Compte-rendu critique Jagers & Walgrave

t analysé le « taux » de populisme dans les six grands partis politiques belges entre 1999 et 2001. Les programmes ont été choisi à la même période pour tous les partis afin de garantir une certaine équité malgré le fait qu'au cours de cette période, deux élections ont eu lieu et ont modifié le paysage politique de l'époque.

Afin de calculer le degré de « thin populism », les auteurs ont construit une sorte d'index reprenant la proportion (le proportion des programmes faisant référence au peuple sans nécessairement en citer le terme) et l'intensité (le nombre de fois que le mot « peuple » est cité) de la référence au peuple dans chaque parti. Suivant cette façon de faire, il apparaît clairement que le Vlaams Blok a un discours qui se réfère énormément au peuple même si les autres partis en parlent, mais de manière plus générale.

Ensuite, ils ont tenté de calculer le degré de « thick populism » en développant un index montrant le niveau de contestation envers les élites ; ils ont analysé le taux de propos anti-Etat, anti-politique, et anti-média dans les différents PPB. Suite à leurs calculs, ils en ont conclu que ce genre de discours était omniprésent chez le Vlaams Blok.

Concernant la deuxième composante du « thick populism », le rejet d'une catégorie de la société, là aussi les auteurs ont créé un index montrant le degré d'exclusion de certaines tranches de la population par les partis. Selon eux, il semble que cette pratique ait été abandonné par presque tous les partis sauf le Vlaams Blok. Les autres partis semblent justement se rapprocher de certaines tranches de la population.

Quand Jagers et Walgrave, au travers de plusieurs graphiques, mélangent le « thin » et le « thick populism », il en ressort que le Vlaams Blok a un style de communication clairement différent des autres partis politiques. Il est celui qui a les « meilleurs » résultats concernant à la fois la référence au peuple, le rejet de certains groupes et la contestation du pouvoir de l'élite. Cette dernière affirmation vient confirmer l'hypothèse des deux auteurs à savoir qu'il est possible de mesurer le degré de populisme d'un parti au travers de trois points : l'empirique, l'épistémologique, et le conceptuel. Pour le premier, les résultats sont clairs, le Vlaams Blok est un modèle de populisme. Pour le côté conceptuel, les auteurs ont donné une définition du populisme mêlant « thin » et « thick populism » qui leur a permis d'étendre leurs recherches à tous les partis politiques, pas juste ceux « établis ». Enfin, d'un point de vue épistémologique, ils ont démontré que le populisme peut être évalué de manière empirique en se basant sur les discours politiques des acteurs concernés.

Grâce à leur étude, Jagers et Walgrave ont pu établir une typologie du populisme. Pour eux, il existerait quatre types de populisme : un populisme complet, une populisme « d'exclusion », un populisme anti-élite, et un populisme vide (représentant le discours politique général).

Cet article est extrêmement bien structuré, il suit une suite logique d'informations. En effet, dans l'introduction, les auteurs expliquent de manière très claire la situation de l'extrême-droite en Belgique, leur objectif, comment ils vont l'atteindre, ainsi que les étapes qu'ils vont suivre.

La conclusion également est complète, elle reprend bien la vérification de l'hypothèse émise au départ à savoir qu'il est possible de mesurer le degré de populisme.

Tout au long de leur étude, les auteurs illustrent leur affirmations en citant d'autres auteurs ayant écrits sur la question du populisme. Cela leur permet de donner plus de crédit à leur étude et rend le texte plus pertinent.

Pour cette étude, les auteurs ont utilisé une méthode empirique et quantitative puisque l'objectif même de leur œuvre est d'arriver à mesurer le populisme. Pour ce faire, ils ont eu recours à des données chiffrées afin d'élaborer des graphes illustrant les différentes composantes de la définition qu'ils ont choisi de démontrer. On parle de méthode empirique car ils se sont basés sur des faits, des discours télévisés des différents partis politiques. L'utilisation une méthode qualitative pour cette étude est tout à fait pertinente puisqu'il s'agit de « mesurer », le recours aux chiffres est capital !

En ce qui concerne l'approche abordée dans ce texte, il s'agirait d'une approche de théorie politique. En effet, l'unité d'analyse est l'idéologie, à savoir le populisme. Les auteurs tentent de le définir de la meilleur façon qui soit