Candide
Dissertations Gratuits : Candide. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresterre rapporta beaucoup ». L’argent du jardin est le fruit d’un travail collectif de la terre (et de l’artisanat) : nous sommes dans la société pré-industrielle de la première moitié du 18e siècle.
Candide a été écrit dans une période d’expansion de la bourgeoisie commerciale et de l’exploitation rationnelle de la terre (mouvement des physiocrates). Voltaire se fait l’écho de cette évolution dans Candide. L’argent a toutes les qualités quand il est acquis ainsi par le travail. Il faudra attendre le 19ème siècle pour que l’argent apparaisse à nouveau sous son jour négatif : le père Grandet, avare, imaginé par Balzac et les grands industriels fous d’argent des romans de Zola.
LA PARODIE DANS CANDIDE
Définition :
La parodie détourne un texte (d’un genre ou d’une œuvre) de manière à le ridiculiser.
On choisit un texte célèbre que l’on tourne en dérision dans le but de faire rire le lecteur… aux dépens bien sûr de l’auteur parodié. Il faut donc que le lecteur reconnaisse l’œuvre parodiée et mesure l’écart entre le modèle et le détournement.
Quels sont les principaux procédés de la parodie ?
• Amplifier les tics d’un écrivain,
• inverser le rôle des personnages,
• introduire des anachronismes,
• transposer dans d’autres lieux, d’autres époques,
• caricaturer les personnages de l’œuvre parodiée.
Quelles sont les parodies présentes dans Candide ?
• La philosophie de LEIBNITZ est simplifiée et caricaturée dans le personnage de PANGLOSS.
• Le paradis terrestre est démystifié dans le chapitre I (l’origine de la chute, le rôle de la femme etc…) : parodie de la Genèse.
• L’héroïsme guerrier est ridiculisé dans l’épisode de la guerre entre les Arabes et les Bulgares (parodie de récits épiques).
• On trouve quelques traces de parodie de « Mille et une nuits » (traduit en 1704 par Galland) mais ces contes sont peu utilisés.
• Le conte traditionnel (Perrault) est constamment parodié : les retrouvailles sont une inversion du conte : Cunégonde est devenue laide et acariâtre. L’Eldorado par contre, est un archétype du conte que Voltaire respecte et ne parodie pas.
• Le roman picaresque (très à la mode en 1750 avec le diable boiteux de LESAGE par exemple, 1707) et le roman d’aventures sentimentales (le feuilleton) sont parodiés sans vergogne : enlèvements, duels, naufrages, accumulation invraisemblable de malheurs…
Le lecteur se perd littéralement … c’est le but poursuivi par Voltaire : faire sentir, par la parodie, que l’essentiel n’est pas là, que les évènements sont uniquement au service d’une idée philosophique.
L’IMAGE DE LA FEMME
La société du 18ème siècle est une société masculine. A part quelques aristocrates ou grandes bourgeoises qui tiennent salon, les femmes sont réduites à un rôle de mère et d’épouses. Candide, qui est, dans une certaine mesure un miroir révélateur de cette société, donne de la femme une image dévalorisée même si Cunégonde joue un rôle narratif très important.
I. L’homme et la femme : des destins différents :
Toutes les femmes connaissent une dégradation physique, sociale et morale : Cunégonde bien sûr, mais aussi la vieille et Paquette (cette dégradation est liée dans tous les cas à l’amour vénal). Par contre, les hommes du conte n’évoluent pas ; ils persistent d’ailleurs souvent dans leurs erreurs : Plangloss et Martin par exemple. Candide lui, connaît, non pas une dégradation mais un apprentissage. Alors que les femmes perdent leur liberté, Candide lui, conquiert la sienne. Le seul point commun est la perte de leur naïveté : Cunégonde est rapidement (et brutalement) déniaisée. Candide le sera petit à petit, au fil de ses (més)aventures.
