L'Etat Peut-Il Se Satisfaire Des Actions Humanitaires Comme Formes De Solidarité ?
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Peut-on alors dire aujourd’hui que l’intervention de l’Etat en matière d’aides au développement peut se limiter aux sursauts humanitaires ?
Il convient d’analyser la façon dont la solidarité s’exerce dans notre société contemporaine et plus précisément de s’arrêter sur les rapports existants entre les différents modèles de prise en charge des risques sociaux. L’aide humanitaire revête un impératif moral et est indispensable pour répondre à des détresses diverses, néanmoins son succès inquiète autant qu’il réjouit car le recours au « tout humanitaire » doit être replacé dans un contexte de crise des solidarités et plus particulièrement des politiques d’aides au développement menées par l’Etat qui ne peuvent se militer à la sphère humanitaire.
Dans le cadre du système de protection sociale mis en place par l’Etat français, les actions humanitaires constitue un moyen d’intervention privilégié, au service de la dignité humaine, permettant de faire face à des besoins divers et évolutifs.
L’importance de l’aide humanitaire est liée à un phénomène de dynamisme des droits de l’homme mais également à une logique sécuritaire et normalisatrice visant à la reconnaissance des droits de tous. Elle revête diverses formes et poursuit de multiples missions.
Vivre ensemble est le fondement de la démocratie, c’est pourquoi la lutte contre les exclusions et les inégalités constitue une des principales préoccupations de notre société contemporaine. C’est pourquoi il est logique de penser que l’aide humanitaire est nécessaire et même indispensable dans des situations d’urgences. les actions humanitaires œuvrent en faveur de la lutte pour la cohésion sociale en répondant aux urgences sociales et humanitaires et concourent à la création d’une société civile mondiale.
Exclusion, mondialisation, coopération, accès aux droits, démocratie, éthique sont des notions qui suscitent de vifs débats au sein de la société moderne. En effet, le traitement de toutes les formes d’exclusions dans une société mondialisée où les frontières sont de moins en moins visibles devient une priorité. Face à l’interconnexion des manifestations de mal-développement et de leurs causes dans l’ensemble des sociétés l’aide humanitaire constitue un impératif. Dans un monde de compétitions et de conflits d’intérêt, se préoccuper de la solidarité peut paraître paradoxale, pourtant cette dernière constitue un fait social. Les urgences sociales et humanitaires sont bien réelles et il convient d’y répondre de manière efficace et ciblée que ce soit en matière de droit à l’éducation, au logement, à l’alimentation ou encore de paix.
Au Pakistan, les récentes inondations ont eu pour conséquence une perte des récoltes, du bétail et du matériel et ont rendu nécessaire l’intervention de l’aide humanitaire afin d’apporter les besoins en nourritures, en tentes mais également en fourniture d’eau potable nécessaires. De même l’important séisme survenu à Haïti en 2009, à générer une large mobilisation des actions humanitaires. Nous assistons à une multiplication des interventions humanitaires et pour le sociologue Alain Accardo « l’essor sans précédent des associations humanitaires doit sa vigueur au fait que le malaise moral des classes moyennes s’est considérablement accentué avec le reflux des espérances révolutionnaires et l’abandon du projet politique de transformation des rapports sociaux ».
les actions humanitaires présentent également l’avantage de créer une véritable solidarité internationale. Elles incitent au développement des relations interculturelles, à des prises de consciences partagées et in fine à la construction d’une société civile mondiale. Elles permettent de responsabiliser la société civile dans la construction de rapports internationaux plus égalitaires. Il s’agit d’aboutir à une redéfinition du concept de citoyenneté laquelle est désormais dé spatialisée résultant de la mise en place d’opérations d’insertion et de solidarité internationales.
Poursuivant la défense de tout individu, à tout moment et à tout endroit de la planète L’aide humanitaire est donc devenu un moyen d’action principal en faveur de l’aide au développement et à la préservation des droits de l’homme. L’intervention de l’aide humanitaire est loin d’être uniforme et se traduit de diverses manières afin de répondre à des besoins divers et elle suppose l’intervention d’un maillage d’acteurs hétérogènes œuvrant tous pour la promotion de la solidarité et de la charité.
