Juste la fin du monde : analyse du prologue BAC
Analyse sectorielle : Juste la fin du monde : analyse du prologue BAC. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar hugodup • 2 Mai 2021 • Analyse sectorielle • 1 003 Mots (5 Pages) • 12 381 Vues
Juste la fin du monde : Le prologue
° Intro :
- Auteur : Jean-Luc Lagarce : comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge. 1988 : il apprend qu'il est atteint du sida et se sait condamné 1990 : écrit juste la fin du monde. A fondé maison d’édition « solitaires intempestifs » avec son ami François Berreur.
- Œuvre : Huis-clos familial qui met en scène 5 personnages d'une même famille. Protagoniste principal : Louis. Il rentre chez lui après une longue absence pour annoncer à ses proches qu'il va mourir. Enjeu de la pièce : annoncer la mauvaise nouvelle et impossibilité de le faire (tension entre louis et les 4 personnages). Pièce composé de 2 parties et s’ouvre comme les tragédie grecque de Sophocle : prologue.
- Extrait : Au tout début de cette pièce testamentaire. Prologue : forme hérité de l’antiquité. Fonction d’exposer le sujet. Cette forme traditionnelle : tension avec bcp d’éléments moderne du texte. Monologue ou tirade monologuée. Forme poétique d’un long verset d’un même souffle : approche « déstabilisante ».
- Mouvements : 1° La mort inexorable de Louis et son appréhension du néant (L1-21)
2° Une tension entre l’intention d’annoncer sa mort et l’impossibilité d d de la faire (L22-27)
3° Les réflexions de Lois sur son pouvoir de décision illusoire (L28-34)
- Problématique : Que révèle ce prologue au sujet du personnage de Louis et du rapport à sa famille ?
° Analyse :
Mouvement 1 :
- « Plus tard, l’année d’après, j’allais mourir à mon tour » : proposition incidente + imparfait + pronom 1ère pers. sing. « je » : caractère rétrospectif : Louis se présente par lui-même. Texte qui n’annonce pas une action mais un récit. Forme poétique.
- Louis ouvre et clôt la pièce : unique longue phr de 30 lignes avec répétitions (analepses) et digression.
- Pts de vue surplombant du perso : Louis = messager de sa mort prochaine
- « J’ai près de 34 ans maintenant et c’est à cet âge que je mourrai » : indicateur temporel + polyptote (« mourir » / « mourrai ») = futur à valeur catégorique.
- Nbrs précision temporel mais parfois contradictoire : n’aident pas le lecteur
- Gestion complexe temporalité : leitmotiv « l’année d’après » : pas de référent temporel précis pour identifier cette dernière
- Thème de la mort inéluctable : futur et ayant déjà eu lieu : dimension tragique
- « de nombreux mois déjà (…) d’en avoir fini » : énumération vb infinitif + parallélisme et analepse (« de nb mois ») + négation répétée + lexique lié à la temporalité
- Louis : hésitant, homme découragé. Succession de vb + négation : lucidité du perso et condition tragique. Prologue déploie thème ppaux de l’œuvre : celui de l’attente
- L7-11 : Répétitions/anaphores + comparaison + pronom personnel « on » et « vous » : dimension poétique, musicale, lyrique. Ecriture se rapproche des verset (retour à la ligne). Introspection perso de louis se poursuit : tournure plus général
- Lexique crainte, désespoir : tonalité tragique accentué, ennemi de louis = maladie
- Tps récit au passé + discours direct : confusion : obsession du temps et aspect inéluctable du destin de louis.
Mouvement 2 :
- « et n’ai-je pas toujours (…) un homme posé » : proposition incidente interrogation directe = question rhétorique + répétition/analepse : personnalité double de louis : velléitaire mais aussi impression d’être déterminé. Nbrs incidentes : difficulté de dire ce que louis ressent précisément et volonté de trouver le mot juste
- « pour annoncer (…) être l’unique messager » : jeux d’échos, de répétition (reprise du vb « annoncer » et synonyme « dire ») + insistance pronom personnel « moi-même » : thème de la parole, difficulté à verbaliser : dimension métathéâtrale
- Louis cherche à donner une image de maitrise et d’autorité : ceci est difficile : lent à s’exprimer, confus, refus de répondre à exigence de clarté
- Allusion à un messager : peut-être référence à tragédie antique
Mouvement 3 :
- Verbe modalisateur « paraitre » + épanalepse / nouvelle proposition incidente avec adv modalisateur « peut-être » / anadiplose portant sur le vb « voulu » : toujours la tension entre un louis impression d’être assuré et celui qui pourtant incertain.
- Illusion de décider de soi, de sa vie + ironie tragique du perso avec énumération pronoms « aux autres », « à eux », … et parenthèse « trop tard tant pis »
- Remise en cause condition humaine : homme ne décide rien et ses volontés sont vaines
- Adresse avec pronoms 2ème pers. « toi » et « vous » : rupture dimension rétrospective : louis s’adresse à d’autres personne
- Enumération de pronom indéfini, personnel, démonstratif : marque la distance et le conflit qui déchire cette famille
- Effet d’attente : on apprend que les liens familiaux sont complexes, avant que les persos se soient exprimés
° Conclu :
Le prologue dans Juste la fin du monde joue un rôle du prologue tragique dans la tragédie grecque : il présente la force du destin, pose le nœud de l'action qu’est la révélation de la maladie. L'originalité de ce prologue est de suggérer une intrigue cachée : l’intrigue analytique. Au-delà de l'intention initiale qui est un aveu, c’est tout l’inconscient, le non-dit familiale qui va s’inviter sur scène.
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