Grece Antique
Note de Recherches : Grece Antique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresrands traits caractéristiques de la religion et de la mythologie grecques – par exemple l'anthropomorphisme de ses dieux – remontent à l'époque mycénienne (vers 1580-1100 av. J.-C.), mais son caractère chthonien (de chthôn, qui signifie “terre”) trouve ses origines dans des cultes pré-helléniques. L'influence minoenne est plus difficile à évaluer.
La religion minoenne
La principale divinité de la religion minoenne était une déesse associée à des animaux sauvages ou à des serpents, ou encore à la fertilité de la terre et à la naissance. On ignore s'il s'agit de divinités séparées ou d'aspects différents d'une seule et même déesse, mais l'analogie avec certains cultes asiatiques permet de pencher pour la deuxième solution. Cette déesse-mère, qui veille sur la fécondité de la nature, apparaît selon les cas comme la maîtresse des animaux, la déesse-serpent ou la déesse de la famille. Elle avait un jeune époux, qui veillait sur les animaux. Les objets cultuels, comme la hache, occupent une grande place dans la religion minoenne, très proche de la nature. En revanche, l'aspect chthonien n'y est pas très développé, sauf que la Grande Déesse est parfois considérée aussi comme la Terre-Mère. Les Minoens ont peut-être cru en une vie après la mort; ils enterraient leurs morts (souvent dans de grandes jarres à l'intérieur de la maison) et leur offraient des libations.
La religion mycénienne
Les schémas minoens réapparaissent dans la religion mycénienne. Les objets de culte sont les mêmes, et, dans les deux cas, on note l'absence de grands temples. Cependant, le caractère guerrier des Mycéniens va entraîner des changements d'ordre religieux. La tendance à l'anthropomorphisme se développe, et les divinités mycéniennes prennent des appellations et des fonctions distinctes. Parmi les dieux homériques déjà cités dans des textes mycéniens, on compte Zeus, Artémis, Athéna, Déméter, Péan (un des noms d'Apollon), Héra, Hermès et Dionysos. Autrement dit, les divinités olympiennes remontent à la Grèce pré-homérique. Chez Homère, Artémis est la maîtresse des animaux; elle montre donc une continuité avec la déesse minoenne. De même, Déméter descend de la déesse crétoise sous son aspect de Terre-Mère; Athéna descend de la déesse-serpent crétoise, qui est également représentée sous la forme d'un oiseau, et elle réapparaît à Mycènes avec un bouclier, comme il convient à une déesse guerrière. Elle annonce l'Athéna d'Homère, qui veillait sur l'Acropole avec son serpent sacré, sa chouette, son bouclier et son olivier. En règle générale, les divinités mycéniennes sont assez individualisées; elles se distinguent donc des divinités minoennes, anthropomorphes mais mal définies, et annoncent les dieux homériques très personnalisés. Les Mycéniens enterraient leurs morts; ils élevaient de magnifiques tombes pour les personnages princiers et y plaçaient des aliments et des objets divers, ce qui semblerait montrer qu'ils croyaient en une vie après la mort.
La religion de la Grèce classique
Les dieux homériques, totalement anthropomorphes et dotés de personnalités bien distinctes, vivent en famille sur le mont Olympe. Bien que sujets aux passions et aux défaillances humaines, ils sont immortels et possèdent des pouvoirs surhumains. Leur vie sociale et leur façon de se comporter sont celles de l'aristocratie mycénienne; leur morale reflète les idéaux de la chevalerie aristocratique, où dominent le sens de la justice et de l'honneur. Leurs relations avec les hommes sont, dans l'ensemble, rationnelles, comme entre une classe supérieure et une classe inférieure. On peut les apaiser ou les faire changer d'avis par des sacrifices ou des serments, et ils peuvent intervenir dans les affaires humaines. Le contrôle qu'ils exercent sur les événements est mal défini, car un homme a son destin (moïra, ou “portion attribuée”), et, au-delà d'un certain point, même un dieu ne peut plus rien. Zeus n'a pas pu sauver de la mort son fils Sarpédon. L'existence après la mort est immatérielle et sans intérêt. Les morts sont brûlés et leurs âmes vont dans le monde souterrain (la “maison d'Hadès”), lieu lugubre où l'existence est vide et futile. Seuls quelques hommes justes, qui ont généralement des liens étroits avec les dieux, gagnent les champs Élysées. Le culte des héros, pratiqué sur les tombes des grands chefs de guerre, occupe une place primordiale dans la religion grecque. Cette vénération des ancêtres remonte certainement aux premiers Grecs, car les sépultures royales de Mycènes attestent déjà la croyance en une existence nouvelle pour les princes défunts. À travers l'invocation de l'âme du devin Tirésias (Odyssée, livre XI, vers 23-50), ou la description des rites funéraires qui accompagnent la mort de Patrocle (Iliade, livre XXIII, vers 1-257), les poèmes homériques montrent la survie de cette croyance. Ils mentionnent aussi de nombreux héros dont le culte se perpétuera très longtemps.
