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Capitalisme contre socialisme

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occupation vis-à-vis du concept de distribution. Tel que l'envisagent ces auteurs et ces doctrinaires, le problème socio-économique consiste à donner à chacun son dû, sa part équitable de ce que Dieu ou la nature a donné à tous les hommes. Ils ne voient pas que la pauvreté est « la condition initiale de l'espèce humaine » (1) . Ils ne comprennent pas que tout ce qui permet à l'homme d'élever son niveau de vie au-dessus de celui des animaux est le résultat de son activité planifiée. Le rôle économique de l'homme n'est pas de distribuer des cadeaux dispensés par un donateur bénévole, mais de produire. Il essaie de changer l'état de son environnement de manière à rendre les conditions plus favorables à la préservation et au développement de ses forces vitales. Il travaille. Précisément, répond le critique superficiel des conditions sociales. C'est le travail et rien d'autre que le travail qui produit tous les biens dont l'utilisation élève la condition de l'homme au-dessus de celle de l'animal. Comme tous les produits résultent du travail, seuls ceux qui ont travaillé devraient avoir le droit d'en profiter. Ce raisonnement semblerait plutôt plausible pour peu que l'on se réfère à des conditions et des circonstances régissant des êtres fabuleux et non humains. Mais il se révèle la plus fatale de toutes les illusions populaires quand on l'applique à l'Homo sapiens. La grandeur de l'homme se manifeste dans sa pleine conscience du flux temporel. L'homme vit consciemment dans un univers changeant: il distingue, tôt ou tard, entre le passé, le présent (2) et le futur. Il fait des plans pour influencer le cours futur des affaires et essaie de convertir ses plans en faits. La planification consciente de l'avenir est une caractéristique spécifiquement humaine. La provision opportune pour des besoins futurs est ce qui distingue l'action humaine des comportements de chasse des animaux ou des sauvages. La préméditation, la prise en compte précoce des

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CAPITALISME CONTRE SOCIALISME

