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Analyse de « Quand vous serez bien vieille » de Ronsard

Commentaire de texte : Analyse de « Quand vous serez bien vieille » de Ronsard. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  683 Mots (3 Pages)  •  513 Vues

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Français :

Analyse de « Quand vous serez bien vieille » de Ronsard

Une stratégie de séduction paradoxale  

Le poète se projette dans le temps. Alors que tout le sonnet « Quand vous serez bien vieille » est écrit au futur (« serez », « direz », « aurez », etc.) : Ronsard dépeint ce que sera Hélène quand elle sera vieille., les deux derniers vers sont à l’impératif (« vivez », « n’attendez », « cueillez »). L'opposition futur / passé (« serez », « direz » / « célébrait » (la femme était la muse du poète), « j'étais ») souligne la différence entre la beauté (propre à la jeunesse) et la vieillesse.

L'assonance en [an], particulièrement audible dans le premier quatrain, ralentit la lecture du poème montrant ainsi la monotonie de la vie d'Hélène. Le poète insiste sur l'âge (« bien vieille ») et les occupations calmes de la femme en question (« dévidant et filant » ; les participes présents créent un rythme lent). L'évocation de la fin de journée (« au soir ») fait penser à la fin de la vie et à l’immortalité de la mort. L'opposition futur / passé (« serez », « direz » / « célébrait » (la femme était la muse du poète), « j'étais ») souligne la différence entre la beauté (propre à la jeunesse) et la vieillesse.

Ronsard adopte une stratégie de séduction paradoxale : L’évocation de la vieillesse et la mort. Le premier tercet et le premier vers du second tercet opposent la mort du poète (champ lexical de la mort : « sous la terre », « fantôme »>, << sans os » et « repos »). L’attitude d’Hélène face à Ronsard est regrettée (« Regrettons mon amour et votre fier dédain »). La succession de rimes pauvres dans le sizain final accentue la triste réalité de la mort.

Le narcissisme de Ronsard

Le poète, en revanche, s’accorde une place de choix dans ce sonnet.  Il n’est pas physiquement présent, puisque déjà mort dans le futur décrit (« sous la terre ») mais son « fantôme » est présent à chaque strophe, comme le révèle l’omniprésence des pronoms personnels à la première personne : « mes vers », « je », « me », « mon nom », «je serai », « mon repos », « mon amour », « m’en croyez ». Il fait son propre éloge (« je serai », « je prendrai », etc.). Son nom est cité 2 fois contrairement à Hélène (« Ronsard me célébrait […] j’étais belle », « Qui au bruit de Ronsard […] réveillant »).

La nostalgie

Avec le temps s’enfuit également la beauté : « belle » qui rime ainsi avec « chandelle » autre objet éphémère, trouve un peu plus loin une autre rime : « immortelle ». Dont la flamme s’éteint une fois la cire fondue.

Une image peu flatteuse de la femme courtisée

Le poète n’hésite pas à évoquer la vieillesse d’Hélène de manière cruelle ( « bien vieille »).Ronsard lui fait la cour de manière ambiguë.

Une invitation au carpe diem

Cette injonction (« n’attendez à demain », « cueillez (…) les roses de la vie ») fait écho au carpe diem (« cueille le jour ») du poème d’Horace, qui invite à profiter du temps présent. Cette devise est souvent associée au symbole de la rose et elle est aussi le symbole de la beauté, métaphore de la brièveté de la vie : très belle, puis elle se fane très vite.

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