Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde

Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde

Selon Marc Roche, chroniqueur financier, Goldman Sachs se démarque comme la banque la plus influente après 35 ans d'observation. Il note sa transformation de banque traditionnelle à un géant des transactions complexes, soulignant son ascension lors de la crise financière de 2007, où les traders ont dominé, créant une culture de profit et de pouvoir échappant à ses créateurs, telle une histoire de Frankenstein.

2007 : LE CASSE DU SIÈCLE

Goldman Sachs a opté pour la discrétion, se retirant de la scène publique pour se spécialiser dans la spéculation contre les ménages américains et s'engageant exclusivement avec des clients soigneusement sélectionnés, tels que Ford, BP, Facebook, et les gouvernements des États-Unis, de la Chine et de la Russie. Installée de manière anonyme près du nouveau World Trade Center, la banque abrite une armée de banquiers, consolidant ainsi sa position en tant que puissance majeure dans la finance mondiale.

Chez Goldman Sachs, la devise selon William Cohan est "ce n’est pas suffisant de réussir, il faut enfoncer les autres", instaurant une culture compétitive où surpasser ses pairs devient la norme. Steve Bannon compare l'entrée chez Goldman Sachs à une admission chez les jésuites, symbolisant l'excellence.

L'âge d'or financier des années 1990 voit l'avènement des mathématiciens chez Goldman Sachs, recrutant les meilleurs pour convertir le monde en équations, fixer des prix, et parier à la hausse ou à la baisse, promettant une vie de milliardaire à ses troupes, comme le souligne Nomi Prins.

Goldman Sachs aurait spéculé sur les attentats du 11 septembre 2001. En 2007, elle crée l'ABACUS, vendu comme triple A à des clients ignorants de sa spéculation à la baisse. Six mois plus tard, la valeur d'ABACUS s'effondre, provoquant d'énormes pertes pour les clients, dont la banque allemande IKB, entraînée vers la faillite et la nationalisation. Fabrice Tourre, présumé créateur d'ABACUS, fait face à des poursuites de la SEC.

2008 : DES HOMMES D’INFLUENCE

En septembre, le rival majeur de Goldman Sachs, Lehman Brothers, frôle la faillite. Face à d'énormes pertes potentielles liées à la faillite d'AIG, Henry Paulson, ancien PDG de Goldman, choisit la banque comme conseiller pour faciliter le remboursement par AIG à Goldman Sachs

2009 : LE BANQUIER DE DIEU

En 2009, une confrontation éclate entre le président Obama et le PDG de Goldman Sachs, la banque la plus influente au monde. Goldman Sachs remporte la lutte contre le chef de la première puissance mondiale. Le gouvernement Sachs d’Obama inclut des personnalités politiques et financières telles que Robert Rubin, Mark Patterson, Robert Hormats, William Dudley, Gary Gensler, Adam Storch, Robert Zoellick et Marc Carney.

2010 : L’ODEUR DU SANG

En 2010, la crise économique américaine s'étend à l'Europe, déclenchant la crise économique européenne. Goldman Sachs cible les États en difficulté, choisissant la Grèce. En manipulant les comptes, la banque réduit artificiellement sa dette publique de 100% à 2% du PIB, contournant la limite de 60%. Après une rencontre confidentielle, la Grèce doit rembourser 400 millions d'euros par an jusqu'en 2037. Les implications sont vastes, mettant d'autres pays en danger, et Goldman Sachs est accusée de spéculation contre la monnaie européenne.