Compte rendu de lecture histoire des femmes en France
Fiche de lecture : Compte rendu de lecture histoire des femmes en France. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar SPerso • 9 Avril 2021 • Fiche de lecture • 3 945 Mots (16 Pages) • 760 Vues
Compte rendu de lecture
Michelle Zancarini-Fournel
HISTOIRE DES FEMMES EN FRANCE :
XIXe - XXe siècle
Sommaire
Introduction 1
I. Synthèse de l’ouvrage 2
II. Analyse critique 6
Conclusion 6
Par Sarah Ouziel
Introduction
L’historienne française Michelle Zancarini-Fournel – née en 1947 à Saint-Étienne – est professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Claude Bernard Lyon 1. Ancienne cofondatrice de la revue francophone d’histoire CLIO fondée en 1995 avec Françoise Thébaud, axée sur l’histoire sociale des femmes et du genre (anciennement Clio. Histoire, Femmes et Société), elle s’intéresse à l’histoire sociale du temps présent, qu’elle aborde plus particulièrement à travers la question des femmes et du genre ainsi que de Mai 68. Écrivaine à partir de 1993, elle publie une vingtaine d’ouvrages. Son dernier ouvrage intitulé Une histoire nationale est-elle encore possible ? publié en 2018, porte sur l’histoire nationale et sa complexité.
Cet ouvrage intitulé Histoire des femmes en France : XIXe - XXe siècle, paru en 2005 aux éditions Presses Universitaires de Rennes, est né de l’expérience que Michelle Zancarini-Fournel a acquise et dont elle s’inspire, en qualité de rédactrice de la revue historique CLIO, parallèlement à sa profession de professeur à l’université de Lyon. La structure de ce manuel est fondée sur des travaux préexistants, notamment l’ouvrage de Michelle Perrot, auxquels l’auteure se réfère continûment dans son livre, disposant ainsi d’analyses plus riches et complètes. Par ailleurs, l’étude des réseaux, les associations, les revendications et les luttes, les biographies, les portraits de figures marquantes y ont contribué également. Cela a permis d’aborder l’histoire des femmes dans différents contextes, à savoir politique, social et culturel.
Michelle Zancarini-Fournel a comme objectif de décrire l'histoire des femmes en France, de la Révolution française à la fin du XXe siècle. Afin de dresser un portrait global de cette histoire, elle aborde d'abord la question des femmes dans un contexte politique (via une approche chronologique), notamment à travers l’exclusion de celles-ci, le suffrage universel, ou encore les guerres et le droit de vote, tant d’événements passés durant lesquels les femmes se sont dévouées et battues pour obtenir une forme de parité. Ensuite, dans une deuxième partie, elle examine l’univers des femmes dans la société française (approche thématique), un parcours diversifié par l’éducation, la religion, la famille et les emplois. Enfin, dans une dernière partie, elle retrace des portraits de femmes (par une approche thématique et diachronique de chaque chapitre). Cette œuvre de 256 pages, nous relate l’histoire des femmes et ce qu’elles ont traversé durant ces derniers siècles en France, notamment avec les guerres du XXe siècle, bouleversant le cours actuel des sociétés et de l’Histoire.
Comment les femmes se sont-elles imposées à travers des décennies dans la société française ?
Dans une première partie, nous présenterons l’ouvrage à travers les différents thèmes exposés par l’auteure à partir des années 1945, et dans une seconde et dernière partie, nous apporterons un éclairage par une analyse critique sur les principales idées dudit ouvrage.
- Synthèse de l’ouvrage
Dans la première partie de cet ouvrage, dans une approche chronologique, Michelle Zancarini-Fournel se questionne sur les effets qu’a produits la « libération », ou encore sur le droit de vote des femmes et la parité dans la société.
Lors de la libération du territoire en 1944-1945, débute le processus d’épuration par des exécutions sommaires, telles des lynchages ou encore des « tontes », humiliations publiques subies par près de 20 000 françaises. Le sentiment de vengeance gagne l’ensemble des citoyens et de nombreuses femmes se font admonester. 454 exécutions concernent les femmes qui ont collaboré ou suspectées de l’avoir fait, notamment pour « relation intime avec l’occupant », « dénonciation » ou « appartenance à la Gestapo ». Celles-ci endurent une extrême violence et une répression spécifique.
