« Comment le régime républicain s’enracine-t-il en France dans les années 1870-1890 ? »

Le 4 septembre 1870, c’est la défaite militaire de Napoléon III face à la Prusse, à Sedan, cela marque la fin du Second Empire. Dans ce contexte de guerre contre les états allemands, la Troisième République est proclamée en urgence par des chefs politiques dont Léo Gambetta. Dès la mise en place de cette République, dotée d’un gouvernement de Défense nationale composée de Républicains, celle-ci est déjà menacée. D’un côté lors de l’élection du 8 février 1871, il y a une large majorité de monarchistes d’élue à l’Assemblée Nationale. De l’autre, la Commune de Paris, une insurrection refuse de reconnaître le gouvernement et choisit de mettre en place une démocratie directe. À la suite de l’écrasement de la Commune par le gouvernement versaillais d’Adolphe Thiers, la paix revient malgré une rupture entre la République et le monde ouvrier. De plus, en août 1873, après l’échec du rapprochement avec les légitimistes, les monarchistes modérés, les orléanistes, se rallient donc à la République qui devient de ce fait plus stable. Nous allons analyser comment le régime républicain s’enracine en France dans les années 1870-1890. Dans un premier temps, nous allons voir les mesures prises d’un point de vue politique. Dans un second temps, nous verrons les modifications culturelles appuyant le régime républicain.

Pour commencer, à partir de 1875, la France vit des modifications politiques avec l’adoption de lois constitutionnelles. Le 30 janvier 1875, le député Wallon réussit à faire voter un amendement qui utilise le mot République, inscrivant ainsi la République dans la constitution. Ce dernier est ensuite repris dans l’article 2 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875 qui détermine l’organisation des pouvoirs de la troisième République : le parlement, élu au suffrage direct et indirect, détient alors l’essentiel du pouvoir. Plusieurs autres lois constitutionnelles sont aussi adoptées est permettent à la Troisième République de s’enraciner.

Après les lois de 1875, les Républicains perpétuent les institutions républicaines et renforcent leur pouvoir en gagnant les élections législatives en 1876, la Chambre de députés devient donc républicaine. Elle le reste malgré la dissolution demandée par le président monarchiste Mac-Mahon. Ce dernier démissionne en 1979, lorsque le Sénat devient lui aussi républicain. Il est remplacé par le Républicain Jules Grévy qui annonce qu’il ne dissoudra la Chambre des députés sous aucun prétexte, grâce à cela, la Troisième République devient véritablement un régime parlementaire. C’est-à-dire un régime où le Parlement détient l’essentiel du pouvoir et contrôle étroitement le pouvoir exécutif soit le Président et le Conseil des ministres. La pratique du suffrage universel masculin s’ancre et s’étend avec la loi municipale de 1884 établissant l’élection des maires aux conseils municipaux, eux-mêmes élus par les citoyens : la commune est désormais perçue comme la cellule de base de la démocratie. La concrétisation de la souveraineté nationale est une base importante du triomphe de la République.

À partir de 1879, les Républicains modérés dominent donc la présidence de la République et les deux chambres, puis ils remportent triomphalement les élections législatives de 1881. De ce fait, ils vont réussir à faire voter de grandes lois libérales (garantissant des libertés) comme la loi des libertés de réunion et d’expression en 1881 qui favorisent l’essor du débat politique. C’est la fin de la censure ce qui fait que la presse écrite voit alors ses tirages exploser. Il