Le repas chez Simon

Mesdames, Messieurs,

Avant que nous ne commencions à festoyer, je souhaiterais dire quelques mots sur un sujet qui me tient à cœur : le mal.

Tout d’abord qu’est-ce que le mal ? Le mal est un principe contraire à la morale, à l’intérêt ou aux désirs de quelqu’un. Le mal peut aussi être associé à des difficultés, agir maladroitement, se tromper… Cependant ce qui m’intéresse avant tout est le mal moral. Un mal qui devient un atout dans notre société ! Lorsque nous évoquons ce terme, la plupart des personnes songent, pensent aux péchés, à la désobéissance à un commandement divin.

Messieurs, je vous entends chuchoter, je vous vois médire sur le fait que cet homme laisse cette femme lui essuyer les pieds. Qui d’entre vous n’a jamais commis d’erreur ? Et pourquoi aurait-elle moins de valeur que quiconque parmi nous ? Elle s’est repentie et a expié ses fautes ! A moins que vous ne pensiez que le mal soit une notion absolue et donc inéluctable ce qui induit que personne ne peut se sauver ou être sauvé. Ce qui veut dire aussi que l’Homme ne peut s’améliorer, ne peut se surpasser. Et je ne peux croire en cela !

Il fut un temps où ces notions de bien et de mal étaient régies par la religion. Alors pourquoi n’est-ce plus le cas ? Depuis la séparation du pouvoir et de la religion (avec la fin de la royauté), la loi divine est devenue celle de l’Homme avec ses codes civils, judiciaires… Force est de constater que certains maux sont des atouts dans la société comme par exemple la gourmandise, l’envie… qui sont utilisés à outrance dans les publicités auxquelles nous ne pouvons échapper comme par exemple celle de chocosuisse avec Maurice le poisson rouge accusé d’avoir “bouffé” tous les chocolats et dont l’excès est signalé à la SPA par son jeune maître lorsque sa mère rentre à la maison. Qui ne craque pas devant ce petit garçon ?

Hélas, il y a plus grave encore : le mal fait partie de notre vie de tous les jours, notamment dans les journaux télévisés où régulièrement des images de guerre sont diffusées. Ces images ne nous choquent même plus ! Excepté avec l’Ukraine, géographiquement plus proche de nous car elle obtient une couverture médiatique très importante.Ce conflit impacte directement notre mode de vie (inflation, prix de l’énergie et des carburants en hausse…).Il fait renaître la crainte du conflit mondial, avec une grande puissance qui détient l’arme nucléaire.

Le mal s’insinue également dans les jeux vidéos « shoot’em up » comme disent les plus jeunes de la société dont l’objectif est d’anéantir toute personne. -Tu ne tueras point cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Cette banalisation du mal est aussi présente dans les films/séries télévisés accentués par ces anti-héros qui arrivent à gagner notre sympathie comme « breaking bad », ce bon père de famille obligé de produire et de revendre de la drogue pour garantir le bien-être de sa famille après sa mort annoncée (il est atteint d’un cancer).

Cette abondance d’images difficiles et de narrations violentes entravent notre raison :

- Qui parmi vous cherche à connaître les tenants et aboutissants d’une guerre ou autres…

Notre pensée ne remet pas ou plus en cause des situations violentes pour diverses raisons : Qui interviendrait dans une rixe dans une rame de métro, qui courserait un voleur à la tire…

La lâcheté ordinaire nous dédouane de toute action puisque quelqu’un le fera bien à notre place, que ce n’est pas notre problème et qu’on ne veut pas s’en attirer comme l’illustre le film “38 témoins” tiré d’un fait divers. Un meutre ignoble se déroule au vu et au su de tous les occupants d’un immeuble mais personne ne réagira ni ne voudra témoigner sauf un, et encore, après avoir longuement réfléchi aux conséquences de son témoignage.

Que penser du harcèlement