Ainsi, la libération est voulue comme une période de « reconstruction de l’identité masculine », notamment sous la figure du travailleur, ou encore du guerrier et du père nourricier, dans l’épanouissement d’une culture guerrière qui devient prépondérante dans la distinction sexuelle. Quant aux femmes, l’identité féminine se limite à celle de la mère.
Ces exécutions symboliques et discriminatoires touchent à l’honneur des femmes en s’immisçant dans leur vie privée, leur reprochant une sexualité jugée anormale dans le cadre d’une illégitimité déclarée des relations entre Françaises et Allemands, relations qualifiées de « clandestines ». Il s’agissait en somme de les condamner pour avoir disposé d’elles-mêmes et de leur corps, et ainsi de rappeler que le corps des femmes était considéré comme symbole du corps de la nation.
Enfin, lorsque les femmes parviennent à obtenir une « égalité politique », elles demandent, au nom des valeurs de la République, le droit d’avoir une vie privée autonome. Et ont accès, par la suite, au droit de vote en avril 1944, accordé par le général de Gaulle.
La difficile insertion des femmes en politique traduit la singularité de la France sur ce plan. L’histoire de l’obtention du suffrage par les femmes, en 1944, leur a permis pour la première fois, de participer aux élections municipales qui se sont tenues le 29 avril et le 13 mai 1945. L’implication des femmes dans la politique du pays est malgré tout le fruit d’une chronologie particulière. En effet, une première période d’initiation de 1946 à 1960, est marquée par un taux d’abstention et de votes conservateurs très important. Ensuite, dans les années 1970, nous percevons une nette amélioration quant à la participation électorale des femmes, devenue identique à celle des hommes. Enfin, à partir de 1981, une période d’autonomie s’installe, marquée par une participation électorale des femmes supérieure à celle des hommes, tout particulièrement en faveur de la droite.
L’ancienne première ministre des Droits de la femme, Yvette Roudy, par son engagement et son dévouement, a revendiqué l’inscription d’une parité homme-femme dans la Constitution, si bien que lors de la campagne pour les élections présidentielle en 1995, les deux candidats Jacques Chirac et Lionel Jospin, ont évoqué « être prêts à réviser la Constitution pour y inscrire la parité homme-femme en politique ». La demande d’Yvette Roudy a été accordée le 8 juillet 1999. Aujourd’hui la situation a encore largement évolué, notamment par la loi du 6 juin 2000 obligeant les partis politiques à présenter au moins 50 % de candidats de chaque sexe aux scrutins de liste.
Par ailleurs, en ce qui concerne la vie des femmes en société de façon plus générale, un renouveau apparaît à partir de 1955, et les contours d’un nouveau militantisme se dessine par le biais de divers événements, notamment par la contribution des femmes aux manifestations, ou en encore les organisations favorables à l’indépendance, et à la paix en Algérie. De nouveaux groupes féministes se forment dès 1966, afin de revendiquer la parité de revenus salariaux entre hommes et femmes. L’ensemble de ces actions ont participé à la construction d’une lignée féminine apte à se former à la politique et a permis, en 1970, de créer le « Mouvement de libération des Femmes » (MLF). Ce mouvement a pour objet de rassembler des femmes déterminées, invoquant l’idée que « le privé est politique » (Françoise Thébaud, Le privé est politique. Féminismes des années 1970), proclamant la liberté, tant de revendications menées par une lutte intensive. Cette détermination féminine et féministe a abouti à des lois promues par Valéry Giscard d’Estaing, permettant la contraception en 1974, et l’interruption volontaire de grossesse en 1975.
Ainsi, cette « saisie » féminine du pouvoir politique résulte d’une longue période de revendications et de luttes. Bien que ce « pouvoir politique féminin » ne soit détenu que par une minorité d’élite, il contribue à l’élargissement de la notion de parité, et également de partage du pouvoir domestique, civil, économique et social.
Dans la deuxème partie de cet ouvrage, via une approche thématique, l’auteure nous expose une analyse complète conduite pour chaque événement – éducation et formation, religion, maternité, famille - vécu par les femmes dans la société française.
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