Mon Roman- Commentaire

ulu. Pourquoi pas maintenant? Car y'a ce crétin de chauffeur de bus qui va partir sans moi si je ne me dépêche pas! Eh oh, j'ai fait quoi encore pour subir les gros-yeux? Ah oui, j'oubliais que fumer n'était pas autorisé dans un bus. Byebye, ma chérie, là où je vais, tu ne peux pas m'y suivre.

« Espèce de vaurien, tu bloques le bus là alors jette ce mégot à la poubelle et monte! »

Tiens, je vous l'ai pas présenté celui là? Désolé, j'aurai cru, trop pressé par ma course. Celui que vous venez d'entendre, c'est le conducteur. Son nom de famille c'est Raudin mais perso, je l'appelle grincheux. Une seule raison, il n'arrête pas de râler et ce, quoi que je fasse, quel que soit le jour.

J'ai vraiment pas le temps de négocier là. Hop, mon mégot à la poubelle et je monte. D'ailleurs au fond il y a un de mes camarades, Thibaut. A la réflexion, je me souviens même plus comment j'ai pu devenir ami avec lui mais le fait est qu'aujourd'hui, on s'entend à merveille.

Lui, c'est quelqu'un d'intelligent qui aime jouer aux échecs. Environ une vingtaine de centimètres de moins que moi, il a des problèmes de vue, comme l'indique ses lunettes. Même s'il est pas autant jeux-vidéos que moi, on trouve bien des terrains d'entente comme le sport ou les devoirs soporifiques que nous donnent les profs.

« Yo Thibaut, ça va?

-Ca peux aller et toi? Tu peux pas t'empêcher de te faire remarquer par le vieux Raudin hein?

-Ben, Grincheux m'empêche d'être avec ma petite chérie, ma clope alors forcément, je râle moi. En plus ça coute bonbon le tabac!

-Allez, sois pas Raudin, t'es pas dans le besoin. »

Ah ouais, pas mal celle là, je note! Mais bien sûr, c'est comme ça qu'on est devenus amis, lui et moi! En fait, c'est son humour totalement décalé qui m'a plu chez ce gars, on a le même genre de blagues à deux balles. Et même si c'est vraiment trop nul, on continue souvent dans cette lancée et là, encore une fois, on rit comme c'est pas permis! Enfin, l'heure H est arrivée, mes frères, nous sommes à la Guillotine.

Tiens, belle entrée en matière, dès notre arrivée y'a un idiot qui nous barre le chemin en faisant rouler le peu de muscles que la nature a bien voulu lui accorder. Il le sait, pourtant, qu'il ne fait pas le poids mais il persiste. Pour cette raison, son pseudo, c'est tête en plombs, à défaut de connaître son vrai nom.

« Hé Thibaut, c'est quoi mon déjeuner aujourd'hui?

-Comment il pourrait le savoir? Lui par contre, c'est Pizza aujourd'hui.

-Chouette, j'adore la Pizza! Maintenant aboule, binoclard. »

Tch, il le sait pourtant que c'est ridicule, vu le nombre de fois que mon poing a fait une rencontre hâtive avec ses dents. Faut croire que le trop grand nombre de coups, ça l'a abrutis. Et hop, balayette et encore une victoire de Matts!

« Viens pas jouer dans la cour des grands, reste loin de moi, petit novice sinon il t'en cuira. »

J'adore ce genre de répliques, c'est tellement classe! Tête de plomb aime pas trop et apparemment, ses camarades non plus. Très vite, nous sommes encerclés. Tout aussi vite, ils détalent, à la vue d'un homme plutôt grand et pleins de vigueur bien qu'assez âgé. C'est monsieur Rachid, notre proviseur. Et avec lui, faut pas plaisanter sur les grabuges et la ponctualité, il faut se tenir à carreau. Génial, on a eu le pire Proviseur qui puisse exister et au vue du costard, c'est pas quelqu'un qui crache sur l'amas d'argent.

Bon, on a le dirlo sur le dos maintenant, rien de mieux pour commencer la journée, c'est moi qui vous le dis. Alors on commence par quoi... Chimie? Cool, on va encore avoir Somnifère-man. Juste grâce à ce type, je hais les lundis. Jour de retour à la case prison, on attaque par trois heures de chimie.

Autrefois c'était ma matière préférée mais faut dire que mes anciens professeurs n'avaient pas comme aptitude secrète : « Cours chiant au possible » ce qui se traduit par une merveilleuse moyenne de trois sur vingt dans cette matière où j'arrachai sans soucis de splendides notes comme dix-huit sur vingt de moyenne en troisième.

