Analyse Le Rouge et Le Noir, Livre II, Chapitre 9 « La scène de bal », Stendhal, 1830
Commentaire de texte : Analyse Le Rouge et Le Noir, Livre II, Chapitre 9 « La scène de bal », Stendhal, 1830. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Mehdi213 • 23 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 780 Mots (4 Pages) • 1 509 Vues
Séance 8 : Explication de texte 2 : extrait, Le Rouge et le Noir, 1830, Stendhal, Partie II, chapitre 9 « Le bal »
Texte :
Mais M. Sorel ne vient point, se dit-elle encore, après qu’elle eut dansé. Elle le cherchait presque des yeux, lorsqu’elle l’aperçut dans un autre salon. Chose étonnante, il semblait avoir perdu ce ton de froideur impassible qui lui était si naturel ; il n’avait plus l’air anglais.
Il cause avec le comte Altamira, mon condamné à mort ! se dit Mathilde. Son œil est plein d’un feu sombre ; il a l’air d’un prince déguisé ; son regard a redoublé d’orgueil.
Julien se rapprochait de la place où elle était, toujours causant avec Altamira ; elle le regardait fixement, étudiant ses traits pour y chercher ces hautes qualités qui peuvent valoir à un homme l’honneur d’être condamné à mort.
Comme il passait près d’elle :
— Oui, disait-il au comte Altamira, Danton était un homme !
Ô ciel ! serait-il un Danton, se dit Mathilde ; mais il a une figure si noble, et ce Danton était si horriblement laid, un boucher, je crois. Julien était encore assez près d’elle, elle n’hésita pas à l’appeler ; elle avait la conscience et l’orgueil de faire une question extraordinaire pour une jeune fille.
— Danton n’était-il pas un boucher ? lui dit-elle.
— Oui, aux yeux de certaines personnes, lui répondit Julien avec l’expression du mépris le plus mal déguisé, et l’œil encore enflammé de sa conversation avec Altamira, mais malheureusement pour les gens bien nés, il était avocat à Méry-sur-Seine ; c’est-à-dire, mademoiselle, ajouta-t-il d’un air méchant, qu’il a commencé comme plusieurs pairs que je vois ici. Il est vrai que Danton avait un désavantage énorme aux yeux de la beauté, il était fort laid.
Ces derniers mots furent dits rapidement, d’un air extraordinaire et assurément fort peu poli.
Julien attendit un instant, le haut du corps légèrement penché, et avec un air orgueilleusement humble. Il semblait dire : Je suis payé pour vous répondre, et je vis de ma paye. Il ne daignait pas lever l’œil sur Mathilde. Elle, avec ses beaux yeux ouverts extraordinairement et fixés sur lui, avait l’air de son esclave. Enfin, comme le silence continuait, il la regarda ainsi qu’un valet regarde son maître, afin de prendre des ordres. Quoique ses yeux rencontrassent en plein ceux de Mathilde, toujours fixés sur lui avec un regard étrange, il s’éloigna avec un empressement marqué.
Activité 1 |
: Situez et présentez le passage.
Activité 2: Dégagez les mouvements dans le texte et donnez-leur un titre.
Problématique : Quelle vision de Julien nous révèle l’affrontement avec Mathilde lors de cette scène du bal ?
Activité 3 : |
Procédé à l’étude du 1er mouvement en complétant le tableau page 2.
Mouvement 1 : du début à « d’être condamné à mort »
Complétez le tableau ci-dessous en respectant la progression linéaire de l’étude :
Citations | Outils d’analyse – procédés | Explications |
- - « Mais » /« M. Sorel » / « presque » / « cherchait des yeux » | Point de vue ______________ - adverbe d’opposition / X X | - La danse = qu'un passe-temps pour s'occuper en attendant l'arrivée de Julien. La première phrase établit l'importance considérable que Mathilde accorde à Julien : d’où la formule valorisante « Monsieur ». M = très attirée par Julien, elle le guette alors même qu’il n’est pas censé être là → de classe sociale inférieure , pas forcément invité. Penchant de M = audacieux, bien qu’elle ne renonce pas totalement à sa fierté comme l’indique le dernier « presque ». |
« lorsqu’elle l’aperçut » « chose étonnante » | - X | - |
« avait perdu ce ton de froideur impassible » « n’avait plus l’air anglais » | Recours à la négation | - |
- - | - - | Mathilde est frappée par la proximité entre J et le comte Altamira. On note qu’elle admire le comte. ( // aïeul Boniface de La Mole la fascine, lui-même condamné à mort jadis, pour M = action héroïque à l’origine, coup d’éclat) Ce que M observe et admire chez J = les marques de la passion, de l’engagement. On retrouve notamment la malice ou la ruse du conspirateur. Quand M voit Julien, son imagination se déclenche. Elle s’attarde en particulier sur ses yeux, élément marquant car siège des sentiments. |
« Julien se rapprochait/ causant » « elle regardait fixement », « étudiant ses traits », « y chercher » | Participe présent - | - Le regard de M semble de plus en plus précis. Parallèlement son admiration pour Julien progresse, elle finit par voir en lui les qualités qu’elle admirait chez son aïeul et Altamira : « ces hautes qualités » + « l’honneur d’être condamné à mort ». |
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