besoins futurs, conduit à produire pour une consommation différée, à intercaler un temps entre l'action et la jouissance du résultat associé, à adopter ce que Böhm-Bawerk a appelé des méthodes détournées de production. Aux facteurs de production donnés par la nature, s'ajoutent les facteurs créés par l'homme grâce au report de la consommation. L'environnement matériel de l'homme et son style de vie sont radicalement transformés. Il en sort ce qu'on appelle la civilisation humaine. Cette civilisation n'est pas l'accomplissement des rois, des généraux ou d'autres Führers. Elle n'est pas non plus le résultat du travail de « l'homme ordinaire ». Elle est le fruit de la coopération de deux types d'hommes: ceux dont l'épargne, c'est-à-dire la consommation différée, rend possible l'utilisation de méthodes détournées demandant du temps, et ceux qui savent comment mener de telles méthodes. Sans l'épargne et sans les fructueuses tentatives pour utiliser intelligemment cette épargne, il ne serait nullement question d'un niveau de vie digne de l'homme. L'épargne simple, ce qui veut dire s'abstenir de consommer immédiatement afin de permettre une plus grande consommation à une date ultérieure, n'est pas une spécificité humaine. Certains animaux la pratiquent aussi. Conduits par des désirs instinctifs, certaines espèces animales s'engagent dans ce que nous devrions appeler une épargne capitaliste si elle était faite en pleine connaissance de ses effets. Mais l'homme seul a élevé le report intentionnel de la consommation en un principe fondamental d'action. Il s'abstient momentanément de consommer afin de pouvoir bénéficier plus tard des services continus d'appareils qui n'auraient pas pu être produits sans un tel report de la consommation. L'épargne consiste toujours à s'abstenir d'un type de consommation immédiate pour rendre possible une augmentation ou une amélioration de la consommation ultérieure. C'est l'épargne qui accumule le capital, la désépargne qui fait baisser le stock de capital disponible. En agissant, l'homme choisit entre augmenter sa compétence par une épargne additionnelle et réduire le montant de son capital en maintenant sa consommation au-dessus d'un niveau qu'une comptabilité correcte considère comme son revenu. L'épargne additionnelle tout comme la non-consommation d'une épargne déjà accumulée ne sont jamais « automatiques » mais toujours le résultat d'une abstinence intentionnelle de consommation immédiate. Par cette abstinence, l'épargnant s'attend à être pleinement récompensé, soit en gardant quelque chose pour une consommation ultérieure, soit en acquérant la propriété d'un bien du capital. Là où il n'y a pas d'épargne, aucun bien du capital ne voit le jour. Et il n'y a pas d'épargne sans but. Un homme diffère sa consommation pour améliorer des conditions futures. Il peut vouloir améliorer ses propres conditions ou celles de certaines autres personnes données. Il ne s'abstient pas simplement de consommer pour le plaisir de quelqu'un d'inconnu. Il ne peut y avoir de bien du capital qui ne soit pas possédé par un propriétaire donné. Les biens du capital voient le jour en tant que propriété d'un individu ou d'un groupe d'individus qui pouvaient consommer certaines choses mais qui ont renoncé à cette consommation pour une utilisation ultérieure. La façon dont les biens du capital voient le jour comme propriété privée détermine les institutions du système capitaliste. Bien entendu, les héritiers actuels de la civilisation capitaliste élaborent également le plan d'un corps social mondial qui obligerait chaque être humain à se soumettre à tous ses ordres. Dans un tel univers socialiste, tout serait planifié par l'autorité suprême et ne serait laissée au « camarade » individuel aucune autre sphère d'action que la capitulation inconditionnelle devant ses maîtres. Les camarades trimeront, mais tous les résultats de leur travail seraient à la disposition de la haute autorité. Tel est l'idéal du socialisme ou du communisme, également appelé de nos jours planification. Le camarade individuel pourra jouir de ce que l'autorité suprême lui donnera pour sa consommation et son plaisir. Toute autre chose, tous les facteurs matériels de production, seront possédés par l'autorité. Telle est l'alternative. L'humanité doit choisir: d'un côté la propriété privée des facteurs matériels de production. Dans ce cas la demande des consommateurs du marché détermine ce qui doit être produit, en quelle quantité et de quelle qualité. De l'autre côté tous les facteurs matériels de production sont propriété de l'autorité centrale et donc chaque individu dépend entièrement de la volonté de celle-ci et doit obéir à ses ordres. Seule cette autorité détermine ce qui doit être produit, la nature et la quantité de ce que chaque camarade a le droit d'utiliser et de consommer. Si l'on ne permet pas aux individus de garder comme leur propriété les choses produites pour une utilisation temporairement différée, on élimine toute incitation à créer ces choses et on enlève à l'homme agissant

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la possibilité de s'élever au-dessus du niveau des animaux non humains. Ainsi les auteurs adversaires de la propriété (c'est-à-dire socialistes ou communistes) doivent construire le cadre d'une société dans laquelle tous les hommes sont forcés d'obéir inconditionnellement aux ordres donnés par une autorité centrale, par un grand dieu appelé État, Société ou Humanité. II La signification sociale et la fonction économique de la propriété privée ont été largement mal comprises et mal interprétées parce que les gens confondent les conditions de l'économie de marché avec celles des systèmes militaristes vaguement mis sous le terme de féodalisme. Le seigneur féodal était un conquérant ou le complice d'un conquérant. Il était désireux d'empêcher tous ceux qui n'appartenaient pas à son groupe de vivre autrement qu'en le servant humblement, ou en servant un de ses camarades de classe. Toute la terre – ce qui voulait dire dans une société primitive quasiment tous les facteurs matériels de production – était possédée par les membres de la classe possédante, et n'était laissée aux autres, qui étaient appelés avec dédain « les vilains », aucune autre possibilité que la reddition sans condition à la noblesse armée héréditaire. Ceux qui n'appartenaient pas à cette aristocratie étaient des serfs ou des esclaves et devaient obéir et trimer tandis que les produits de leur labeur étaient consommés par leurs maîtres. La grandeur des habitants de l'Europe et de leurs descendants qui se sont établis dans les autres continents a consisté à abolir ce système et à lui substituer un état de liberté et de droits civiques pour chaque être humain. Ce fut une longue et lente évolution, souvent interrompue par des épisodes réactionnaires, et de grandes parties du

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