La troisième, la première... Franchement, vous voyez un quelconque intérêt aux cours, vous? Oui, les cours servent à avoir les diplômes. Et a quoi servent les diplômes alors? Ma pécule à celui qui me donne une réponse irréfutable. Pour la vie active? Ouais, pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt! Je sais dériver Pi, je sais tout faire, bien sûr!

Et l'histoire, franchement, quoi de plus bête? A quoi ça me sert, moi, de savoir qui a cassé le vase à Soisson ou je sais quelle idiotie du genre? Les coupables sont morts et enterrés aujourd'hui. Certains diront que cela sert à en tirer des leçons et à pas recommencer... Sans rire, vous y croyez? L'humain est stupide de nature, il recommence sans cesse les mêmes conneries. Sinon, il n'y aurait pas eu deux guerres mondiales.

Je compte pas être professeur plus tard alors les connaissances du bac, limite... Je m'en tamponne. Autant que le bac lui même d'ailleurs. A l'époque on était pas si à cheval sur l'examen, sinon il y aurait beaucoup moins de travailleurs aujourd'hui. « Vous ne pouvez pas entrer dans l'entreprise, vous n'avez pas le bac » et souvent, ceux qui disent ça avec le plus de Zèle l'ont jamais eu non plus.

Enfin bref, faut suivre les cours, mêmes les cours les plus chiant, autant que faire se pouvait. Pourtant, là, c'est pas vraiment à ça que je pense mais à mes dessins d'armures, d'épées et de tel ou tel personnage, directement issu de mes jeux. Alors que le cours tourne et que seul Thibaut, mon voisin, constate que je ne suivais pas, j'en profite pour passer à la phase « Examen de mon dessin d'un regard critique ».

Bon, on est en Mai mais prendre une bonne résolution, ça peux ce faire n'importe quand alors voilà, je jure de ne plus tenter de dessiner un personnage issu de manga, surtout si celui ci est stylé. Car là, ça tient plus sur ma feuille du sac à patate avec une tête de cheval que de l'être humain. Remarque, une carrière dans le surréalisme, ça pourrait m'intéresser... Si ça me permettrait de subvenir à mes besoins pour vivre sans à avoir à avoir bac plus je ne sais combien, ça pourrait être intéressant comme voie à exploiter.

Quoi que non, ma prof d'arts plastiques de collège me le disait chaque fois que je lui rendais un contrôle, j'ai plus de chance de gagner le jackpot au loto que d'arriver un jour à percer dans l'art, aussi bien abstrait que surréaliste. Puisque le loto est plus sûr et rapporte plus, c'est peut-être plus dans cette section qu'il faudrait essayer... Rah, quand je vous disais que le capitalisme est une vraie saleté, même moi j'en suis dépendant!

Tiens, le cours est déjà finit? Attendez, c'est pas possible que ça se soit passé si vite, j'ai même pas pu finir mon Claymore! Me dépêchant de remplir mon sac par mes affaires déballées, je remercie celui qui s'amuse à nous faire passer pour des abrutis posté sur son trône céleste, je le remercie de la totale inconscience de Somnifère-man à ce qui l'entoure pendant les cours. Bon, plus qu'une heure avant le repas de midi, ma délivrance temporaire de la torture lycéenne.

A l'heure du repas, nous mangeons tout deux, Thibaut se régale de sa pizza, comme je l'avais dit à tête de plombs et moi je me sustente des choux de Bruxelles, super. Heureusement qu'il y a des nouilles pour aller avec, j'aurai fait une grève de la faim si on me les aurait fait manger comme ça. D'ailleurs, le fanatisme de ma mère pour ce cyanure que le choux était la principale raison de mon commencement de la cigarette, je voulais me détruire le goût pour pas la frustrer et pour garder un peu consistance.

« Hey, Matts est une chochotte!

-Ouais, salut à toi aussi David. »

David est mon autre grand ami. Chaque jour il s'amuse à me traiter de chochotte et d'autres amabilités du genre comme on dirait salut. Mais on s'entend quand même. Par contre, il a de ces idées, des fois on peux se demander où il va chercher ça.

« Les gars, j'ai une nouvelle idée pour l'avenir! Un moyen d'avoir plein de thunes sans se crever!

-Allez, raconte, j'ai envie de rire aujourd'hui. Tels étaient mes mots quand il me parlait de ses plans foireux.

-On joue au Loto. »

Note pour moi même, ne plus jamais me moquer des idées de David car il semblerait que les miennes ne volent pas haut non plus. En plus, il nous annonce tout sourire que c'était qu'une blague, qu'il savait l'idée mauvaise. Là, ça fait mal à ma fierté.