HARMONIE Culture Design

HARMONIE / culture design Bts

Lorsque la forme de certains éléments se correspondent, quand des lignes, des reliefs se comprennent par le tout qu’ils forment, nous pouvons parler d’harmonie. Cet ensemble forme une unité où le vide a une place tout aussi importante que le plein. Le design de mode, produit ou espace, comme la musique est un moyen de traiter cette notion d’harmonie.

Mais dès lors, comment l’harmonie peut elle s’exprimer dans la création artistique, interprété dans le vêtement ou le design produit ?

Nous pourrons traiter la notion de l’harmonie dans trois créations distinctes à travers la répartition des volumes, puis le rapport à la matière et enfin le lien entre le volume et la matière.

Il est possible de créer lorsque l’on traite l’espace dans sa totalité, il est alors question de répartition des volumes.

Que ce soit en design produit, en architecture, en peinture, ou dans le vêtement, une symétrie renvoie à des correspondances qui sont susceptibles de faire naître une harmonie, un rythme ou un équilibre, de souligner une cohérence. Dans la création de Balenciaga par Nicolas Ghesquiere dans vogue Italie 2008, nous pouvons voir une répartition du volume au niveau des épaules et des hanches. La carrure est marquée et rigidifiée, laissant un espace important entre l’ossature de l’épaule et la vêtement. Il en est de même pour la taille. Celle ci est marquée par le volume au niveau des hanches. Une symétrie dans l’axe horizontale s’opère grâce à l’espace du vêtement et du corps. Cette harmonie du volume crée une ambiance générale dans l’ensemble de la robe. Nous remarquerons que la symétrie peut être présente à travers des formes géométriques comme dans la création de Madeleine Vionnet, la robe mouchoirs. Cette robe coupée en biais est issu d’un patron de quatre rectangles. Nous observons donc une régularité dans les longueurs et une proportion au niveau du corps. Ces caractéristiques forment une harmonie que l’on pourra retrouver dans le défilé Balmain de 2016, avec des volumes répartis au niveau de la carrure et des hanches et des motifs symétriques.

Les formes géométriques dans une création tendent à une harmonie comme à travers la chaise de Marcel Breuer, Wassily Chair en 1925. Cette chaise pose un rapport intime entre la courbe et les rectangles obtenus par le cuir et l’acier. En effet, cette création est constituée d’acier courbé tubulaire et tissu tendu comme une toile ou du cuir. Les formes géométriques sont marquées par de nombreuses lignes. Ainsi ces lignes parallèles s’entrecroisent en angle droit avec d’autres lignes. Celles ci convergent vers un point de fuite qui nous renvoie à une forme d’harmonie des espaces où les proportions sont respectées et répétitives. Les courbes en acier trouvent un équilibre avec la matière cuir des dossiers et appuis. Dans la même essence, la chaise Luge Desgin de Mies Van der Rohe se comprend dans l’harmonie des courbes et la géométrie des dossiers et assises en cannage ou en cuir. Dans la robe de Nicolas Ghesquière, des empiècements sont visibles et sont répartis de la même manière à droite comme à gauche. En effet, nous pouvons évoquer une partie droite et gauche par la présence d’une ligne marquée au milieu devant. Ces formes créées traitent la ligne droite et courbée, alliant ainsi la géométrie. Si la Wassily Chair a été créé en 1925, nous pourrons évoquer une possible inspiration du mouvement artistique, le cubisme, présent au début du XXème siècle.

Si l’harmonie peut se traduire par la répartition des volumes, et une proportion, elle peut aussi s’exprimer par son rapport à la matière.

En effet, la différence des matières, des formes et couleurs peuvent créer un ensemble cohérent. La robe de Nicolas Ghesquière allie un casimir de soie imprimé avec un contrecollé sur mailles 3D. La maille 3D est une nouvelle technologie permettant le tricotage 3D grâce à des machines spécialisées. Cette information sur la fabrication de la robe pourrait se contredire avec l’utilisation de la soie, matière naturelle. C’est en étudiant en détail la matière de la robe que l’on pourrait évoquer une forme de contradiction dans l’essence de la robe. Pourtant, la finalité forme un tout harmonieux. Il en est de même pour la Wassily Chair composée de matière complètement différente. La structure est métallique, en acier courbé alors que l’assise et le dossier est en cuir. La matière naturelle animale pourrait détonner avec le froid du métal. Les deux matières en confrontation ne s’opposent pas mais forment un ensemble complémentaire.

Le jeu de la matière induit des superpositions, et donc le travail de la lumière. La transparence et l’opacité s’observe dans la robe mouchoirs de Madeleine Vionnet. Les rectangles se chevauchent et créent un espace plus foncé et un autre où la lumière passe. La lumière se crée un chemin dans la création qui participe à l’harmonie du design global. Le surplus de matière formera un drapé, avec des plis