La Poésie

ance,

Fit sentir dans les vers une juste cadence,

D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,

Et réduisit la muse aux règles du devoir.

Par ce sage écrivain la langue réparée

N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée. »

L’art poétique est le mieux résumé par Boileau, dans son chant 1 :

« Avant donc que d'écrire apprenez à penser.

Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément. »

B/ La poésie au 19ème siècle

* Le romantisme est caractérisé par :

* Le gout de l’absolu, du rêve et de l’imaginaire et attirance très forte pour la fantaisie, l’irrationnel.

* Le refus des règles classiques.

* Le culte du moi, l’expression des sentiments et les états d’âme.

Le refus des règles classiques, c’est Hugo qui le matérialise en prônant l’abolition des règles qu’il théorise dans Réponse à un acte d'accusation

« Alors, brigand, je vins; je m'écriai : Pourquoi

Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ?

[…]

Et sur les bataillons d'alexandrins carrés,

Je fis souffler un vent révolutionnaire. »

* Le parnasse. Bon nombre de poètes prennent leur distance vis-à-vis du romantisme. Ainsi, Gautier s’oppose dans la préface de Mademoiselle de Maupin, aux aspects moralisateurs ou utilitaires de la poésie.

D’ailleurs, son école poétique (celle de l’art pour l’art) le conduit à revenir au culte antique de la seule beauté et à préférer des formes poétiques complexes, difficiles, qui mettent au 1er plan la virtuosité technique. Se sont des textes qui ne laissent aucune place au lyrisme personnel.

* Baudelaire et la modernité poétique. Selon lui, le beau est toujours bizarre et il définit la modernité de manière précise : « La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. »

En d’autres termes, chaque génération doit ainsi reconstruire une esthétique en transformant celle des générations précédentes pour l’adapter à une sensibilité nouvelle.

Par exemple, Baudelaire, dans les 60 sonnets qui figurent dans Les fleurs du mal, respecte, dans son ensemble, le cadre de la forme fixe (2 quatrains, 2 tercés).

Mais en même temps, il prend des libertés. Ex : il mélange Alexandrins et octosyllabes ; il modifie également le vocabulaire poétique en introduisant des mots familiers, triviaux, aux cotés de termes nobles (ex : catin, vieille putain).

La poésie en prose, inventée par Aloysius Bertrand est vulgarisée par Baudelaire qui la définit comme « une œuvre courte, dense et cohérente, fortement structurée en quelques paragraphes ».

Il précise son idéal en la matière : « Quel est celui d'entre nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »

* Le symbolisme. Le mot apparait en 1866. Ce mouvement postule l’idée selon laquelle sous le monde trop concret des apparences, se cache une vérité idéale que la poésie doit chercher à exprimer. L’analogie et la métaphore caractérisent le symbolisme.

C/ La poésie au 20ème siècle

* Le 20ème siècle est marqué par un élan de modernité, aussi bien thématique que formel, incarné par Apollinaire qui crée une poésie de forme libre avec les calligrammes.

* Peu après apparaissent les surréalistes guidés par André Breton qui explore le pouvoir poétique du rêve et de l’association libre des images. Ils inventent l’écriture automatique.

* Développement de la poésie en prose avec Francis Ponge dans son célèbre recueille, le Parti pris des choses.

II] Problématique poétique

A/ La poésie a pour fonction d’exprimer des sentiments

* Le poète a pour vocation d’exprimer l’amour, thème récurrent quelque soit l’époque. L’amour, par l’exaltation qu’il entraine, prédispose à l’expression poétique.

Ex :

- 16ème, Ronsard célébrant Cassandre ou Helene

- Louise Labé célébrant Olivier Magny

- Musset pleurant George Sand :

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots »

- Aragon écrit : «Il n'y a pas d'amour qui ne soit douleur

Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri

Il n’y a pas d’amour heureux »

- Musset : « Ah ! Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie.

C'est là qu'est la pitié, la souffrance et l'amour ».

B/ Le rôle de la poésie est de dénoncer

* La poésie est de tradition vouée à l’expression du sentiment. Mais elle est devenue depuis le 16ème siècle, un moyen pour exprimer sa révolte, son indignation : c’est la poésie engagée.

Par exemple, bon nombre de poètes ont choisi de dénoncer la violence et la barbarie de la guerre.

Ex : Agrippa d’Aubigné, dans les Tragiques, qui dénonce la barbarie et la violence de la guerre.

* Hugo, dans les Châtiments : 6200 vers de dénonciation incisive et percutante de la politique napoléonienne.

* Rimbaud dénonce la guerre dans Le dormeur du val.

En somme, le poète est un porte-parole qui manipule avec dextérité les mots et crée des images qui restent gravées dans les mémoires.

Pour Hugo, le poète est un visionnaire audacieux qui doit s’impliquer dans les préoccupations de son siècle :

« Malheur à qui prend ses sandales

Quand les haines