Le héros ainsi vénéré, qui, souvent, a jadis été un mortel, a le pouvoir d'aider les vivants ou de leur nuire; il est souvent associé à une localité précise, celle où il a sa tombe. S'il est enterré à l'étranger, il importe, pour pouvoir l'invoquer, de rapatrier ses ossements. Les Thébains ont tenté ainsi de retrouver la dépouille d'Œdipe et, à l'époque historique, les Athéniens ont rapporté de Scyros les ossements de Thésée. Les mêmes dieux sont adorés dans de multiples communautés, mais le héros local accorde à sa ville la protection dont elle a besoin dans ses entreprises guerrières ou autres. Ce culte du héros prend donc une importance particulière à l'époque des cités autonomes. Le fondateur d'une colonie grecque pouvait aussi en devenir le héros. Les croyances relatives aux pouvoirs de ces héros sont bien décrites par Eschyle dans sa tragédie les Choéphores.
Cosmogonie et théogonie
Chez Homère, Zeus règne sur un ordre établi, mais les premiers mythes de la cosmogonie et de la théogonie nous renseignent sur les croyances antérieures. La Théogonie d'Hésiode (vers 750 av. J.-C.) est plus proche des croyances populaires que les épopées d'Homère. Au début, explique Hésiode, était le Vide (Chaos), qui engendra les Ténèbres (Érèbe) et la Nuit, le Jour et la Lumière, mais aussi la Terre (Gaia), qui porta le Ciel (Ouranos) et l'Océan. La Terre et son fils, le Ciel, donnèrent naissance à de nombreuses créatures, parmi lesquelles les géants et les Titans, dont douze sont connus par leur nom. Le plus jeune d'entre eux, Cronos, est devenu le maître du monde en mutilant Ouranos, mais des testicules ainsi tranchés naquirent les Hécatonchires (géants aux cent bras), les Érinyes, les nymphes et la déesse Aphrodite. De Cronos et de sa sœur Rhéa naîtront plus tard six des dieux olympiens, dont Zeus, le plus jeune, qui s'attaquera à son père et vaincra les Titans pour devenir le maître suprême. À l'opposé du système d'Hésiode, il convient de citer la cosmogonie orphique, qui accorde une grande importance à Éros comme grand principe créateur. Hésiode, avec ses personnifications de qualités abstraites, ses mythes plus primitifs et ses parallèles frappants avec les mythologies hittites et babyloniennes, systématisait un ensemble de croyances populaires; la doctrine orphique est plus philosophique.
Les dieux et les hommes
La religion grecque, d'une façon générale et exception faite des religions à mystère, n'a pas de corps de doctrine. Elle exige de ses fidèles qu'ils observent les rituels dans l'état d'esprit qui convient. En outre, les grands festivals religieux qui se tiennent régulièrement sont l'occasion de sacrifices, de concours d'athlétisme, de processions et de représentations théâtrales. La participation à ces festivals est donc un acte à la fois religieux et politique. Mais les grandes manifestations publiques, comme les Panathénées d'Athènes, ne satisfont pas entièrement les besoins religieux de la population. De nombreux actes cultuels se pratiquent donc en privé ou dans le cadre familial. Dans la société rurale dépeinte par Hésiode, l'agriculteur observe de nombreux interdits et exécute de petits actes rituels pour s'attirer la bienveillance des dieux. Plus tard, de petits sanctuaires vont s'élever un peu partout dans les campagnes, mais aussi dans les villes, où certaines familles honorent par des offrandes simples – une guirlande de fleurs, par exemple, ou quelques gouttes de vin en guise de libation – la divinité de la maison. Il n'y a pas de clergé, mais il existe des fonctions liturgiques spéciales comme celles de la Pythie à Delphes ou de la prêtrise héréditaire des Eumolpides à Éleusis. La statue du dieu est à l'intérieur du temple, mais il y en a parfois une seconde à l'extérieur; les cultes publics se pratiquent en plein air. La religion grecque de l'âge classique est dans l'ensemble optimiste et rationnelle. Les dieux s'intéressent de près aux affaires humaines; l'homme s'attend à être bien traité des dieux s'il remplit correctement la part qui lui revient dans la relation. Le côté éthique est moins bien défini: les dieux possèdent
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