Commentaire Conte Rabah Belamri

on de la narration est incomplète : la situation finale est manquante, peut-être que contrairement à la tradition qui veut une fin heureuse pour un conte, l’auteur a préféré laisser libre cours à l’imagination de son lectorat.

D’ailleurs, la plupart des contes ont une morale finale, qui clos le récit et suscite la réflexion chez le lecteur. Alors, si chaque conte a une fonction didactique, nous allons à présent analyser les critiques que formule indirectement ce texte.

Dans un premier temps, l’accent est mis sur l’égoïsme du roi. Alors que son rôle est d’assurer la sécurité et la quiétude de son peuple et de son royaume, il fait passer son affection pour un animal avant le bien-être de ses sujets. Il se réjouit de l’épanouissement de son éléphant, au détriment de son peuple, qui voit son patrimoine complètement détruit. Rabah Belamri reproche au monarque l’aberration de son comportement , qui l’amène à respecter davantage un animal que les hommes.

De plus, l’auteur sous-entend dans son récit que l’attitude du roi est dictatoriale. En effet, il règne en maître absolu sur ses sujets, sème la terreur parmi eux & les empêche de s’exprimer librement, « n’osant protester auprès du souverain par peur de le contrarier ».

Puis, il dénonce la couardise de l’homme. Pourtant tous volontaires pour affronter le roi, aussitôt en sa présence, la peur, à nouveau, les envahit, « le peuple demeura muet », oubliant leur pacte, lâchement ils laissent le pauvre Jeha s’empêtrer.

Risquant seul, le courroux du roi, Jeha, entraîne ses semblables vers la même triste fin contre toutes attentes, à savoir la pénurie d’argent et de nourriture et donc la famine et la mort. Nous pouvons donc affirmer que seul la vengeance a dirigé son acte.

Par la structure narrative et les autres éléments que nous avons dégagé premièrement, et par les reproches qu’il formule indirectement, nous pouvons affirmer que ce texte est un conte philosophique. En choisissant des êtres imaginaires venus d'ailleurs, il feint de porter un regard objectif sur les hommes et le comportement de chacun, il invite le lecteur à prendre conscience de l’imperfection humaine. Le conte devient donc un moyen plaisant et divertissant pour faire réfléchir le lecteur.