financier
• Définition
La définition de l’équilibre financier d’une entreprise peut être cernée par référence à des normes elles-mêmes déterminées par le contexte et les
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objectifs de l’analyse financière. Ces normes renvoient à des visions différentes de l’entreprise qui ont évolué au fil du temps. La conception patrimoniale de l’équilibre financier est la plus ancienne et a constitué l’approche dominante de l’analyse financière jusqu’au début des années soixante-dix. Selon cette conception, le bilan est un inventaire à un instant donné des biens physiques ou financiers et des dettes de l’entreprise réalisé afin d’évaluer le patrimoine des actionnaires ou associés. Celui-ci est mesuré par l’actif net ou les capitaux propres, différence entre les actifs et les dettes externes.
ACTIF Biens physiques ou financiers (droits et avoirs) PASSIF Patrimoine (capitaux propres) Dettes (obligations)
• L’actif net
À l’origine de l’analyse financière, l’actif net était censé constituer pour les créanciers de l’entreprise une garantie de sa solvabilité. Évalué dans une perspective liquidative, il est un indicateur de la capacité de l’entreprise à faire face à l’ensemble de ses dettes à partir des ressources dégagées par la vente des actifs et le recouvrement des créances. Avant les années cinquante, la valeur patrimoniale d’une entreprise, c’est-à-dire son actif net, représentait, avec la fortune personnelle des dirigeants, la garantie exigée par les banques pour l’octroi d’un prêt. L’importance de l’actif net, ou sur le plan comptable, des fonds propres demeure encore aujourd’hui un indicateur de la marge de sécurité offerte par une entreprise en cas d’accident conjoncturel. Cette appréciation de la solvabilité qui repose sur une optique de liquidation de l’entreprise est apparue au cours des années cinquante inadaptée à la pratique de la vie des affaires et à l’analyse du risque de faillite à court terme.
• Le fonds de roulement
Progressivement, la solvabilité courante a été évaluée à travers la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes exigibles à partir de ses actifs les plus liquides. Déterminé par le point de vue des créanciers, l’équilibre financier de la conception patrimoniale met l’accent sur l’adéquation entre la liquidité des actifs et l’exigibilité des passifs. La liquidité d’un actif Elle dépend de la possibilité de le transformer rapidement et sans perte de valeur en monnaie. L’exigibilité d’une dette Elle dépend de son échéance et de la capacité du créancier à en demander l’exécution immédiate. La structure du bilan patrimonial repose sur la maturité des actifs et des dettes. Il considère comme actifs réalisables à court
L'ANALYSE DE LA STRUCTURE FINANCIÈRE
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terme les actifs dont le délai de transformation en monnaie est inférieur à une année et comme dettes exigibles les dettes à moins d’un an. La couverture des engagements exigibles par les actifs liquides est appréciée à travers le fonds de roulement net, calculé par différence entre les actifs réalisables à court terme et les dettes à court terme. Pendant de nombreuses années, cet indicateur a constitué le principal critère financier de décision d’octroi des crédits bancaires à court terme et de jugement de la santé financière d’une entreprise.
L’étude de la structure financière patrimoniale
L’analyse de l’adéquation de la structure à terme des actifs et des passifs repose sur un indicateur de solvabilité, le fonds de roulement net, et des ratios de liquidité et d’endettement. Sa mise en œuvre suppose au préalable de retraiter le bilan comptable imposé par le PCG.
La construction du bilan patrimonial
Comme l’indique la structure du bilan patrimonial présenté ci-après, les actifs de l’entreprise sont classés selon leur degré de liquidité et les passifs selon leur degré d’exigibilité.
ACTIF Actifs à long terme (à + 1 an) (hors actifs sans valeur) Immobilisations en valeur nette Actifs à court terme (à – 1 an) – stocks – créances – disponibilités PASSIF Capitaux propres (après déduction des actifs sans valeur) Dettes à moyen et long terme (à + 1 an) Dettes à court terme (à – 1 an) Classement par ordre croissant d'exigibilité
Classement par ordre croissant de liquidité monétaire
L’établissement de la structure financière patrimoniale à partir du bilan comptable du PCG requiert deux catégories de retraitements de l’information publiée par les entreprises : d’une part, un ajustement des valeurs comptables afin notamment d’éliminer les actifs considérés comme nonvaleurs et redresser les passifs en vue de déterminer les engagements réels de l’entreprise, d’autre part, un reclassement de l’actif et du passif du bilan en fonction des critères de liquidité et d’exigibilité.
• Les ajustements des valeurs comptables
Les actifs de l’entreprise Un des objectifs du bilan patrimonial ou financier est de permettre l’évaluation du patrimoine de l’entreprise. Celle-ci suppose une estimation des actifs
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à leur valeur vénale. À défaut de pouvoir procéder aux réévaluations nécessaires, par exemple des terrains ou des immeubles, sources de plus-values latentes ou aux dévaluations par exemple des stocks ou des créances clients, on conservera les valeurs nettes comptables. La recherche de la valeur patrimoniale de l’entreprise implique également l’élimination des actifs qui n’ont pas de valeur économique dans une optique liquidative. Considérés comme actifs fictifs ou non-valeurs, ils sont à éliminer de l’actif et viennent en déduction des capitaux propres. Ces non-valeurs correspondent pour l’essentiel à des charges activées au bilan en application de dispositions réglementaires. Ces dernières offrent la possibilité d’étaler sur plusieurs exercices l’incidence de charges afférentes à des opérations liées à la création et/ou au développement des entreprises. Il s’agit des frais d’établissement et des frais de recherchedéveloppement regroupés dans les immobilisations incorporelles ainsi que des charges à répartir incluses dans les comptes de régularisation de l’actif. Les non-valeurs comprennent également les primes de remboursement des obligations dont l’inscription à l’actif du bilan et l’amortissement permettent de différer l’impact sur le résultat ainsi que les écarts de conversion-actif révélateurs de pertes de change latentes. Les dettes de l’entreprise L’évaluation de la totalité des dettes de l’entreprise nécessite de prendre en compte les engagements hors bilan tels que les loyers de crédit-bail restant à courir et le crédit client financé sous forme de mobilisation d’effets de commerce non échus, de cession de créances ou d’affacturage. Elle requiert également l’inscription au passif du bilan financier des dettes fiscales latentes afférentes aux reprises de résultats des exercices ultérieurs des subventions d’investissement et des provisions réglementées ou résultant des ajustements de valeur de l’actif. Le retraitement des effets escomptés non échus consiste à reclasser leur montant au passif en dettes financières
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