Bernard-Marie Koltès, Le Retour au désert
Dissertation : Bernard-Marie Koltès, Le Retour au désert. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar jean2233 • 28 Avril 2024 • Dissertation • 657 Mots (3 Pages) • 204 Vues
COMMENTAIRE
Vous ferez le commentaire de cet extrait de la pièce de Bernard-Marie Koltès Le Retour au désert.
Début des années 1960, en France. Mathilde, après quinze ans passés en Algérie, revient dans la
demeure familiale accompagnée de ses enfants Édouard et Fatima. Elle y retrouve son frère Adrien, sa
femme et leur fils. Mathilde a l’intention de récupérer la maison dont elle a hérité jadis de son père tandis
qu’Adrien recevait l’usine familiale désormais au bord de la faillite. Une violente dispute oppose le frère
et la sœur devant Édouard et les domestiques Aziz et Madame Queuleu…
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AZIZ. — Qu’ils se tapent donc, et, quand ils seront calmés, Aziz ramassera les morceaux.
Entre Edouard
MADAME QUEULEU. — Édouard, je t’en supplie, je vais devenir folle.
Edouard retient sa mère, Aziz retient Adrien.
ADRIEN. — Tu crois, pauvre folle, que tu peux défier le monde ? Qui es-tu pour provoquer tous les gens
honorables ? Qui penses-tu être pour bafouer les bonnes manières, critiquer les habitudes des autres,
accuser, calomnier, injurier le monde entier ? Tu n’es qu’une femme, une femme sans fortune, une
mère célibataire, une fille-mère, et, il y a peu de temps encore, tu aurais été bannie de la société, on
te cracherait au visage, et on t’enfermerait dans une pièce secrète pour faire comme si tu n'existais
pas. Que viens-tu revendiquer ? Oui, notre père t’a forcée à dîner à genoux pendant un an à cause de
ton péché, mais la peine n’était pas assez sévère, non. Aujourd’hui encore c’est à genoux que tu
devrais manger à notre table, à genoux que tu devrais me parler, à genoux devant ma femme, devant
Madame Queuleu, devant tes enfants. Pour qui te prends-tu, pour qui nous prends-tu, pour sans cesse
nous maudire et nous défier ?
MATHILDE. — Eh bien, oui, je te défie Adrien ; et avec toi ton fils, et ce qui te sert de femme. Je vous
défie, vous tous, dans cette maison, et je défie le jardin qui l’entoure, et le mur qui entoure le jardin. Je
vous défie, l’air que vous respirez, la pluie qui tombe sur vos têtes, la terre sur laquelle vous marchez ;
je défie cette ville, chacune de ses rues et chacune de ses maisons ; je défie le fleuve qui la traverse,
le canal et les péniches sur le canal, je défie le ciel qui est au-dessus de vos têtes,
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