Lecture Du Conte

refoulée, dominée.

La dimension symbolique du texte, d’un point de vue psychiatrique :

Les symboles se distribuent en deux dimensions :

1- Ce qui est approprié à la féminité : ce sont les formes rondes et creuses citées (« chaperon, galettes, pot,… »). La couleur rouge est également attribuée à la féminité dans la mesure où elle représente pour les psychanalytiques les monstrus : le petit chaperon rouge n’est pas si petit que l’on pense mais c’est une fille au sortir de la puberté. Tout concourt à éclairer son désir d’accouplement.

2- Les objets relatifs à la masculinité (« les dents, grands bras, grosse voix, … ») : virilité survalorisé.

La petite fille entreprend un parcourt initiatique dans la forêt lorsqu’elle arrive à la maison de la grand-mère, reçue par le loup figure virilisée (masculine par excellence), on assiste à la rencontre de la jeune fille et du loup, symbole masculin. Celui-ci l’invite à un rituel d’exploration de son corps. Le loup ne dévore pas la jeune fille mais dévore la grand-mère. « Il se jeta sur la petite fille et la mangea » (joute sexuelle). La grand-mère est dépouillée de féminité.

La dimension symbolique d’un point de vue sociologique :

Poser le problème au terme sociologique revient à décrire la société du XVIIème siècle, Perrault appartient à la classe noble, il écrit donc pour son public. Il y avait deux classes : la noblesse et le peuple. Il y avait un rapport inégalitaire puisque la classe dominante qui s’impose par les nobles.

Dans le texte, les deux classes sont symbolisées par : le loup et la petite fille. La naïveté et l’innocence du peuple et la ruse d’un noble et son efficacité et sa logique. Le texte insiste sur la pérennité du rapport de production entre noblesse et peuple.

Nous voyons se manifester l’idéologie de Perrault qui n’est autre que celle de la classe sociale à laquelle il appartient. Le texte de Perrault n’est donc pas un conte mais une page littéraire dans la mesure où à côté du travail d’investissement artistique, il y a un autre au niveau du contenu (thématique).

L’enfance refoulée surgit dans les mécanismes d’écriture et ses désirs trouvent leur satisfaction fantasmatique dans le littéraire. Par ce texte, Perrault affirme son appartenance de classe et se prononce pour la défense et la valorisation de l’idéologie de la noblesse qui était au pouvoir au XVIIème siècle. Cette noblesse s’érige en directrice de conscience et en moraliste (moralité de la fin). La noblesse est l’adulte est l’adulte, et le peuple est l’enfant.