L’aide humanitaire s’est largement développée, elle peut prendre diverses formes et provenir de diverses sources.
Selon la situation à traiter, l’aide humanitaire va s’adapter en apportant une solution d’urgence ou en mettant en place des projets de développement à long terme. Elle n’est également le résultat que d’un seul acteur mais fait intervenir des intervenants de multiples horizons dans une logique de concertation. . L’aide humanitaire est donc devenu un moyen d’action principal en faveur de l’aide au développement et sa montée en puissance constitue la marque de sa substitution à l’action du politique.
En fonction de la situation à traiter l’aide humanitaire va prendre la forme de dons d’argents, d’envois de marchandises et d’équipements de première nécessité ou d’envoi de personnels intervenant sur place. Elle provient de différents acteurs parmi lesquels on trouve les associations, les ONG humanitaires ou encore les Etats et autres collectivités publiques les Organisations internationales publiques et les entreprises.
L’essor de l’action humanitaire doit être relié au contexte particulier de crise de confiance que connait de plus en plus le politique mais également au contexte de crise des solidarités qui trouve sa cause dans la montée des exclusions à l’intérieur de la société et l’élargissement du fossé entre le nord et le sud. On remarque que depuis quelques années l’action humanitaire bénéfice d’un large soutien de l’opinion publique, de capitaux importants et d’une bonne image médiatique et s’est alors imposée comme une valeur positive dans une société de crises.
Désormais, les politiques humanitaires s’imposent et se substituent parfois même aux politiques sociales publiques. Alors que par définition les associations humanitaires interviennent uniquement en cas de carence ou de déficience des services publics, on constate aujourd’hui qu’elles sont présentes dans des domaines réservés à l’action publique avec laquelle elles rentrent en concurrence. Par exemple , dans le domaine du logement, on peut noter l’intervention de l’association Emmaüs laquelle a mis en place des dispositif d’hébergements et de réinsertion venant concurrencé les Centres d’hébergements et de réinsertion sociale crées par l’action publique. De plus, le droit international public à consacré un droit d’ingérence humanitaire afin de se porter de manière systématique au-devant des victimes.
On assiste depuis les années 1990 à un développement considérable des politiques humanitaires lesquelles apparaissent en continu sur le devant de la scène, à tel point que les diverses associations humanitaires se situe désormais dans le champ de l’aide sociale aux cotés des institutions qui mettent en œuvre les politiques sociales définies par les pouvoirs publics. Cette omniprésence de l’action humanitaire à susciter de vifs débat et à une remise en cause du nouveau visage de l’action humanitaire trop éloigné de ses valeurs traditionnelles.
L’évolution de l’action humanitaire à amener à s’interroger sur le nouveau sens de cette dernière et donc à en apprécier ses limites.
Les risques d’effets pervers et d’inversion pèsent aujourd’hui sur l’action humanitaire dont on a décelé de multiples limites lesquelles imposent de retrouver le sens éthique de l’intervention humanitaire et plus généralement de trouver un équilibre entre les différentes formes de solidarités.
Nous sommes actuellement en face d’une action humanitaire qui change. Ce changement inquiète et est perçu comme un éloignement de l’action humanitaire de ses valeurs traditionnelles.
la substitution quasi automatique de l’action humanitaire à l’action du politique génère des dérives et de multiples blocages qui amènent a pensé que l’action humanitaire est dans l’incapacité de remplacer l’action du politique.
L’extension du droit humanitaire suscite de larges inquiétudes. Pousser à son extrême l’application de l’aide humanitaire laquelle intervient alors de manière quasi systématique peut générer des effets pervers et certains auteurs ont souligné les dangers d’une politique d’aide au développement limitée aux sursauts humanitaires. L’action humanitaire tend à intervenir de plus en plus pour combler les vides laissés par les autres politiques sociales à tel
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