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Analyse linéaire Gargantua : Prologue de l’auteur

Fiche : Analyse linéaire Gargantua : Prologue de l’auteur. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Juin 2023  •  Fiche  •  1 946 Mots (8 Pages)  •  605 Vues

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Analyse linéaire Gargantua : Prologue de l’auteur

Introduction :

Nous allons étudier le prologue de Gargantua, l'œuvre de Rabelais. C’est le deuxième roman que Rabelais écrit, sous le nom d’Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais). Après nous avoir raconté la vie de Pantagruel, maintenant il raconte celle de son père, Gargantua. C’est une œuvre humaniste qui allie le rire et le savoir. Dans cet ouvrage, Rabelais aborde des sujets importants : l’éducation, l’art oratoire, la vie en société, la guerre. Mais il aborde tout cela avec beaucoup d’humour : les situations sont grotesques, les images sont exagérées, la vraisemblance est mise de côté. Le personnage principal représente bien le but de l’auteur : c’est un géant plein d’énergie, maladroit et grossier, mais bienveillant, et il deviendra très instruit grâce à son maître Ponocrates.

Dans le prologue, Rabelais s’adresse directement à ses lecteurs, qui sont aussi ses disciples, et il leur explique qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences, et qu’il faut chercher un sens plus profond à ces aventures joyeuses. En bon pédagogue, il va intéresser ses élèves, en utilisant des métaphores variées, des images marquantes, des exemples dans lesquels ils pourront se reconnaître. Au lieu d’être didactique et ennuyeux, il prend la posture d’un bon vivant, aimant la bonne chère autant que les bons mots.

Problématique :

Comment Rabelais, dans ce prologue, parvient à faire comprendre à son lecteur, à travers ses métaphores, que son ouvrage contient des messages profonds, d’une grande valeur malgré comique présent.

Lectures :

        Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux (car c'est à vous, non à d’autres, que sont dédiés mes écrits). Alcibiade, quand il loue, dans le dialogue de Platon intitulé le Banquet, son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, le déclare, entre autres propos, semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boites, comme nous en voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, peintes par-dessus des figures plaisantes et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres peintures telles, imaginées à plaisir pour exciter le monde à rire (tel était Silène, maître du Bacchus) ; mais au-dedans, l’on gardait de précieuses essences : baume, ambre gris, amome, musc, civette, pierreries et autres choses précieuse. C’est ainsi, disait-il, qu’était Socrate, parce qu’en considérant son extérieur, et en le jugeant sur l’apparence, on n’en aurait pas donné une pelure d’oignon, tant son corps était laid et son maintien ridicule : le nez pointu, un regard de taureau, un visage de fou, simple de manière, grossièrement vêtu, pauvre de biens, malheureux en amour, inapte à toutes les fonctions publiques, toujours riant, toujours défiant chacun à boire, toujours raillant, toujours dissimulant son devin savoir. Mais en ouvrant cette boite, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : intelligence plus qu’humaine, extraordinaire vertu, courage invincible, sobriété sans égale, indiscutable constance, certitude parfaite, mépris incroyable de tout ce pourquoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

        A quoi tend, selon vous, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous désœuvrés, en lisant les titres joyeux de certains livres de notre invention, Gargantua, Pantagruel, Fessepinte, La Dignité des braguettes, Des pois au lard accompagnés d’un commentaire, ect…, vous estimez trop facilement qu’on y traite seulement de railleries, de bagatelles et mensonges joyeux, puisque l’enseigne extérieure (c’est-à-dire le titre), si l’on ne cherche pas plus loin, offre ordinairement matière à dérision ou à plaisanterie. Mais il ne faut pas juger si légèrement les œuvres des hommes. Vous dites bien vous-même que l’habit ne fait pas le moine.

        

Dans notre analyse nous allons découper ce texte en 4 mouvements, tout d’abord nous verrons l’introduction de la comparaison entre Socrate et les silènes. Ensuite nous verrons la description détaillé des silènes. Puis le développement de la comparaison entre Socrate et les silènes. Enfin nous analyserons le rapprochement entre les silènes et Socrates à l’œuvre.

  1. L’introduction de la comparaison entre Socrate et les silènes

        Tout d’abord, le texte est introduit par une apostrophe qui s’exprime par la 2eme personnes du pluriel c’est-à-dire « vous ». Ce n’est pas à des purs esprits qu’il s’adresse, mais à des humains, vus comme des jouisseurs de la vie, aimant rire et se divertir c’est à dire étant des « buveurs très illustres » et ayant une sexualité avec « vérolés très précieux » c’est-à-dire la syphilis, une maladie à la fois contagieuse et incurable très courante au XVIe siècle. De cette façon, nous retrouvons une Captatio benevolentiae, l’auteur forme ainsi deux oxymores produisant un effet comique, nous qualifiant de vices «buveurs » « vérolés » et de nobles « illustres » « précieux » lui permettant donc de capter notre attention . Ainsi Le premier registre se veut aussi comique par le biais de fourmillement de détails par des adjectifs qualificatifs épithètes hyperboliques avec le « très ».

Ensuite, nous pouvons voir qu’un lien est établit entre l’auteur et les lecteurs, par le biais d’une phrase déclarative « c’est à vous », mais ce lien ne s’établit pas à tous, en effet la proposition « non à d’autres » signale que ses écrits ne sont pas dédiés aux personnes qui ne savent pas allier l’amusement et le savoir, il ne s’adresse donc pas aux personnes qui ont des préjugés.

Enfin dès la deuxième ligne avec la référence à "Alcibiade", célèbre stratège athénien, le texte s'inscrit d'emblée dans le mouvement humaniste, qui se caractérise par un attachement profond aux références de l'Antiquité. En citant également "Le Banquet", une œuvre connue de l'humanisme, l'accumulation de références grec souligne davantage cet attachement. Socrate est citer grâce à l’hyperbole « prince des philosophes » montrant sa supériorité intellectuel, sa comparaison au silènes est ainsi introduite par l’outil de comparaison « semblable à ».

  1. La définition des Silènes

        Tout d’abord, grâce au verbe d’état « étaient » nous constatons comme une définition et une description des silènes, par l’opposition des adverbes « jadis » et « à présent » qui montre que l’objet est ancien et qu’il existe encore, et est également inscrit dans un contexte médical par le nom « apothicaire ». L’auteur nous partage ainsi un objet courant selon lui. A la suite, l’auteur décrit l’aspect extérieur de la silène, introduite par « par-dessus » et suivis d’une accumulation de bestiaires fantaisistes faisant référence à la mythologie. Ainsi ces figures que nous pouvons retrouver peuvent se qualifiés de comique, cette idée est renforcée par le complément circonstancielle de but « pour exciter le monde à rire », montrant que la fonction de la peinture est de faire rire. La subordonnée de coordination « mais » et grâce à l’opposition  « au-dedans » introduit l’opposition avec l’aspect extérieur expliquer précédemment et que maintenant nous allons nous intéresser à l’aspect intérieur. En effet « précieuses essence » ce terme fait référence au pure et donc en opposition au commun, l’adjectif « précieuse » nous montre que l’intérieur a une grande valeur. L’énumération introduite par les deux points (jsp quoi dire dessus)

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