II. La femme vénale (= associée à l’argent) :
• Les femmes sont l’incarnation du désir. La vieille : « j’inspirais déjà de l’amour » ; Cunégonde, elle c’est Eve, la tentation (cf. chapitre 1) : elle entraîne Candide vers sa chute, vers son expulsion du « paradis » de Thunder-ten-tronckh. De manière plus globale, c’est leur propre sensualité qui est à l’origine de leur dégradation : elles vont toutes devenir des animaux de plaisir.
• N’existant que par et pour l’amour, elles n’existent plus quand l’amour a disparu, car Voltaire veut nous montrer que l’amour, comme la noblesse ou la philosophie, est une illusion : illusion de la promotion sociale (Candide aime Cunégonde ainsi il espère devenir un Thunder-ten-tronckh), illusion du physique et de la beauté (Cunégonde est devenue une horreur).
• La mère n’hésite pas (par naïveté ou cupidité ?) à vendre son fils aux marchands d’esclaves (cf. l’épisode du nègre de Surinam).
• La Marquise de Parolignac (chapitre 22) dirige un salon qui est, à l’image de la société, corrompu et vénal : on y côtoie des fripons, des joueurs, des tricheurs, etc… = le monde n’est qu’une vaste prostitution (la vieille est aussi devenue une entremetteuse : elle « place » Cunégonde, et Cunégonde est aussi, devenue intéressée…).
III. La femme-objet :
• La femme est considérée comme un simple objet de plaisir : en parlant de Paquette, Candide dit au moine Giroflée : « vous avez une très jolie fille pour votre récréation », lequel réplique « qu’il entretient des filles » (chapitre 24). Au chapitre 25, Pococuranté en parlant de ses domestiques « ce sont d’assez bonnes créatures, je les fais quelquefois coucher dans mon lit ».
• La femme est doublement victime : à la souffrance physique s’ajoute la souffrance morale provoquée par les viols et autres sévices sexuels. La baronne a été violée et coupée en morceaux (chapitre 8). Cunégonde a été violée et a eu «le ventre fendu » (chapitre 7). L’innocente Paquette est obligée de se prostituer.
Conclusion :
Les femmes sont bafouées, humiliées, objets des dérives des hommes. Les seules femmes « heureuses » sont les musulmanes qui « parfument les barbes » (chapitre 30). Elles restent bien soumises.
b. L’utopie dans Candide
Au coeur du récit de Candide, se glisse un autre genre de l’apologue : l’utopie.
Ce terme qui vient du grec u-, « non », et topos, « lieu » et qui signifie
littéralement « ce qui n’existe nulle part », est celui donné par Thomas More
(1478-1534) à la cité idéale qu’il imagine dans son récit Utopia (1516). Il désigne
aujourd’hui un récit qui présente des voyages et des terres imaginaires et
idéales où se découvrent des formes nouvelles d’organisation politique et
sociale.
L’utopie a donc un double avantage : elle a d’abord un aspect séduisant, puisqu’elle
transporte le lecteur dans le monde du rêve et de l’idéal ; mais dans ce siècle de
contestation qu’est le XVIIIe siècle, l’utopie est un moyen qui permet la remise en
question de la société de l’Ancien Régime et des préjugés européens.
Dans Candide, on peut relever trois utopies, qui donnent un sens à la structure du
texte et montrent l’importance dans le conte de la réflexion sur le bonheur du plus
grand nombre. Le conte s’ouvre sur une première utopie, celle du château de
Thunder-ten-tronck. Candide y est heureux et ne s’aperçoit pas que ce monde est
fondé sur des préjugés et qu’il est donc totalement dérisoire. La deuxième utopie
est celle de l’Eldorado. La description merveilleuse du luxe, du raffinement, de la
richesse et de la grandeur de ce petit paradis masque à peine la critique des
dysfonctionnements de la société contemporaine de l’auteur. La troisième et
dernière utopie est celle finale du jardin de Propontide. L’utopie ici n’est plus
vraiment critique, mais offre
L’Eglise
Institution la plus attaquée du conte, l’Eglise subit au moins trois types de critiques. Tout d’abord, elle n’est pas opposée à la logique
guerrière des Etats belligérants, puisqu’au moment du massacre des armées bulgare et abare (III), les rois font chanter des Te Deum
dans
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